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Zoom Afrique du 30 juillet 2021

Un hélicoptère militaire français, Fennec.

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Le verdict est tombé, le vice-président de la Guinée équatoriale a été condamné, et on attend la riposte de Malabo.

Actualité en Afrique :

  • Cameroun : une table ronde des investisseurs pour le projet des lignes ferroviaires Edéa-Kribi-Campo et Douala-Limbe-Idenau
  • Gabon : Une compagnie nationale en gestation
  • Vers une délimitation définitive de la frontière maritime entre le Togo et le Ghana
  • RDC : le ministre de l'Économie signe une série d'arrêtés portant fixation des prix de carburant terrestre et d'aviation

 

Analyses de la rédaction :

1. Burkina Faso ; le pilier de la lutte anti-terroriste ! 

Le Burkina Faso se renforce et l’implication des Burkinabés dans la sécurité du pays se multiplie.

Pour les burkinabés, le moment est venu pour briser le silence et proposer un projet pour éradiquer le terrorisme au Burkina Faso. Un de ces mouvements du peuple burkinabé prône donc la prise des armes par le peuple afin de libérer le pays des mains des terroristes. Ainsi, au cours d’une conférence de presse, certains mouvements de la société civile ont affiché leur volonté de recruter 25 000 combattants burkinabè qui seront formés militairement pendant un à deux mois par les Forces de défense et de sécurité.

Au cours d'une rencontre avec la presse, ils ont dressé le chronogramme de leur projet. Le début des cotisations est prévu pour le 10 août 2021. « Notre projet est réalisable et réaliste », ont répondu les conférenciers aux journalistes, en se fiant à l’exemple de la solidarité pour la lutte contre le Covid-19. La société civile pense que « le Covid-19 est une réalité européenne » et « le terrorisme est le Covid-19 du Burkina ».

Un de ces mouvements, l’Union pour la libération du Burkina Faso (ULBF) est née des cendres du « Mouvement de soutien à Kadhafi ». Revenant sur les origines du terrorisme dans le Sahel, les conférenciers ont accusé la France d’en être « la cause principale ».

D’ailleurs, comme Zoom Afrique l'a mentionné précédemment, avec cette méthode, qui évite donc un déploiement massif des troupes d’occupation occidentale, des civils ayant pris les armes aux côtés des forces armées nationales sont en opération dans la région de l’Est depuis le 20 juillet dernier et des résultats positifs sont déjà perceptibles selon certains habitants.

Selon l’armée, plusieurs dizaines de terroristes qui ont été tués dans la commune de Madjoari dans l’est du pays.

De plus, les nombreuses initiatives de ces dernières années prises par le gouvernement concernant la gestion des conflits intercommunautaires ont également porté leurs fruits.

Ouagadougou et le peuple burkinabé savaient pertinemment que les terroristes à la solde occidentale, allaient faire en sorte de fabriquer de toute pièce, des scénarios permettant de créer des conflits intercommunautaires ou encore interreligieux.

Pour prévenir ces conflits et les prendre en charge au cas où ils surviendraient, l’Observatoire national de prévention et de gestion des conflits communautaires (ONAPREGECC) a mis en place, depuis quelques années, des comités provinciaux qui n’étaient pas encore officiellement installés.

Par exemple, à Diébougou, ils sont au total quinze membres à avoir été officiellement installés ce 26 juillet. Issus de diverses couches socio-professionnelles (religieux, coutumiers, membres d’OSC), les membres de ce comité travailleront ensemble pour garantir une cohésion sociale et une paix durable dans la province de la Bougouriba.

Le Burkina Faso forme un pilier anti-terroriste à lui seul, grâce à la participation active de la population burkinabé dans les affaires de sécurité du pays. Ce pilier solide fait également des émules à travers l’Afrique. De plus en plus de pays africains qui sont touchés par le problème du terrorisme ou des groupes séparatistes commencent à emboîter le pas au Burkina Faso. Les populations s’impliquent davantage et cette implication amène davantage de résultat positif et surtout, plus rapidement.

 

2. Le Mozambique n’accepte que les aides intra-continentales et non occidentales !

Les médias mainstream transforment encore la réalité concernant le Mozambique.

Tout d'abord, il est important de préciser que Maputo a toujours été contre une arrivée massive des troupes d’occupation occidentale sur son territoire, ce qui lui a permis de ne pas se retrouver dans la même situation que le Mali.

Cela dit, le président mozambicain Filipe Nyusi n’a jamais été contre une aide au niveau régional et même intra-continentale contrairement à ce que prétendent les médias occidentaux.

Au Mozambique, pour contrer les terroristes de Daech au Cabo Delgado, plusieurs pays de la région sont en train de déployer des troupes. Maputo a donné son feu vert pour une intervention régionale de la SADC, l'organisation d'Afrique australe. Auparavant, le Mozambique avait négocié directement l'intervention militaire d'un autre pays, non membre de la SADC, le Rwanda, déjà en action dans le nord du pays. Beaucoup d’experts se demandaient si l’intervention du Rwanda aurait le même schéma que celle en Centrafrique, ou alors, les troupes rwandaises auraient le rôle de cheval de Troie.

Jusqu'à présent, les médias occidentaux dénigraient les interventions régionales et de l'armée mozambicaine, mais avec la présence du Rwanda, le ton a changé. Voici ce que relaye RFI :

« Sur place depuis une vingtaine de jours, officiellement, les soldats rwandais affichent des premiers résultats. Aux côtés des forces mozambicaines, ils ont repris le contrôle d'Awasse, carrefour stratégique sur la route de Mocimboa da Praia, cette ville portuaire contrôlée par les terroristes depuis bientôt un an. »

Un enthousiasme assez étonnant, mais tout de même avec quelques réserves.

Le média poursuit : « Sous pression depuis l'arrêt du projet gazier d'Afungi, piloté par Total, et l'aggravation de la situation humanitaire dans le Nord, Maputo voit aussi arriver sur son territoire les militaires envoyés par ses voisins. Dernière annonce en date : l'Afrique du Sud prévoit un contingent pouvant atteindre au maximum près de 1 500 soldats. Le Botswana a envoyé en début de semaine un peu moins de trois cents militaires. Et une équipe de conseillers angolais est annoncée pour début août.

Genre d'initiative que l'Occident n'apprécie pas du tout.

Et un expert de RFI montre des réserves. Il s’est exprimé en ces termes :

« Si l'on peut s'attendre dans les prochaines semaines à des succès militaires contre les terroristes, dans un second temps, estime le professeur Eric Morier-Genoud, ces derniers contre-attaqueront d'une manière ou d'une autre, ou se replieront vers de nouveaux territoires et « cette guerre risque de changer de nature ».

Il faut savoir que les militaires mozambicains ont déjà obtenu de très bons résultats notamment lors de la prise de Palma par les terroristes. Mais personne ne s’attendait à ce que l’armée nationale, épaulée à ce moment-là par des para-militaires sud-africains, affiche un si bon résultat, au point que les médias occidentaux étaient même obligés de faire passer le président mozambicain et son gouvernement pour un "menteur".

Ici, les médias affichent les succès enregistrés par les opérations de sécurisation du nord du pays, mais en mettant seulement en avant le Rwanda, sans vraiment parler des troupes militaires mozambicaines. Par exemple, en Centrafrique, les médias occidentaux ne mettaient pas en avant les exploits des Faca épaulées par le Rwanda et les militaires russes. Ce qui fait que ce changement de ton concernant le Mozambique pourrait bien montrer que les troupes rwandaises seraient peut-être comme un cheval de Troie. L'avenir nous le dira.

Mais avec cet article sur RFI, il est clair qu’il faudra s'attendre à un changement de stratégie de la part de l’Occident, particulièrement de la part des États-Unis et de la France, qui œuvrent pour que les attaques terroristes se propagent pour forcer Maputo à se passer des aides régionales et accepter l’intervention des militaires occidentaux sur son territoire. Mais Maputo garde ses positions, et préfère nettement préserver la souveraineté et l’intégrité de son pays plutôt que de laisser les occupants s'installer au Mozambique. 

 

3. Guinée équatoriale: l'Occident perd gros en cas de rupture avec l'Afrique et non le contraire !

Le verdict est tombé, le vice-président de la Guinée équatoriale a été condamné, et on attend la riposte de Malabo.

La Cour de cassation s'est prononcée, mercredi, sur le recours du vice-président de Guinée équatoriale, Teodorin Obiang, reconnu coupable de s'être constitué un patrimoine frauduleux en France.

Après 14 ans de procédure judiciaire, le vice-président de Guinée équatoriale, Teodorin Obiang, a été définitivement condamné, ce mercredi 28 juillet, selon les dires de Paris, dans un volet de l'affaire des "biens mal acquis", après le rejet de son pourvoi par la Cour de cassation.

Déjà, il y a quelques jours, Londres avait fait pareil en condamnant le Vice-président équato-guinéen pour des faits de corruption. Et la réponse ne s’est pas fait attendre.

La Guinée équatoriale a annoncé lundi la fermeture de son ambassade à Londres après des sanctions considérées par Malabo comme "illégales", imposées pour des faits de corruption par le Royaume-Uni contre le fils du président Teodoro Obiang Nguema.

"La première décision que le gouvernement a adoptée est de procéder à la fermeture totale de notre mission diplomatique à Londres", a déclaré le ministre des Affaires étrangères, sans donner de détails sur la date. Teodorin Obiang Mangue, vice-président de Guinée équatoriale, a été sanctionné jeudi par Londres notamment pour le "détournement de fonds publics" et des pots-de-vin. Mais ces accusations sont totalement fallacieuses, car le Vice-président équato-guinéen n’a jamais investi quoi que ce soit en Angleterre. Mais la réponse de Malabo ne s’est pas fait attendre. La fermeture totale de la mission diplomatique à Londres était également un message destiné à l’Élysée.

Il est important de rappeler que ce verdict est tombé dans un contexte où les tentatives de coup d’État et d’assassinat de chefs d’État en Afrique se multiplient en pleine offensive de l’Occident contre les États africains qui se battent contre le néocolonialisme.

Malabo sait qu’il est également une cible à cause de ses politiques anti-impérialistes. Ce qui fait que tout mouvement en provenance de l’Occident peut représenter un danger, car l’Occident a déclaré la guerre au continent africain qui est en plein soulèvement contre les Occidentaux néocolonialistes. Mais Malabo ne compte plus laisser l’Occident se croire en terrain conquis en Afrique.

Hier, un article est apparu sur la toile concernant 6 militaires français qui sont actuellement retenus à l'aéroport de Bata, la capitale économique de Guinée équatoriale, après avoir posé leur hélicoptère Fennec mercredi pour se ravitailler en carburant.

« Ils se sont posés mercredi à 14h15 parce qu'ils n'avaient plus de pétrole », a prétendu le colonel Pascal Ianni, porte-parole de l'état-major des Armées françaises, ajoutant qu'ils étaient toujours en attente d'avoir une autorisation de redécoller.

Par contre ce qu’affirme Malabo, c’est que cet hélicoptère avait atterri sans autorisation. Les militaires français ont été ensuite entendus au commissariat central de Bata, a-t-elle ajouté. "Les autorités nationales n'excluent pas que cet incident militaire soit une opération d'espionnage et de provocation de Paris", a également assuré Malabo.

Étant donné que les troupes d’occupation occidentale en Afrique se croient toujours en terrain conquis et qu’elles ne se donnent jamais la peine d’avoir une quelconque autorisation pour effectuer des missions militaires en tout genre, Malabo leur a justement rappelé que ce n’est pas le cas. Et contrairement à ce que prétendent certains médias occidentaux, ceci n’est pas une réponse au verdict de Paris concernant le dossier fallacieux des biens dits « Mal acquis ». Malabo va répondre, comme il l’a déjà fait auparavant, surtout avec Londres.

L’impérialisme n’a plus sa place sur le continent africain, et Malabo rappelle ce point, mais surtout, Malabo compte rappeler aussi que c’est l’Occident qui perd gros en renonçant à ses liens avec l’Afrique et certainement pas le contraire.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV