TV

Les investissements chinois, certes, mais Assad exige plus que cela à Pékin

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président syrien Bachar al-Assad rencontre le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, le 18 juillet 2021 à Damas. ©Fars News

Les 17 et 18 juillet 2021, la Syrie a été témoin de deux événements importants. Peu importe qu’ils soient survenus par coïncidence ou organisés d’avance. En tout cas, le message est clair, et les États-Unis ne s'y attendaient pas, selon une analyse publiée sur le site libanais Al-Ahed. 

Le premier événement a été le discours de prestation de serment du président Bachar al-Assad dans une atmosphère solennelle devant un public diversifié au Palais du Peuple à Damas. Dans son discours, le président syrien a défini la politique syrienne pour les sept prochaines années.

Le deuxième événement est la visite du ministre chinois des Affaires étrangères en Syrie, ce qui laisse croire que les sept prochaines années seront plus prospères pour la Syrie.

Chacun de ces deux événements contient un ensemble de messages importants. Cela a pourtant déjà commencé en 2000 avec l’élection de Bachar al-Assad à la présidence. En fait, la position syrienne, depuis 2003, c'est-à-dire depuis l’occupation de l’Irak, se définit par l’opposition à la politique régionale de l’administration américaine. La politique syrienne n’a jamais été « coopérative » avec l’occupation américaine de l’Irak.

Selon le site Al-Ahed, cela ne veut pas dire que la position de la Syrie avant l’occupation de l’Irak n’était pas la même, mais la Syrie avait toujours su tourner la réalité politique internationale en sa faveur, et dans l’intérêt de ses amis et frères arabes.

Lors de son discours de prestation de serment, tous les points soulevés par le président Bachar al-Assad étaient cruciaux et détaillés, même quand il a parlé de la crise de l'électricité ou de la nécessité d’encourager les initiatives du secteur privé dans la réouverture des usines et des installations pour produire de l'électricité. Sur le plan stratégique, il a souligné que sans électricité, il n’est pas possible d’améliorer la productivité ou assurer le développement industriel et agricole.

En ce qui concerne les questions régionales et nationales, le président Bachar al-Assad a souligné la profondeur des relations de Damas avec tous ceux qui se sont tenus aux côtés de la Syrie, car se tenir aux côtés de la Syrie est une position de principe, d’autant plus qu’elle est intervenue au cours des années les plus sombres de la nation syrienne. Cependant, la Syrie reste fidèle à ses engagements régionaux notamment en ce qui concerne la question de la ville sainte de Qods en Palestine occupée, le droit du peuple palestinien à l’autodétermination et la libération des terres syriennes occupées dans le Golan (par Israël), à Idlib (par les organisations terroristes soutenus par la Turquie) et à l’est de l’Euphrate (par les FDS et les collaborateurs des États-Unis).

Le président Bachar al-Assad a nommé la présence turque et américaine par son vrai nom : occupation. Il a salué les combattants de la Résistance à Hassaké, Raqqa et Deir ez-Zor, et leur a dit que l’État était derrière eux.

Ce n’est pas la première fois que la Syrie identifie clairement ses ennemis et ses amis, mais l’annonce a coïncidé avec une série de frappes de la Résistance contre les forces d’occupation américaine à l’est de l’Euphrate en Syrie et en Irak.

En outre, tout cela a coïncidé avec la visite du chef de la diplomatie chinoise à Damas. Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, et la délégation qui l’accompagnait se sont rendus à Damas dans le but de féliciter Bachar al-Assad et de chercher à renforcer les relations bilatérales et à ouvrir des horizons d’une nouvelle coopération.

Une coopération bilatérale plus large dans tous les domaines pour servir les intérêts des deux pays a également des implications importantes. Le ministre chinois a fait des propositions qui étaient pleinement conformes aux principes de la souveraineté de la Syrie.

Le site libanais Al-Ahed avait précédemment publié un article dans lequel il expliquait la profondeur des relations sino-syriennes et le rôle que la Chine a joué depuis 2012, et même un peu avant en 2009, lorsque la Syrie a décidé de renouveler son arsenal militaire avec des armes chinoises.

Aujourd'hui, la Chine insiste sur l’importance de la Route de la soie. Ainsi, la visite du ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi à Damas s’inscrit aussi dans le cadre de l’aboutissement des pourparlers et accords établis entre la Syrie et la Chine sur des investissements nécessaires pour la reconstruction de la Syrie et à œuvrer pour le retour de la vie, de la stabilité et de la prospérité pour les citoyens.

Par conséquent, la visite porte des messages qui n’ont peut-être pas été annoncés, mais qui sont connus, et dont le plus important est que la Chine est venue investir, et que les tentatives américaines d’occuper le territoire syrien et de soutenir des groupes terroristes afin de porter atteinte à la sécurité du monde ne sont plus faisables, surtout que la Chine a intérêt à aider la Syrie à se débarrasser du terrorisme, en particulier des ouïghours que la Turquie a amenés à combattre à Idlib et Jisr al-Shughur.

Il y a aussi l’annonce chinoise il y a des semaines selon lequel la Chine est toujours prête à ouvrir ses stocks d’armes afin de soutenir militairement la Syrie dans la lutte contre le terrorisme. En effet, la Chine ne veut pas investir dans une région qui souffre de crises, et elle est prête à protéger ses investissements.

En d’autres termes, la Syrie se dirige progressivement vers deux choses, récupérer d’abord ses terres et assurer la sécurité de ses citoyens et profiter ensuite des investissements chinois.

Nous assisterons bientôt au retour des pays de l'Est vers la Syrie. Cela formera le nouveau noyau de quelque chose qui n’était pas connu auparavant : la diplomatie des relations économiques dans le monde, qui est basée sur le principe du respect de la souveraineté et sur le principe de coopération conjointe entre les pays sans imposer la domination de l’économie des grands pays sur les petits pays.

De ce principe était l’entrée de la Russie sur la scène des événements syriens et son soutien dans sa guerre contre le terrorisme. Il est vrai que la plupart des investissements russes se concentrent sur la réhabilitation de puits de pétrole et de gaz. Tout cela créera un lien fort entre les alliés de la Syrie, à commencer par la Chine et en passant par la Russie, l’Iran et l’Irak.

La Syrie et les pays qui l’ont soutenue ont un intérêt commun qui est de mettre fin à l’hégémonie et l’occupation américaines sur le monde et de mettre fin à la soumission à un groupe d'institutions occidentales, comme la Banque mondiale et d’autres, qui essaient d’imposer leurs conditions au monde.

Les propositions du ministre chinois ont coïncidé avec les principes soulignés par le président Bachar al-Assad dans son discours, dans lequel il a exprimé la stratégie de l’État syrien pour les sept prochaines années.

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV