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À quoi rime un mécanisme de swap anti-dollar et anti-sanction US ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Cette photo d’archives de l’agence IRNA concerne l’entrée, dans les eaux vénézuéliennes, du pétrolier iranien Forest escorté par les chasseurs F-16 et Su-30.

Pour ceux et celles des analystes occidentaux qui regardent d'un oeil inquiet le prolongement du corridor anti-sanction US depuis Iran-Syrie au Liban et qui, faute de mieux, se consolent à l'idée que ce corridor, une fois le pipeline Arabe relancé, se verra stoppé net et que la liaison maritime Iran-Syrie-Liban n'ira pas plus loin, le cas vénézuélien pourrait créer un surplus d'inquiétude. Car outre l'aspect militaire que ce corridor maritime pourrait bien prendre, car l'axe US/Israël s'est montré totalement incapable de porter atteinte aux pétroliers iraniens et ce par crainte d'avoir à subir des missiles et autres projectiles-surprise du Hezbollah, ce genre de corridor débouche souvent sur d'autres projets. Il y a évidemment la perspective d'une émergence iranienne dans le secteur gazier du Liban et comme l'a dit Nasrallah, il se pourrait même que les sociétés pétrolières iraniennes s'implantent l'un de ces quatre en plein bloc 9 offshore, rien que pour prouver à l'entité que ni Halliburton ni aucun autre pétrolier américain ne saurait bafouer les droits des libanais mais aussi il existe de fortes chances qu'un scénario à la vénézuélienne se répète au Liban. Cette histoire du swap qu'Iraniens et Vénézuéliens ont décidé de conclure sur le dos du dollar, cela montre que des coopérations énergétiques au sein de la Résistance et alliés ne restent pas au stade de l'envoi des pétroliers. Et comment? Reprenons le tout dès le début. 

Un contrat d’échange pétrolier majeur a été conclu la semaine en cours entre l'Iran et le Venezuela malgré les sanctions américaines. En termes de l'accord, le pétrole lourd du Venezuela et le condensat de gaz naturel iranien seront échangés. Ce grand contrat est la deuxième coopération pétrolière Iran-Venezuela en pleines sanctions. 

En d'autres termes, en mélangeant le pétrole brut lourd vénézuélien et le condensat de gaz iranien, on pourrait obtenir un produit qui pourrait être utilisé dans les raffineries du monde, raffineries qui peuvent être, bien sûr, à l'intérieur ou à l'extérieur des deux pays. Cela signifie que la nouvelle combinaison créée dans les raffineries nationales des deux pays y peut également être utilisée.

Certes, l'utilisation de pétrole brut mélangé à des condensats de gaz dans les raffineries de pétrole vénézuéliennes est plus probable qu'en Iran, car les raffineries iraniennes n'ont actuellement pas besoin de compositions de pétrole différentes, mais le Venezuela s’est efforcé depuis quelques années de diluer de différentes manières son pétrole lourd et super lourd et les convertir en pétrole léger pour lui donner plus de valeur ajoutée dans ses raffineries.

En conséquence, le Venezuela semble avoir l'intention de conclure le contrat d’échange pétrolier avec l’Ian, afin de diluer sa production de pétrole brut et d'augmenter la production de produits légers à haute valeur ajoutée de ses raffineries. À cet égard, certaines spéculations concernent l'utilisation de ce nouveau composé dans les raffineries vénézuéliennes aux États-Unis, qui ont été exemptées de sanctions pétrolières en raison du besoin américain.

Il semble qu’après l'augmentation des exportations de brut iranien, notamment vers la Chine, l'Iran se concentre sur la production d’une combinaison de pétrole lourd vénézuélien et de condensat de gaz naturel du pays dont la vente via la Chine est plus facile.

Dans un premier temps, les deux pays entendent d'abord examiner les bénéfices économiques obtenus du swap pétrolier signé et prolonger ensuite le contrat en question sur le long terme. Pendant ce temps, l'augmentation des négociations entre les États-Unis et la Chine pour persuader Pékin à arrêter les exportations de pétrole iranien ne serait pas sans rapport avec le récent accord Téhéran-Caracas.

Bien sûr, il est possible que même l'objectif du Venezuela en concluant cet accord ne soit pas d'utiliser le produit de mélange des deux pays dans ses raffineries, et que ce pays, comme l'Iran, cherche à commercialiser et exporter ce produit. Il est même possible que les intentions de vente des deux pays soient les mêmes et qu'un pays, en recevant une plus grande part des ventes, vende la cargaison d'exportation de l'autre pays vers les marchés de destination. Il est à noter que l'accord d'échange entre l'Iran et le Venezuela augmentera les revenus pétroliers de l'Iran en raison d'une commercialisation et d'exportations plus faciles de pétrole, d'une combinaison de pétrole brut lourd vénézuélien et de condensats de gaz iranien, en permettant au Venezuela de diluer son brut lourd et super lourd et de le vendre aux clients.

Une question se pose d'emblée: Ce genre de « mécanisme » ne pourrait-il pas mis au point entre l'Iran et le Liban ou l'Iran d'une part et le Liban et la Syrie de l'autre ? Ce dimanche la société pétrolière syrienne a annoncé être prêt à construire « gratuitement » un oléoduc reliant Homs au sud du Liban... Quelque chose s'est produite énergétiquement au sein de l'axe de la Résistance qui s'inscrit droit dans la durée. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV