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En élargissant le champ de bataille du ciel à la mer, la Résistance finit par piéger les USA ...

Les restes d'un drone à sens unique de gamme Shahed utilisé par Ansarallah/Twitter

Peu de médias évoquant l'actualité syrienne de ces 10 derniers jours ont relevé la singularité du raid du 10 octobre ciblant l'aéroport stratégique de T4 à Homs où le raid a fait un bilan de plusieurs morts. Et pourtant, une question a le droit d'être posée :Comment se fait-il que la DCA syro-russe la même qui a chassé en juillet, en août ,en septembre plus de 85% des missiles de croisière tirés contre Masyaf, Shayraat ou Quneitra a échoué à  en faire autant à T4? A vrai dire, le ciblage de T4 plutôt que d'être un succès aurait été l'aveu d'un cuisant échec. En effet, le T4 aurait été frappé, selon des sources syriennes, non pas par des vagues "habituelles" de missiles de croisière sionistes mais par un seul missile Tomahawk US lancé visiblement depuis la Méditerranée voire la mer Rouge, ce qui a pour le reste déclenché la riposte cinglante de la Résistance une semaine après, quand la base américaine à al-Tanf a été prise pour cible. Mais à quoi joue l'Amérique ?

Photo : le missile Tomahawk tiré contre le T4/twitter 

Plus d'un analyste y verrait l'impact direct d'un changement de paradigme guerrier que l’Amérique a voulu éviter longtemps mais qui mise au pas désormais, elle n'a qu'à s'y adapter : l'échec d'une armée de l'air israélienne au mois de mai face aux missiles de la Résistance d'une part à quoi faut il ajouter ses déboires multiples dans le ciel syrien visiblement doté d'une DCA  bien garnie depuis quelques temps  aurait poussé le parrain US à impliquer le facteur "marin", à envisager un volet naval dans sa bataille. On se rappelle en effet  de cette concomitance entre la première manœuvre navale conjointe Ve flotte US/Israël dans la mer Rouge avec l'envoie des premiers pétroliers iraniens à Beyrouth, ou encore de cette Task Force de drone 59 que les Américains  disent avoir créée à Bahreïn pour faire face à la Résistance, une TF59 dont le commandant a été précipitamment nommé le 21 octobre, et ce, dans les heures suivant la frappe contre al Tanf :

"La raison pour laquelle nous faisons cela est de pouvoir développer et intégrer des systèmes sans pilote et l'IA comme moyen de faire deux choses", Un, améliorer notre connaissance du domaine maritime, et deux, augmenter la dissuasion, a déclaré le vice-amiral Brad Cooper, commandant de la Ve flotte américaine et des forces maritimes combinées qui vient de nommer le capitaine Michael D. Brasseur, un expert en robotique maritime, comme premier commodore de la Force opérationnelle 59 lors d'une cérémonie de mise en service à bord de la base navale américaine de Bahreïn. Brasseur a été membre fondateur de l'Initiative des systèmes maritimes sans pilote de l'OTAN avant d'arriver à Bahreïn., affirme le commandement de la Ve flotte dans un communiqué du 24 octobre. 

Voilà une chose qui nous apprend : tout le gotha technique et scientifique US y compris celui de l'OTAN a été mobilisé pour faire face à ce méga défi que pose désormais à la machine de guerre occidentale, la technicité et le modus operandi d'une Résistance qui ayant réussi à faire royalement reculer les armées de l'air occidentales à coup de missiles et de drones, en est à défier l'empire en plein mer. Car que soit dit en passant, cette attaque du 29 juillet ayant visé en mer d'Oman le méga navire espion israélo-britannique "Mercer Street", attaque contre quoi l'axe US/Israël/OTAN n'a osé riposter tant en était grande la complexité, a tout changé en termes de conception de guerre navale dans le camp d'en face. Son effet fut un peu comme cette salve de 13 missiles balistiques Qiam que le CGRI a lancés un certain 8 janvier 2020  contre la base Us en Irak, Ain al-Asad, laquelle frappe a forcé les stratèges américains à revoir du fond en comble le concept de "" base militaire US= Domination".

De ce raid aux drones aéronaval contre "Mercer Street", le lecteur ne sait que ce qui lui a été dit, par les médias mainstream, n'empêche que personne ne saurait nier la complexité d'une opération qui a poussé le Royaume-Uni à envoyer ses commandos à al-Mahra au Yémen chercher "'l'équipe Houthis" qui en aurait été l'auteur : or, quelques 4 mois après cette attaque, l'Occident ignore presque tout de l'arme avec quoi le Mercer Street a été visé, des étapes du raid ou encore de cette énigmatique et mortelle furtivité que The Drive, magazine militaire US décrit en ces termes :

«Comme le montrent les attaques contre le Mercer Street, la menace des petits drones ne se limite pas non plus aux cibles terrestres. C’est une capacité parfaitement nouvelle que nos ennemis ont prise de nous avant de l’étendre dans le sens vrai du terme pour s’en prendre non seulement à nos capacités aériennes, mais encore à nos capacités maritimes. Ces drones servent à la fois de l’armée de l’air et de la marine des ennemis depuis qu’ils sont entrés dans le contexte aéronaval. Ces systèmes d’aéronefs sans pilote de petite et moyenne taille qui prolifèrent dans la zone d’opérations représentent une menace nouvelle et complexe pour nos forces et celles de nos partenaires. ...L’armée américaine, entre autres, a travaillé sur un large éventail de systèmes anti-drones ces dernières années. En plus de diverses capacités aériennes, cela comprend une gamme de systèmes au sol et embarqués, allant des brouilleurs portables aux systèmes de défense aérienne à courte portée plus traditionnels en passant par les nouvelles armes à énergie dirigée, y compris le laser et les micro-ondes haute puissance. Mais tout ceci n’a pas réellement abouti. L’adversaire ayant visiblement une nette longueur d’avance sur nous. »

Le 23 octobre, la coalition dirigée par l'Arabie saoudite a annoncé avoir visé  un atelier dans la province côtière yéménite de Hodeida où Ansarallah assembleraient des bateaux kamikazes. Vu la présence désormais confirmée des  forces US, Otaniens et Israéliens sur les îles du sud du Yémen où ces derniers disposent des bases et des équipements militaire, l'attaque bien que revendiqué par Riyad semble être sorti droit du QG de guerre "naval" US/Israël contre la Résistance. Pour le reste les images satellites, ces fameuses images qui marquent les coups israélo américains et qui refont pour la première surface dans un contexte yéménite, prouve que le camp d'en face a effectivement passé préventivement à l'offensive.  Dans un communiqué, la coalition a prétendu que ses chasseurs avoir détruit quatre engins explosifs improvisés à base d'eau (WBIED) et que les bateaux étaient préparés dans l'atelier pour les attaques à venir.

Curieusement, le même jour une autre information fait état de l'arrivée des bateaux démineurs US pour la première fois en Mer Rouge:  Les navires américains de lutte contre les mines (MCM) ont transité par le détroit stratégique de Bab el-Mandeb en mer Rouge pour la première fois en sept ans afin de renforcer les efforts visant à sécuriser prétendument les lignes maritimes internationales et les routes commerciales mondiales dans un contexte où Ansarallah renforce sa puissance militaire de jour en jour, lit-on dans un communiqué de la Ve flotte a Bahreïn qui ajoute :

« Les navires de lutte contre les mines USS Sentry et USS Gladiator sont arrivés lundi en mer Rouge, marquant le premier transit en sept ans par les MCM de la Ve flotte du golfe Persique à la mer Rouge.  Sentry et Gladiator mènent des opérations de sécurité maritime et une formation aux côtés de partenaires régionaux ». C'est de loin la première fois que le Pentagone place ce type de navire de guerre dans la région depuis le début de la guerre du Yémen."

Entre le "Tomahawk solitaire" ayant visé le T4 le 13 octobre en Syrie et ces raids anti capacité navale de la Résistance yéménite à Hodeida, c'est un nouveau champ de bataille qui se profile, la Résistance ayant réussi à déplacer l’épicentre "aérien" de la guerre du ciel à la mer, là où l'empire n'est qu'un grotesque apprenti .. La Task Force 59 a de difficiles lendemains devant elle .. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV