TV

Chine/Russie coordonnent leur stratégie de combat

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
L'exercice conjoint sino-russe près du Xinjiang tenu du 9 au 13 août 2021. ©YJC

Malgré la fin de l’exercice conjoint sino-russe au cours duquel les derniers équipements militaires des deux pays ont été dévoilés et employés, les expressions de mécontentement et l’inquiétude des États-Unis et de leurs alliés vis-à-vis de cet exercice conjoint se poursuivent.

Un exercice militaire conjoint de cinq jours entre la Chine et la Russie a été organisé du lundi 9 août au vendredi 13 août avec la présence de plus de 10 000 forces terrestres et aériennes des deux pays dans la région autonome Hui du Ningxia située à la frontière de la province autonome du Xinjiang.

Cet exercice militaire a eu lieu dans une base d’entraînement tactique interarmées de l’Armée populaire de libération (APL), dans la région autonome Hui du Ningxia (nord-ouest de la Chine).

Li Zuocheng, membre de la Commission militaire centrale (CMC) et chef d’état-major du Département d’état-major interarmées de la CMC, était le directeur général de l’exercice.

Plusieurs avions de combat russes Sukhoi Su-30SM, des unités de fusils motorisés, des systèmes de défense aérienne ont participé aux exercices pendant lesquels les unités blindées, les chars d’assaut et l’artillerie de l’armée chinoise ont mené les opérations pour détruire les lieux de concentration de l’ennemi fictif.

C’est la première fois que les forces russes ont utilisé des armes chinoises dont des véhicules blindés offensifs, des véhicules de combat d’infanterie (VCI) et d’autres équipements de combat fournis par l’armée chinoise. La Russie et la Chine ont mené des exercices militaires conjoints depuis 2005.

Au cours de l’exercice, les troupes chinoises et russes ont également utilisé pour la première fois un système de commandement conjoint spécialement conçu qui a permis d’interconnecter les systèmes de combat des deux armées, la téléconférence et le transfert de documents de combat. Selon la chaîne chinoise CCTV, cela a considérablement amélioré l’efficacité du combat systématique.

Les responsables chinois et russes ont déclaré que cet exercice conjoint visait à approfondir les opérations antiterroristes conjointes entre les armées chinoise et russe, ainsi qu’à démontrer la ferme détermination et la force des deux pays à sauvegarder conjointement la sécurité et la stabilité tant au niveau régional qu’à l’échelle internaionale.

L’exercice constitue la première opération militaire conjointe de la Chine depuis l’épidémie de Corona, qui prend compte également les conséquences de la détérioration de la situation sécuritaire en Afghanistan.

Bien que la Russie et la Chine n’aient pas d’alliance militaire formelle, leur politique étrangère et leurs intérêts stratégiques ont connu une nette convergence ces dernières années en opposition à ceux des États-Unis et de leurs alliés.

Faisant preuve d’un grand engagement politique de la part de la Russie envers les exercices, le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou s’est rendu en Chine pour présider la cérémonie de clôture de l’exercice avec son homologue chinois, Wei Feng.

Inquiétude américano-japonaise concernant l’élargissement de la coopération militaire sino-russe.

L’exercice militaire fait partie d’une initiative bilatérale sino-russe de lutte contre le terrorisme, décrit de la part de la Chine comme un approfondissement de la coopération pratique entre les deux armées.

Le ministre russe de la Défense a également salué l’exercice comme le signe d’une coopération militaire plus étroite qui devrait être encore élargie et a déclaré : « Les deux pays ont atteint un niveau élevé de coopération entre leurs troupes que ce soit sur terre, en mer ou dans les airs et l’expansion de telles coopérations est une partie importante de nos activités futures ».

Notant que c’est la première fois que les forces russes participent à des exercices conjoints sur le sol chinois, Choïgou a poursuivi : « cet exercice a représenté un nouveau niveau de coopération militaire entre les deux pays qui en faveur de la stabilité régionale et mondiale ».

Le ministère russe de la Défense a déclaré dans un communiqué que l’exercice visait à accroître la capacité de répondre conjointement aux éventuelles menaces et aux défis et n’était dirigé contre aucun pays tiers.

Selon les responsables de Pékin et de Moscou, le but de l’exercice était de renforcer des potentiels de planification pour des exercices et des opérations conjoints contre les actes terroristes et de démontrer la détermination et la capacité des deux pays à travailler ensemble pour assurer la sécurité et la stabilité régionales.

Selon le ministère chinois de la Défense, l’exercice s’est concentré sur la lutte contre le terrorisme, ainsi que sur la création d’un centre de commandement conjoint visant à améliorer l’identification des alertes précoces, des attaques électroniques et du renseignement.

Les relations russo-chinoises ont pris de l’ampleur depuis 2014, alors que les relations politiques de Moscou avec l’Occident se sont effondrées et ont atteint leur plus bas niveau pendant la guerre froide après l’annexion de la Crimée à l’Ukraine ainsi que le début des premières sanctions occidentales à l’encontre de la Russie

La Chine est le premier partenaire commercial de la Russie. La Russie et la Chine ont mené plusieurs exercices conjoints au cours de ces dernières années, dont l’exercice en décembre 2019 au cours duquel des bombardiers à longue portée russes et chinois ont survolé la mer du Japon et la mer de Chine orientale lors d’une mission de patrouille conjointe.

En décembre 2019, les forces armées des deux pays organisaient pour la première fois des patrouilles aériennes conjointes au-dessus de la mer de Chine orientale et de la mer du Japon et le président russe, Vladimir Poutine annonçait le lancement d’une coopération destinée à aider la Chine dans le domaine de l’alerte avancée contre les attaques par missiles.

Bien que la Russie et la Chine aient auparavant exclu une alliance militaire, Poutine a déclaré qu’une telle perspective ne pouvait pas être complètement exclue. Poutine a également noté en octobre que la Russie avait partagé une technologie militaire hautement sensible avec la Chine, ce qui avait contribué à renforcer considérablement ses capacités de défense.

Vassili Kashin, directeur adjoint de l’École supérieure de l’économie à Moscou a déclaré que l’échange d’armes et d’équipement contribuait à mieux comprendre les capacités militaires des deux pays.

« Le récent exercice qui a été organisé à la suite de l’exercice stratégique conjoint Vostok-2018 visait davantage à s’engager dans une éventuelle guerre intense avec une grande puissance », a-t-il déclaré.

Yu Gang, colonel chinois à la retraite et commentateur militaire, a également noté : « la Chine n’a jamais accordé ce niveau d’accès à une armée étrangère. L’accord de la Chine avec la Corée du Nord n’est que sur papier. De plus, les exercices militaires que la Chine a organisés avec le Pakistan se sont déroulés à une échelle beaucoup plus petite. La Chine et la Russie devraient rester ensemble face aux États-Unis. Nous ne sommes pas des alliés formels, mais en tant que deux alliés, la Chine et la Russie entendent peaufiner leurs relations bilatérales ».

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV