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Zoom Afrique du 23 août 2021

Les habitants de Djenné, ville au Mali.

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Au Mali, les États-Unis s’amusent à porter un coup dur à l’armée nationale. Selon certains médias, Bamako demanderait à Washington de lever le blocage de l’exportation d’un avion militaire...

Actualité en Afrique :

  • la Côte d’Ivoire veut se doter de nouvelles technologies pour le recyclage et le traitement des déchets
  • Trois nouvelles lignes aériennes dans un ciel camerounais déjà très sollicité
  • Le Soudan du Sud et le Soudan vont rouvrir quatre postes frontaliers
  • L’Éthiopie signe 4 nouveaux accords de coopération avec la Turquie

 

Analyses de la rédaction :

1. Éthiopie: Addis Abeba envoie bouler Washington !

En Éthiopie, le gouvernement d’Addis Abeba a remballé l’envoyé spécial américain pour la Corne de l’Afrique.

L’arrogance et la sournoiserie sont quand même très visibles dans les médias mainstream quand il s’agit de lancer une guerre médiatique contre un pays d’Afrique.

Une semaine après son arrivée, Jeffrey Feltman repart les mains vides. L’envoyé spécial américain pour la Corne de l’Afrique a rencontré par deux fois le ministre éthiopien des Affaires étrangères. Selon une source diplomatique, il aurait finalement obtenu un entretien avec le Premier ministre Abiy Ahmed. Cependant, ni le gouvernement éthiopien ni Washington n’ont confirmé.

Jeffrey Feltman cherchait à négocier un cessez-le-feu entre Addis-Abeba et les rebelles terroristes du TPLF. « Un échec », assure un diplomate occidental qui indique que l’envoyé spécial n’a pas obtenu de concessions du gouvernement éthiopien.

Un échec prévisible à en juger les relations entre les deux anciens alliés. Les rapports se sont notamment refroidis à partir du mois de mai dernier et de l’imposition de sanctions américaines contre Addis-Abeba.

Depuis, de nombreuses manifestations ont eu lieu dans la capitale éthiopienne pour s’opposer aux ingérences américaines dans ses affaires internes du pays.

Pourtant, lorsqu’Addis Abeba instaure un cessez-le-feu et que les rebelles terroristes du TPLF ne le respectent pas, on ne voit aucune condamnation de la part de la Communauté internationale. D’ailleurs, les faux rapports des ONG concernant la situation des civils tigréens, les nombreuses allégations lancées dans les médias mainstream n’arrivent pas à retourner le peuple éthiopien contre ses dirigeants.

Selon les médias, les appels au cessez-le-feu continuent d’affluer à l’international pour mettre fin à ce drame humanitaire, mais les deux ennemis ne semblent pas prêts à lâcher les armes. N’est-ce pas aux terroristes, aux insurgés ou aux rebelles de déposer les armes ? N’est-ce pas à eux d’arrêter leurs exactions contre les civils ?

Les médias mainstream sont sournois, car ils arrivent à mettre le gouvernement éthiopien et les rebelles au même niveau. « Mais voilà les rebelles tigréens et le gouvernement fédéral ne parviennent pas à trouver un terrain d’entente jusqu’à présent. Le parti du TPLF demande la fin du blocus humanitaire, un dialogue national inclusif ainsi que le retrait des troupes Amharas de l’ouest du Tigré.

Des conditions évidemment inacceptables pour Addis-Abeba, qui refuse toujours d’entamer des discussions avec un parti qu’elle a placé sur la liste des organisations terroristes. » Est-ce que Washington a tendu l'oreille aux Américains qui ont pris d'assaut le Capitol ?

Addis Abeba défend ses droits les plus légitimes et la population éthiopienne est derrière son gouvernement et l’armée fédérale, pourquoi est-ce que l’Occident n’a aucun respect ni aucune considération pour cela ?

Lire aussi: Éthiopie: l'union entre les Éthiopiens ne se brisera pas !

 
2. Cameroun: l’Extrême Nord sérieusement dans le collimateur

Au Cameroun, l’Extrême Nord est sérieusement dans le collimateur.

Une poussée de fièvre a été enregistrée dès le 10 aout dernier dans plusieurs villages de l’arrondissement du Logone-Birni, dans le département du Logone et Chari, région de l’Extrême-Nord. Pendant près d’une semaine, deux communautés se sont affrontées à coups de machettes, de bâtons, de flèches et d’autres armes blanches.

Le 19 août, l’agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) dénombrait 32 morts et 74 blessées de même que 11 000 personnes réfugiées au Tchad. Au total, 19 villages auraient aussi été incendiés, selon la même source.

Selon certains médias, ce conflit trouverait son origine dans une simple dispute, ce qui rappelle que le même scénario a été mis en place au Soudan, précisément au Darfour, et même, dans le nord de l’Éthiopie.

Des villages irrigués par des affluents des fleuves Logone et Chari. D’après plusieurs sources locales, l’éleveur serait venu faire paître son bétail sur un piège à poissons posé par un pêcheur. D’où la colère de ce dernier qui s’en est pris à l’autre. L’étincelle a embrasé d’abord les villages Kargama et Maham, puis les autres villages environnants.

Mais, outre les conflits intercommunautaires, il semblerait que les conflits interreligieux font également partie du processus.

« Des fidèles en plein culte à Bali dans le Nord-Ouest du Cameroun ont été surpris par des tirs », dimanche, a annoncé dans un tweet, Akere Muna, candidat à la dernière élection présidentielle, ajoutant que son "cœur saigne" pour les victimes, les familles et pour les habitants de la ville de Bali.

Le gouvernement n’a pas encore communiqué sur cette attaque et aucun groupe ou individu n'a revendiqué la responsabilité.

Lire aussi : Cameroun : terrorisme/violence intercommunautaire signé USA

Ces conflits se sont ravivés peu de temps après la mise à la porte de l’ONG MSF dans l’Extrême Nord du pays, accusée par le gouvernement, comme tant d’autres ONG d’ailleurs en Afrique, de complicité avec les séparatistes. La vengeance se fait d'ailleurs ressentir :

« Les autorités camerounaises sont dans l’obligation d’apporter une réponse conforme au droit et de protéger les droits des populations pendant les périodes de violence », a déclaré dans un rapport sur le Cameroun, Lewis Mudge, directeur pour l’Afrique centrale à l’ONG Human Rights Watch.

Cette ONG plaide également pour que le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies demande au Bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) ou à d’autres experts de l’ONU de mener une mission exploratoire sur les allégations d’atteintes aux droits humains au Cameroun. Dans quel but ? de fournir de faux rapport afin d’accuser le gouvernement camerounais et l’armée nationale d’exaction contre les civils ?

Ces attaques suivent également l’intervention de l’ancien homme d’Afrique des États-Unis, Tibor Nagy, qui s’était de nouveau permis de s’ingérer dans les affaires internes du Cameroun, qui pourtant, tente de gérer la situation comme il se doit.

Le peuple camerounais n’est pas du genre à se lancer dans des conflits intercommunautaires. Pour la population, un Camerounais reste un Camerounais, peu importe sa langue, son ethnie ou encore sa religion. 

 

3. Mali: les USA seront combattus au même titre que Barkhane 

Au Mali, les États-Unis s’amusent avec Bamako.

Depuis le début du coup d’État du 18 août 2020, Zoom Afrique a souvent relayé les tentatives des États-Unis de vouloir reprendre les commandes du Mali, et même de l’Afrique de l’Ouest, à la place de la France. Visiblement, les coups d’État ont plutôt accéléré le processus.

Maintenant, selon certains médias, Bamako demanderait à Washington de lever le blocage de l’exportation d’un avion militaire. Observons l’info.

"Le ministre des Affaires étrangères malien a demandé à Washington, lors d’une visite aux États-Unis, de lever son blocage pour l’acquisition d’un avion militaire de transport, qui aurait dû être livré en août. Le ministre Diop s’est rendu du 16 au 20 août aux États-Unis, où il a notamment rencontré le chef de la diplomatie américaine pour l’Afrique, Robert Godec. «Le ministre a sollicité l’accompagnement des États-Unis pour faire face à l’ensemble des défis auquel le Mali est confronté, au lieu de se focaliser uniquement sur le financement des élections», selon un communiqué de l’ambassade malienne aux États-Unis, rendu public hier.

Le ministre, qui a rappelé aux Américains que le Mali s’est engagé « à diversifier ses partenaires », a également souligné «la nécessité de renforcer la capacité opérationnelle des forces armées par la levée du blocage sur la licence d’exportation de l’avion Casa C-295 dont le transpondeur est d’origine américaine (…). Le premier Casa a permis, en plus des interventions humanitaires dans les zones d’accès difficile, le transport de près de 50 000 personnes entre 2016 et 2020 ». Un second exemplaire de cet avion militaire de transport tactique d’Airbus, avec une capacité d’emport de 48 à 71 passagers et de 7 tonnes de fret, aurait dû être livré en 2021 afin de renforcer les capacités de déploiement de l’armée malienne, notamment dans le nord du pays.

Selon le ministère des Affaires étrangères malien, les Américains bloquent la livraison de l’appareil en raison « d’allégations d’utilisation d’enfants soldats par le Gatia », un groupe armé touareg pro-gouvernemental, accusé notamment de « crimes de guerre » par la Commission internationale sur le Mali établie par les Nations unies.

Est-ce que l’avion est censé tomber entre les mains de cette fameuse Gatia ? Washington utilise des prétextes de plus en plus farfelus au lieu de dire directement non ! De plus, est-il logique qu’un pays qui est en guerre en proie au terrorisme, doive faire l’objet de nombreux blocage pour l’acquisition d’un avion militaire, alors que les livraisons d’armement en tout genre pour l’Arabie saoudite, pourtant tant condamner par la Communauté internationale, dans le but de bombarder la population yéménite, ne fait pourtant pas l’objet de tant de chichi. Donc Washington veut faire courir Bamako derrière lui ? Où est-ce parce que Bamako voudrait faire des manœuvres dans le nord du pays, qui est déjà séparé du Mali ?

Mais bon, ce n'est plus un secret, Washington et même ses nouveaux supplétifs au Sahel, à savoir l’Union européenne, ne veulent pas que le Mali développe sa flotte aérienne ou encore que Bamako effectue des manœuvres dans le Nord interdit du Mali. Cela ne les arrange pas du tout, tout comme d'ailleurs l’initiative du Niger de vouloir construire une base aérienne à Diffa près de la frontière nigériane. Le ton dénigrant dans les médias mainstream était d’ailleurs assez révélateur.

 

Lire aussiNigeria/Niger: coopération militaire aérienne en vue ?

 

Comme en Centrafrique, la population malienne ne veut pas voir des militaires d’occupation européens faire semblant d’assurer la sécurité du pays, elle veut voir les soldats maliens, qui sont prêts à mourir pour la paix au Mali, patrouiller dans les rues. Les Maliens soutiennent les soldats, qui sont visiblement délaissés par leurs supérieurs.

Selon une information, plusieurs hauts gradés de l'armée malienne étaient «retenus» samedi midi par leur troupe, à Boni dans le centre, après une embuscade meurtrière attribuée aux djihadistes, a-t-on appris de sources militaires.

«Un hélicoptère a atterri à Boni avec les chefs qui sont venus nous voir. Nous avons retenu ces chefs et laissé partir l'hélicoptère. Nous allons prendre la route avec eux vers Sévaré pour qu'ils puissent se rendre compte eux-mêmes des problèmes de sécurité que nous avons», selon un élu de la localité, et d'ajouter, « des discussions se déroulent actuellement pour que les hauts gradés soient totalement libres de leurs mouvements, et que le calme revienne au sein des troupes ».

Un certain ras-le-bol commence à se faire ressentir dans le pays, compte tenu de la situation sécuritaire qui se dégrade de jour en jour, et l’impression que donnent les nouveaux dirigeants du pays qui semble pied et poing liés face à ce problème.

Pourtant, la population malienne continue de soutenir les soldats maliens sur le terrain, mais à l’instar du Burkina Faso, et même de l’Éthiopie, les Maliens commencent à prendre les armes pour la sécurité du pays.

Habituellement calmes, les rues de Djenné étaient ce dimanche en ébullition. Des banderoles affichant un « soutien aux forces de défense et de sécurité et réclamant la sécurisation des personnes et des biens » sont brandies par une foule compacte au son des vuvuzelas. Selon les organisateurs de la manifestation, plus de 3000 personnes venant de toute la circonscription ont répondu à l’appel des autorités coutumières et administratives.

« Il faudrait quand même faire comprendre, qu'une défense et une sécurité ne se sous-traitent pas. Donc si réellement l'État est absent, sa population est obligée de réellement prendre les armes pour se défendre. Donc à chaque fois, nous constatons qu’il y a de l’autodéfense donc nous souhaiterions la création d’un nouveau poste de sécurité permanent pour pouvoir répondre aux attaques terroristes. »

Ce qui fait que les populations commencent petit à petit qu’elles sont les seules à pouvoir entreprendre quelque chose de réel pour libérer le Mali et même le Sahel non seulement de l’emprise du terrorisme, mais également de l’emprise néocolonialiste.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV