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E-Press du 26 septembre 2021

La ministre française de la Défense, Florence Parly, s'exprime lors d'un point de presse au château de Karlberg à Stockholm, le 24 septembre 2021.©AFP

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Au sommaire :

1- Les USA souhaitent liquider l’industrie d’armement française

L’Arabie saoudite a entamé des négociations avec la Russie pour acquérir les systèmes de guerre électronique Krasukha-4.

Le nombre toujours croissant d’attaques réussies par des combattants yéménites unissant leurs forces à celles de la Résistance pour chasser les forces saoudiennes de leurs bases militaires au Yémen a contraint Riyad à entamer des pourparlers avec la Russie pour leur acheter des systèmes de guerre électronique.

Étant donné que la plupart des attaques des Houthis sont dirigées contre des villes saoudiennes dans le sud-ouest du pays, les négociations visent à acheter 3 à 4 systèmes de guerre électronique pouvant couvrir la zone.

Mais nous ne savons pas à quel stade les négociations sont avancées ; Des sources affirmant que Riyad souhaite démontrer l’efficacité de l’utilisation de ces complexes russes en Syrie et en Libye.

« Le prince héritier d’Arabie saoudite et le ministre de la Défense Mohammed ben Salmane ben Abdelaziz ont convenu d’entamer des négociations avec le ministère russe de la Défense sur l’achat du système de brouillage Krasukha-4. » - confirme l’avis « Rapport tactique » Par ailleurs, nous savons que l’Arabie saoudite est également intéressée par l’acquisition des systèmes de défense aérienne russes S-400 Triumph.

En effet, les États-Unis ont retiré leurs complexes Patriot et THAAD d’Arabie saoudite.

Plus tôt, on avait appris que les Houthis avaient réussi à détruire la plus grande base des forces saoudiennes au Yémen en quelques heures. Dans cette attaque, des drones - « kamikaze », ainsi que des systèmes de missiles tactiques ont été utilisés.

2- Iran/Venezuela : 1er contrat pétrolier sans dollar

L’Iran et le Venezuela ont signé un important accord d’échange de pétrole leur permettant de contourner les blocus américains contre les secteurs pétroliers des deux pays. L’accord indique que le Venezuela échangera son pétrole lourd contre du condensat de gaz iranien qui sera utilisé pour améliorer la qualité de son pétrole brut bitumineux.

Les premières délégations liées à ce contrat seront réalisées cette semaine. Selon des sources bien informées, alors que le pays sud-américain cherche à augmenter ses exportations de pétrole face aux sanctions américaines, le récent accord entre la compagnie pétrolière vénézuélienne PDVSA et la Compagnie nationale iranienne du pétrole (SNIP) ouvre la voie aux deux pays. Selon une source, l’accord est initialement prévu pour six mois, mais pourrait être prolongé.

À Washington, une source proche du dossier a déclaré que l’accord entre le Venezuela et l’Iran était surveillé de près par des responsables de l’administration américaine qui y voyaient un moyen possible de contourner leurs sanctions et ils voulaient savoir jusqu’où les deux pays pourront aller dans la pratique.

3- France/Nice : la paix sociale version Macron

Une manif anti-pass dégénère à Nice, les policiers répliquent avec des gaz lacrymogènes

Rassemblant des milliers de personnes selon Nice-Matin Une manifestation anti-pass à Nice, a transformé la ville de Nice en champs de bataille entre la police et des manifestants qui tentaient de briser le blocus policier.

Pour la onzième semaine de mobilisation anti-pass, les tensions se sont augmenté entre manifestants et forces de l’ordre à Nice, rapportent les médias locaux.

Selon Nice-Matin, la manifestation a rassemblé « plusieurs milliers de personnes », malgré un arrêté préfectoral interdisant les rassemblements dans certains quartiers du centre de Nice.

Cependant, le journal souligne que le périmètre établi par la police a été respecté par les manifestants, « notamment en raison d’une force de police très importante ». L’arrêté préfectoral était une réponse favorable de la police à la demande du maire de Nice Christian Estrosi, Les manifestants n’ont pas manqué d’exprimer leur mécontentement dans les rues autour de la résidence du conseiller municipal. Ils ont notamment tenté de franchir le barrage mis en place par la police ripostant avec des gaz lacrymogènes, note le quotidien régional.

Christian Estrosi a dénoncé son compte Twitter la « sauvagerie de ceux qui prétendent défendre une juste cause » et a assuré qu’il ne céderait « à aucune menace pour le bien de Nice et Nice » :

En début de semaine, le maire avait demandé à la préfecture des actions concernant les manifestations anti-pass-santé qui, selon lui, prennent « les Niçois et les Niçois en otage ainsi que les commerçants ». Si manifester est un droit, paralyser le centre-ville est inacceptable", a écrit Christian Estrosi.

La préfecture des Alpes-Maritimes a répondu aux demandes de l’élu et interdit les manifestations sur la voie publique ce samedi 25 septembre 2021 entre l’avenue Jean-Médecin et le cours Saleya. Suite à cette décision, des dizaines de manifestants se sont rassemblés devant la mairie, rappelle Actu Nice.

4- La Russie sonne le glas de l’Occident 

À l’ONU, Sergueï Lavrov sonne la charge contre les pays occidentaux

Dans une allocution prononcée devant l’Assemblée générale de l’ONU le 25 septembre, le chef de la diplomatie russe a dénoncé l’unilatéralisme des pays occidentaux dans la conduite des affaires internationales. Dans une intervention devant l’Assemblée générale de l’ONU qui n’aura duré que 17 minutes le 25 septembre, le chef de la diplomatie russe a dénoncé l’imposition par les Occidentaux d’un « ordre fondé sur des règles » en lieu et place du respect inconditionnel du droit international. Sergueï Lavrov s’est dit déçu de voir l’ONU servir « d’instrument obéissant pour promouvoir les intérêts égoïstes de certains. »

Il a ensuite rappelé l’importance institutionnelle et historique de l’organisation. Il a ainsi affirmé que la charte de l’ONU était « un ensemble de règles [...] approuvées par tous les pays du monde » et devait donc être « au cœur des négociations bilatérales et multilatérales. » Lors de son allocution, Sergueï Lavrov a également souligné l’importance capitale du droit international et des structures de dialogue qui fonctionnent sur la base de traités et d’accords multilatéraux. Le chef de la diplomatie russe a mis en garde contre toute tentative de contourner ces mécanismes à travers la mise en place de structures conjoncturelles servant des intérêts politiques très précis et non pas ceux de la communauté internationale tout entière.

« L’Occident voudrait exclure du processus d’élaboration de solutions globales ceux qui ont leur propre point de vue ». Le ministre des Affaires étrangères a été particulièrement critique envers l’initiative américaine visant à organiser un « sommet des démocraties » en décembre prochain. Ce sommet annoncé par Joe Biden en août dernier devrait rassembler une douzaine de pays autour de trois thèmes : la défense de nos systèmes contre l’autoritarisme, la guerre contre la corruption et le respect des droits humains. Le chef de la diplomatie russe a ainsi dénoncé une initiative « tout droit dans l’esprit de la guerre froide ».

Il s’est aussi lamenté du fait que les pays occidentaux s’arrogent le droit de définir quel pays est démocratique et quel pays ne l’est pas. En critiquant l’organisation prochaine d’un sommet des démocraties, Sergueï Lavrov a voulu mettre l’Occident devant ses contradictions. Il a ainsi rappelé que bien que les pays occidentaux disent vouloir éviter une fragmentation du monde en blocs opposés, ils sont prompts à mettre en place une initiative qui, de fait, divise le monde « entre les nôtres et les vôtres. » « L’ordre mondial souhaité par les pays occidentaux se base sur le principe du “deux poids – deux mesures”, a-t-il affirmé.

Les résolutions prises par l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité de l’ONU ne sont respectées que quand elles servent l’intérêt des pays occidentaux, a-t-il ajouté. Pour illustrer ses propos, il a notamment rappelé la manière dont l’Occident avait arraché “par la force” l’indépendance du Kosovo à la Serbie en 2008, mais s’était opposé à l’intégration de la Crimée au sein de la Fédération de Russie — intégration pourtant validée par un référendum démocratique. Fidèle à sa ligne diplomatique historique fondée sur la notion de souveraineté absolue, la Russie a de nouveau réitéré son opposition à toute ingérence étrangère dans les affaires intérieures d’une autre nation.

C’est ainsi que Sergueï Lavrov a dénoncé l’unilatéralisme des pays occidentaux, donnant pour exemple le maintien “d’embargo commercial archaïque” contre Cuba et le Nicaragua. Il a également espéré que les pays occidentaux, et plus particulièrement les États-Unis, renoncent à leur habitude de “changer les pays par la force.”

Selon la diplomatie russe, il est temps que la communauté internationale tire les leçons des conséquences dangereuses de la politique visant à “saper les fondements de l’ordre international” mis en place à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Sergueï Lavrov a notamment insisté sur le fait que pour résoudre les problèmes essentiels liés au développement, la communauté internationale “avait besoin d’unité” et non pas “d’une nouvelle scission”. 

Source ; RT

5- Les États-Unis veulent-ils éliminer l’industrie de défense française ?

Ces dernières années, les États-Unis ont souvent ravi au nez et la barbe de la France d’importants contrats de Défense, parfois même en pesant pour que le client choisisse un autre prestataire, du moment que celui-ci n’était pas français.

Qu’il s’agisse des hélicoptères Caracal polonais, des F-35 belges ou suisses, des corvettes qataries, ou très récemment, des sous-marins australiens, les administrations américaines successives ont démontré une réelle volonté d’empêcher la France d’accéder à certains marchés internationaux, allant jusqu’à mener des opérations massives pour éjecter Paris, comme en Grèce au sujet des frégates et de la commande de Rafale. Pour certains observateurs, il ne s’agit là que d’une stratégie commerciale, opportunément résumée par un “business is business” qui justifierait l’agressivité dont font preuve les États-Unis face à la France.

Toutefois ; en observant les stratégies employées, et la détermination dont font preuve les États-Unis dans ces dossiers, on comprend que les enjeux dépassent de beaucoup les seuls critères commerciaux, pour s’étendre à une réelle stratégie de contrôle des politiques extérieures et de la Défense de la sphère occidentale, notamment en Europe, domaine dans lequel la France et ses positions héritées du Gaullisme apparaissent comme une entrave, voire une menace, pour les États-Unis.

À l’exception de quelques équipements spécifiques, comme les avions embarqués de veille E-2C Hawkeye, ou les catapultes qui équipent le porte-avions Charles de Gaulle, l’industrie française est en effet, capable de produire l’intégralité des équipements nécessaires à ses forces armées, allant du blindé à l’avion de combat, du sous-marin à l’hélicoptère, en passant par les missiles, les radars, et les systèmes spatiaux. C’est également, avec la Grande-Bretagne, le seul pays européen à disposer de sa propre force de dissuasion nucléaire, basée sur 4 sous-marins nucléaires lanceurs d’engins équipés de missiles balistiques intercontinentaux, et sur deux escadrons de Rafale équipés de missiles nucléaires supersoniques aéroportés.

Non seulement est-elle autonome dans ce domaine, mais ses équipements égalent et surpassent même parfois leurs homologues américains, tout en étant, le plus souvent, plus économiques à l’achat comme à l’utilisation à performances égales ou supérieures. Ainsi, un sous-marin nucléaire d’attaque classe Suffren est acquis pour à peine un peu plus de 1 Md€ par l’état français, là où l’US Navy débourse 3,5 Md $ pour un Virginia, certes mieux armés en matière de missiles de croisière, mais pas plus performant que le sous-marin français dans sa fonction première de Hunter-killer, la chasse aux sous-marins et navires adverses. Il en va de même de l’avion de combat Rafale, qui surpasse en bien des domaines du F-35 (manœuvrabilité, rayon d’action, pénétration basse altitude..) et qui verra, dans sa version F4, ses performances en matière de fusion de données rattraper celles de l’avion américain, pour un prix de possession moitié moindre.

Pour y parvenir, l’industrie américaine de défense, mais également le département d’État, et l’ensemble des services plénipotentiaires américains, n’hésitent pas à s’immiscer directement dans les négociations françaises, y compris bilatérales, profitant des moindres failles laissées par les négociateurs français. C’est ainsi que face aux difficultés rencontrées par Paris et Athènes lors des négociations autour de l’acquisition des frégates FDI Belh@rra, Washington a mené une campagne d’intrusion forte pour tenter de placer ses propres navires MMSC conçus par Lockheed-Martin, pourtant très peu adaptés aux besoins d’Athènes, en usant de tous les moyens de pression à sa disposition, et amenant finalement les autorités grecques à sortir des négociations exclusives avec la France pour mener une consultation élargie avec pas moins de 5 modèles différents proposés. Même si dans ce dossier, la responsabilité incombe en partie à la mauvaise posture des négociateurs français, il n’en demeure pas moins vrais que les États-Unis ont mené une action directe contre la France, sans même la garantir d’en tirer des bénéfices directs.

Les exemples de ce type sont nombreux ces dernières années. C’est ainsi qu’en 2016, après l’élection du PiS en Pologne, celui-ci annula un contrat pourtant accompagné d’importantes compensations industrielles pour construire localement une flotte de 50 hélicoptères de transport H225M Caracal, au profit de quelques hélicoptères américains, mais surtout d’un partenariat privilégié avec Washington au sein de l’OTAN. Depuis, Varsovie a multiplié les acquisitions auprès de l’industrie américaine : avions F-35A, systèmes d’artillerie HIMARS, systèmes antiaériens Patriot, missiles antichars Javelin et plus récemment chars lourds Abrams M1A2C. Plus récemment encore, lors de la compétition pour le remplacement des F/A 18 Hornet et F-5 Tiger des forces aériennes helvétiques, alors que le Rafale et le SAMP/T Mamba étaient donnés vainqueurs par la presse, mais également par les confidences faites aux industriels eux-mêmes à quelques jours de l’annonce des résultats, une visite de Joe Biden à Genève a entraîné un totalement revirement des autorités suisses, le F35 et le Patriot étant soudain jugés “très supérieurs dans tous les domaines” au Rafale comme au Typhoon et au Super Hornet. Pour certains observateurs proches du dossier, le président américain aurait menacé de remettre au goût du jour les sanctions US concernant le secret bancaire helvétique si Berne ne choisissait pas ses propres équipements.

Les exemples ces dernières années ne manquent pas, et les lister tous serait superflu. On peut toutefois rappeler, comme exemple fort à propos, le refus de Washington d’exporter un composant électronique de très faible sensibilité technologique vers Paris en l’ajoutant à la liste des équipements de la législation ITAR, dans le seul but de faire échouer une nouvelle commande de Rafale vers Le Caire, les autorités égyptiennes exigeant, avec les nouveaux appareils.

Mais que dire du choix du P8 Poseidon de Boeing par l’Allemagne alors que le pays devait, avec la France, concevoir son propre avion de patrouille maritime de nouvelle génération, et que la France proposait le prêt d’Atlantique 2 rénovés pour assurer l’intérim. Force est de constater que Washington n’a que rarement fait preuve d’une telle volonté de nuire envers un autre de ses alliés, au contraire, allant jusqu’à les soutenir dans leurs propres négociations, dès lors que celles-ci concernaient également des équipements français.

De toute évidence, cette suite d’événements rapprochés n’est pas le seul fait d’une conjoncture défavorable, ou d’une agressivité commerciale renforcée des États-Unis qui, le cas échéant, s’appliquerait à l’ensemble des pays exportateurs d’équipements de Défense. Elle dépasse également l’identité du locataire de la Maison-Blanche, puisque les premières actions de cette série eurent lieu sous l’administration Obama, puis sous Donald Trump, et maintenant sous Joe Biden. Pour les États-Unis, et une grande partie de sa classe politique, l’industrie de défense française représente désormais sans conteste une menace, non pas commerciale, mais stratégique, qu’il convient de neutraliser au plus vite. En effet, en partie grâce à cette industrie de défense, la France est en mesure non seulement de choisir des postures qui ne seraient pas alignées avec celles de Washington sur la scène internationale, mais également de proposer des alternatives à certains de ses partenaires, pour prendre certaines distances avec le contrôle américain. Les leaders américains se rappellent ainsi parfaitement la position de la France concernant la seconde intervention américaine en Irak, même s’il s’avéra qu’elle était parfaitement légitime et justifiée, et surtout le fait que Berlin s’était aligné sur Paris dans ce dossier.

Il n’est pas étonnant, dans ces conditions, que les principaux clients de la France aujourd’hui soient des pays comme l’Inde ou l’Égypte, qui articulent leurs acquisitions entre les États-Unis, la Russie et l’Europe, pour précisément conserver une autonomie de décision et de parole sur la scène internationale, et éviter toute forme d’assimilation stratégique par un camp ou l’autre. Le problème, du point de vue de la Maison-Blanche et du Capitole, est que cette posture française pourrait finir par convaincre certains Européens, surtout lorsque les Etats-Unis renforceront leurs sollicitations pour faire face à la Chine dans le Pacifique.

En perdant ses industries de défense sur la scène internationale de débouchés, tout au moins pendant une certaine période de temps, Paris serait alors dans l’obligation de revoir ses positions, et d’accepter une certaine forme de dépendance, si pas avec les États-Unis, en tout cas avec des pays qui eux-mêmes sont sous le contrôle de Washington, comme l’Allemagne et l’Espagne dans le cadre des programmes SCAF et MGCS. En agissant ainsi, Washington entend éliminer non seulement une voix dissonante dans l’OTAN et en Union européenne, mais également prévenir tout risque de contagion de cette volonté d’indépendance, que l’on a déjà bien vu agacer au plus haut point les États-Unis dans le cadre du PESCO

Source : Meta-defense

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SOURCE: FRENCH PRESS TV