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Zoom Afrique du 13 septembre 2021

Le président guinéen, Alpha Condé.

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En Guinée, le président Alpha Condé résiste au putsch ! Le président guinéen Alpha Condé aurait refusé de signer tout document faisant état d’une quelconque démission, apprend-on...

Actualité en Afrique :

  • Le Gabon va augmenter sa production de gaz butane de 20% après 2023
  • Sénégal : la société Petrosen annonce le forage « avec succès » du premier puits de pétrole de Sangomar
  • Togo : le ministre Kokou Edem Tengue a visité le Port sec franc de la PIA avant sa prochaine opérationnalisation
  • Cameroun : le gouvernement dément la binationalité de hauts responsables du pays
     

 

Analyses de la rédaction :

1. Éthiopie : les fausses informations des médias n'ont pas d'emprise sur les Éthiopiens !

Pourquoi lorsqu’il s’agit d’un pays africain, dans les médias mainstream, les autorités sont tous et sans exception des menteurs et que c’est toujours les rebelles qui disent la vérité ?

C’est le genre de questionnement que beaucoup se posent en regardant les médias occidentaux.

Ce procédé est très courant, surtout lorsqu’il est nécessaire de faire circuler de fausses informations et remettre en question la légitimité du gouvernement en place. En d’autres termes, c’est comme ça que l’on peut voir vers qui se dirige le soutien de l’Occident.

Dans le cas de l’Éthiopie, malgré le fait que le gouvernement affirme avoir repoussé les rebelles terroristes du TPLF dans la région du Tigré et dans les régions voisines, RFI continue pourtant à affirmer que le conflit continue, s’amplifie et dépasse les frontières de la région.

« Les Tigréens ont repris le contrôle de leur capitale et d'une grande partie de la province, et se sont engagés dans une offensive hors de leur territoire.

Après la région d’Afar, ou le gouvernement éthiopien a bien affirmé que les rebelles ont été repoussés, les médias occidentaux affirment maintenant que l’essentiel des combats se déroule dans l’Amhara, au sud du Tigré dans plusieurs vallées. Et l’armée fédérale soutenue par la population continue de déloger les rebelles du TPLF. »

Le jeu dangereux que jouent les médias mainstream, c’est celui de mettre les rebelles terroristes Tigréens dans le même sac que la population tigréenne, qui sont eux aussi contre rebelles et leurs exactions, contrairement à ce que l’Occident tente de sous-entendre.

Dans les médias occidentaux, le gouvernement éthiopien aurait donc attaqué la région du Tigré et les tigréens et non les rebelles du TPLF. Selon eux, le conflit aurait pour but de déloger les rebelles du pouvoir dans la région et également de procéder à un nettoyage ethnique.

Bref, on peut comprendre les raisons qui poussent Addis Abeba à prendre de la distance avec les médias occidentaux et toutes les instances à leur solde.

Apparaissant en uniforme militaire lors de la célébration du Nouvel An éthiopien, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a déclaré que son pays est fermement préparé à défendre courageusement toute force qui pourrait tenter de mettre en danger la souveraineté de l'Éthiopie.

Abi Ahmed a publié un tweet sur sa page officielle sur Twitter, qui comprend un groupe de photos de lui portant un uniforme militaire, hier, samedi, pour célébrer le Nouvel An éthiopien avec les forces armées nationales.

La bravoure de l'armée a stupéfié les ennemis de la nation alors qu'elle a rendu les Éthiopiens fiers », a déclaré le Premier ministre éthiopien, dans un discours prononcé lors de la cérémonie de samedi.

Le Premier ministre a félicité les chefs militaires et les forces de commandement éthiopien pour « avoir permis à la nation de vaincre ses adversaires et de se préparer ensuite à un nouvel espoir pour un avenir meilleur ».

Il a noté que « l'Éthiopie se précipite vers la paix et la prospérité, mais avec une forte volonté de défendre courageusement toute force qui pourrait tenter de mettre sa souveraineté en danger ».

Abi Ahmed a souligné : « Nous travaillons pour transférer un État unifié et indépendant aux générations futures. »

La population éthiopienne tout comme la diaspora continue d’apporter leur soutien au gouvernement et à l’armée fédérale, et ceci est un point que les médias occidentaux ne mettront jamais en avant. L’Éthiopie ne tombe pas dans ce genre de piège et demande également au reste du monde d’arrêter de croire dur comme fer ce que déclarent les médias occidentaux. 

 

2. Guinée : Alpha Condé résiste au putsch ?

Même si la vie a repris son cours normal à Conakry, la tension est toujours aussi palpable au sommet de l’État.

Destitué par ses soldats des forces spéciales avec la complicité de la passivité de l'armée, le chef de l’État Alpha Condé refuserait jusqu’ici de signer sa démission.

Alpha Condé aurait catégoriquement refusé la signature de tout document faisant état d’une quelconque démission le concernant. S’il a pu consulter son médecin, Alpha Condé ne mange que le repas de son cuisinier. Il refuse tout repas provenant de la junte militaire.

D’après certains médias mainstream, le chef d’État se trouverait actuellement à Kaloum, dans une antenne des Forces spéciales qui ont lancé le coup d’État.

Ce lieu se trouve à un kilomètre du Palais présidentiel et à quelques encablures de l’Assemblée nationale.

Les médias mainstream tentent d’attribuer ce coup d’État à la volonté du président guinéen d’avoir briguer un troisième mandat. Ce qu’ils omettent tout de même de rappeler, c’est qu’à l’instar d’autres chefs d’État en Afrique de l’Ouest, le gouvernement guinéen a d’abord organisé un référendum constitutionnel en 2020 pour connaître la position de la population. Il s’est avéré que 89,76 % des Guinéens ont voté pour.

Il semblerait que le chef de l’État ne soit pas prêt à laisser tomber la Guinée aux mains des Occidentaux. Et pour cause, il est farouchement opposé aux liens qui attachent encore les pays africains aux pays colonialistes.

D’ailleurs, à plusieurs reprises, Alpha Condé a montré au monde que la Guinée voulait absolument « couper le cordon » (reprenant ses propres termes) avec certains pays de l’époque coloniale, propos qu’il avait tenu lors de son discours à la Conférence Internationale sur l’émergence de l’Afrique, l’ICEA.

En plus de vouloir couper le cordon dans le domaine économique, il a également fait part de sa position quant à l’aide militaire occidentale. Il s’est toujours montré contre en affirmant que seuls les Africains peuvent mourir pour l’Afrique et non les Occidentaux.

Alpha Condé n’a jamais hésité à remettre les pendules à l’heure face aux journalistes des médias occidentaux, notamment face aux journalistes de RFI, France 24, face à qui, le président guinéen a clairement dénoncé la volonté des médias occidentaux de vouloir véhiculer une mauvaise image de la Guinée.

Mais en plus de tenir des discours allant à l’encontre des Occidentaux, il est clair que le rapprochement de la Guinée avec les pays du bloc de l’Est comme la Russie, la Chine ou l’Iran, est quelque chose qui ne passe pas chez les Occidentaux. Pour eux, les pays d’Afrique leur appartiennent et il est inconcevable qu’ils se tournent vers la concurrence. D’ailleurs, dans le courant de la semaine passée, peu après le putsch, le colonel Mamady Doumbouya avait clairement tenté de rassurer les investisseurs miniers en déclarant que « le comité entend rassurer les partenaires économiques et financiers de la poursuite normale des activités dans le pays et il est demandé aux compagnies minières de poursuivre leurs activités », a ainsi déclaré le putschiste Doumbouya à Conakry.

Les raisons de l’organisation de ce coup d’État sont multiples. En sachant que Washington est derrière ce coup, car la France n’a pas vraiment les épaules pour assurer seule ce genre de plan, l’avenir de la Guinée se trouve maintenant soit entre les mains du peuple, soit entre les mains des États-Unis !

Et à travers le monde on voit bien ce qui se passe lorsqu’un pays tombe entre les mains de Washington…

 

3. Eurasie & Afrique : les priorités de la politique étrangère de l’Iran

La République islamique d’Iran renforce ses positions à divers endroits de la planète, infirmant chaque jour un peu plus les tentatives d’isolement de la part de ses adversaires. Si au Moyen-Orient et plus généralement sur la scène régionale, le rôle de premier plan de Téhéran n’est plus à présenter, les intérêts du pays poursuivent un élargissement géographique et stratégique évident.

Les intérêts extérieurs de l’Iran ne se limitent plus à la région d’appartenance. En effet, la République islamique devient de plus en plus présente en dehors de la sphère régionale, comme c’est notamment le cas dans nombre de pays d’Amérique latine avec lesquels Téhéran entretient des relations d’alliance de plus en plus poussées, dont le Venezuela, mais également avec Cuba, la Bolivie ou encore le Nicaragua.

Depuis l’arrivée au pouvoir du président Ebrahim Raïssi, une ligne stratégique est clairement affichée. À savoir, qu’au-delà de la poursuite de la défense de ses intérêts nationaux, régionaux et internationaux dans un cadre résolument pro-multipolaire dont le pays est d’ailleurs l’un des principaux promoteurs, l’Iran mise beaucoup sur deux axes d’importance stratégique : l’Eurasie et l’Afrique.

Dans le premier cas, cela est d’ailleurs quelque chose de parfaitement naturel sachant que l’Iran est lui-même une nation eurasienne. Mais la simple appartenance à la grande famille eurasienne sur le plan historico-culturel s’élargit résolument désormais vers l’intégration au sein de grandes structures internationales basées dans l’espace eurasiatique, et ce dans plusieurs sphères stratégiques : défense, sécurité, économie.

Parmi ces structures figurent l’Union économique eurasiatique (UEEA), composée actuellement de la Russie, du Kazakhstan, de la Biélorussie, de l’Arménie et du Kirghizistan, ainsi que l’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS), dont font partie la Chine, la Russie, le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, le Kirghizistan, le Tadjikistan, ainsi que l’Inde et le Pakistan. En ce qui concerne justement l’OCS, l’Iran y est déjà membre-observateur et souhaite devenir membre à part entière. Une pleine adhésion soutenue d’ailleurs par la Russie et certainement la Chine qui partage elle aussi une alliance stratégique avec Téhéran.

Une chose demeure sûre : l’intégration de l’Iran dans le grand espace eurasien, le tout en coordination avec ses alliés russe et chinois, se poursuivra inévitablement. D’autant plus que les trois pays concernés sont considérés comme les trois principaux adversaires géopolitiques par l’establishment washingtonien.

L’Afrique représente également une orientation prioritaire de la politique étrangère iranienne. Le tout à l’heure des bouleversements de grande envergure sur le continent touchant aux intérêts des puissances occidentales, d’obédience anglo-saxonne ou hexagonale – de plus en plus remis en cause aussi bien par le leadership de nombre de pays africains, que par une très large partie de l’opinion publique panafricaine.

En ce sens, l’Iran appuie, à l’instar de Moscou et de Pékin, une posture opposée au néocolonialisme occidental et qui trouve un écho largement favorable au sein de la société civile continentale. En outre, de nombreux pays africains interagissent dans la sphère politico-diplomatique, économique et sécuritaire de plus en plus activement avec la nation perse.

Si cette montée en puissance est fortement mal vue à Washington et dans nombre de capitales occidentales au passé colonial et à la posture toujours néocoloniale, il y a un autre acteur qui s’inquiète vivement d’un tel développement : Israël. En effet et après l’échec retentissant de tenter à isoler l’Iran sur la scène régionale et internationale, le continent africain devient un autre terrain de l’opposition entre Téhéran et Tel-Aviv.

Si ce dernier peut compter sur un certain nombre de soutiens sur le continent, ce qui lui a permis d’obtenir le statut d’observateur au sein de l’Union africaine (UA), il n’empêche que plusieurs des principales puissances continentales africaines se sont clairement opposées à cette perspective, démontrant par la même occasion que rien n’est encore acquis pour l’État sioniste sur la scène africaine. Parmi elles – le Nigeria (première puissance économique, première population et quatrième puissance militaire du continent), l’Afrique du Sud (troisième puissance économique et militaire africaine), ainsi que l’Algérie (premier pays africain en superficie, quatrième puissance économique et deuxième puissance militaire continentale). En d’autres termes – les trois des quatre principales puissances africaines avec lesquelles l’Iran entretient des relations intéressantes et qui continuent de se développer.

Quant à l’Égypte (deuxième puissance économique et première puissance militaire d’Afrique), qui s’est d’ailleurs également opposée au statut d’observateur d’Israël à l’UA, bien que n’entretenant pas pour le moment des relations très cordiales avec Téhéran – cela pourrait être amené à changer, notamment dans le cadre des pourparlers de normalisation en cours entre l’Iran et certains pays arabes. Rajoutant encore plus de poids aux positions iraniennes sur la scène continentale en interaction avec les principales puissances africaines.

Ce qui est certain, c’est que toute la rhétorique récente, qui émanait aussi bien de Washington, Tel-Aviv, que de leurs partenaires proches, tout au long de ces dernières années – n’a plus aucun sens aujourd’hui. L’Iran non seulement ne s’est pas retrouvé isolé, mais n’a probablement jamais été aussi influent sur la scène régionale et internationale au cours de son histoire contemporaine. L’intégration stratégique au sein de l’espace eurasien, de concert et en coordination avec la Russie et la Chine, de même qu’une politique active sur le continent africain contribueront fort probablement à un renforcement non seulement des positions iraniennes sur la scène internationale, mais également à l’axe des partisans résolus de la multipolarité.

 

Par Mikhail Gamandiy-Egorov

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SOURCE: FRENCH PRESS TV