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Zoom Afrique du 11 juillet 2021

Niger: Bazoum met en garde la France

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Actualité en Afrique :

  • Ghana : Mobilité urbaine, un échangeur à quatre niveaux inauguré à Pokuase ;
  • Marché Umoa-Titres : le Niger a levé 154 milliards FCFA au 2e trimestre ;
  • Nigeria : le Bangladesh veut s’inspirer de la success-story Nollywood ;
  • Le Zimbabwe remercie le PCC pour le soutien accordé à son développement ;
  • Le président sud-africain appelle au calme après les violences liées à l’incarcération de Zuma.

Analyses de la rédaction :

1. Niger : Bazoum met en garde la France

Bazoum a provoqué un séisme en plein Paris, en présence de ce Macron qui n’a pas honte de chercher à cacher la royale défaite de la force d’occupation de Barkhane au sahel, littéralement ratatinée par la résistance des peuples maliens, burkinabés, nigériens, mauritaniens, voire tchadiens… sous les dehors d’une « réorganisation de troupes » dans cette région.

Il y a deux jours Macron qui a insisté pour avoir la présence du président nigérien à Paris, façon de masquer là encore la mort de G5 Sahel, a annoncé le retrait de l’armée française de Kidal, de Tombouctou et de Tessalit, soit cette zone stratégique située entre le Mali et le Maghreb par où le complot terroriste de 2013 concocté par les services secrets occidentaux a commencé et permis à la France de justifier son intervention militaire.

Mais ce retrait n’est rien moins qu’une véritable débandade quand on sait à quel point Barkhane a tenté à travers l’accord bidon d’Alger à provoquer le démembrement du Mali et surtout la scission de son Nord et puis dans la foulée de l’étendre à travers tout le pays.

Ce Nord c’est l’État malien qui le contrôle et c’est justement pour cette même raison que la France a fait deux coups d’État en moins de huit mois pour y implanter une junte qui ne représente ni l’État malien ni l’armée malienne. Que depuis Paris, Macron annonce vouloir déclencher avec l’aide de cette junte d’autres foyers de crise au Sud malien et ce dans le strict objectif d’étendre la guerre au Niger et au Burkina voisin, qu’il le sache, le président Bazoum ne restera pas les bras croisés. Ni non plus le président Kaboré. Ni non plus Sall, Talon voire même Ouattara le pro français.

Dimanche Bazoum s’est attaqué à cette junte inféodée, formée dans les écoles américaines et que la France atlantiste de Macron croit avoir pu faire avaler aux Maliens et aux sahéliens avec quelques mises en scènes burlesques dignes des salles de théâtres.

« Il ne faut pas permettre que les militaires prennent le pouvoir parce qu’ils ont des déboires sur le front où ils devraient être et que les colonels deviennent des ministres ou des chefs d’État », a déclaré Mohamed Bazoum, lors d’une conférence de presse commune avec son homologue français Emmanuel Macron à Paris. « Qui va faire la guerre à leur place ? Ce serait facile si chaque fois qu’une armée de nos pays a un échec sur le terrain, elle vient prendre le pouvoir ! C’est ce qui s’est passé par deux fois au Mali. (...) Ce ne sont pas des choses acceptables », a ajouté le président nigérien.

Et il a raison : alors que la junte militaire se la coule douce dans son palais, les terroristes recrutés par la DSGE et autres services continuent à opérer dans le nord et le centre et à justifier les frappes des Mirages et des drones US/France contre la population. Mais la flèche la plus assassine de Bazoum alors qu’il se trouve en pleine France va droit au cœur de cette machine de guerre franco-américaine qui tient les populations entières pour être née de la dernière pluie. Bazoum dénonce la politique de coup d’État, de déstabilisation, de reconfiguration des États-nations sahéliens qui est celle de la France et qui après le Mali a frappé le Tchad, a cherché à frapper le Niger, sans succès, le Burkina, là encore sans succès, et qui sur la cote, œuvre à ce que le retour de Gbagbo devienne encore la source de division.

Cette politique en veut au Sénégal et au Bénin parce qu’ils refusent de se soumettre aux diktats occidentaux.

 Mais pour avoir longtemps « travaillé » avec la France, Bazoum sait à qui il a affaire. C’est à Macron désormais à évaluer les dirigeants des États souverains du Sahel à leur juste valeur sous peine duquel le retrait du nord du Mali se généralisera.

2. Éthiopie : victoire frappante d’Abiy Ahmed

Abiy Ahmed a encore une fois frappé fort et cette fois-ci, c’est via les élections législatives qu’il a gagné son pari.

En Éthiopie, la commission électorale a annoncé, samedi, les résultats des élections parlementaires : le Parti de la Prospérité du Premier ministre, au pouvoir, a remporté 421 sièges sur 436. Abiy Ahmed s’est félicité des résultats de ce scrutin « historique », qui lui ouvre la voie à un second mandat. 

Victoire écrasante d’Abiy Ahmed, non pas face à la partie adverse, mais surtout face à un Occident qui tente depuis des mois, de déstabiliser ce pays de la corne de l’Afrique, et ce, par tout moyen possible que ce soit : l’affaire du barrage de la Renaissance, le ravitaillement des rebelles du Tigré en armes et son soutien dans l’ombre d’une crise interrégionale entre l’Éthiopie et ses voisins, Addis-Abeba n’était à l’abri d’aucune sorte de complots ces derniers mois.

Et dire que ces mêmes médias occidentaux ne cessaient de rabaisser les efforts du Premier ministre éthiopien, de le présenter tel un criminel (alors qu’il y a quelque mois de cela, ils lui ont décerné le prix Nobel de la paix), cette victoire est d’autant plus une grosse gifle contre l’axe US-OTAN.

Mais il faut le dire, le peuple éthiopien avait déjà montré ses ambitions antioccidentales en organisant des manifestations anti-États-Unis et pro-Chine.

"L’Amérique et ses associés, sans comprendre les méthodes et les actes désastreux des forces du TPLF, s’immiscent dans nos affaires intérieures en imposant des sanctions de voyage et des conditions préalables qui ne peuvent en aucun cas être acceptées. Ils devraient s’arrêter et réfléchir à cette question pour la corriger", avait alors déclaré Adanech Abebe, maire d’Addis-Abeba.

Avec leur multiple condamnation à l’encontre du gouvernement éthiopien, les pays occidentaux ont montré maintenant leur volonté de vouloir démembrer l’Éthiopie et de faire de la région du Tigré, une base terroriste qui pourrait à la fois nuire à l’Érythrée, mais également à l’Éthiopie. Pour eux, l’Éthiopie ne doit en aucun cas se développer, mais également, Addis Abeba ne doit en aucun cas se tourner vers les puissances de l’Est. 

De son côté et une fois de plus, à travers cette victoire écrasante, l’Éthiopie a prouvé que les pressions médiatiques, les sanctions, les tergiversations et toutes tentatives visant à mettre au pied ce peuple, sont vouées à l’échec et que la volonté de faire de l’Éthiopie un exemple de résistance dans la région de la Corne de l’Afrique ne fait que commencer !

3. Iran/Afrique : une alliance qui se renforce

Le commandant en chef de la Marine iranienne, l’amiral Khanzadi est un stratège intelligent. Pourquoi ?

En trois ans de présidence iranienne à la tête d’IONS (Symposium des forces navales de l’océan Indien), il n’a cessé d’œuvrer pour un rapprochement avec l’Afrique.

Dans un entretien récemment diffusé il explique en effet comment il a exigé à son homologue français qui vient de prendre la tête de symposium de lui expliquer pourquoi l’OTAN est présente dans le golfe Persique ou encore à quoi rime ces ridicules coalitions de sécurité maritime que les Français ont cru bon de créer dans le détroit d’Hormuz et ce, sous prétexte d’avoir à « sécuriser » le golfe persique un peu comme ils prétendent de le faire dans le golfe de Guinée.

« La sécurité de nos frontières maritimes est très élevée et il n’est pas possible qu’un navire s’approche de cette zone sans être surveillé de temps à autre. Les drones de la marine et de l’armée de l’air assurent la sécurité des zones où sont déployés des militaires et des forces du Corps des gardiens de la RII », a-t-il martelé.

Khanzadi a affirmé aussi comment il s’est opposé à la France quand son commandant en chef de la marine a cherché à organiser la première réunion d’IONS sous présidence française à Paris et non pas sur l’île de La Réunion en disant à son homologue français l’amiral Vendier : « Mais la France est membres d’IONS grâce à La Réunion ! Organisez donc son forum sur l’île de La Réunion ! »

Mais ce n’est pas la seule référence de l’Amiral iranien aux puissances colonialistes et au peu de cas qu’ils font de l’Afrique ou de ces territoires qu’ils colonisent à travers les océans.

Plus loin dans ses propos, l’amiral Khanzadi revient sur la Gambie, pays musulman par excellence d’où l’Occident a chassé un peu comme il le fait souvent à coups d’opération de déstabilisation post électoral, un président anti colonialiste en la personne de Yahya Jameh il y a de cela plusieurs années.

Selon, l’Amiral, si l’Iran a tenu récemment à accomplir une mission en haute mer, à envoyer sa 77e flotte en océan Atlantique, c’était en grande partie parce que le Leader de la Révolution iranienne et commandant en chef des forces armées lui avait demandé de le faire puisque « c’est à partir de la Gambie que les Américains ont commencé à attaquer les Africains et à les chasser et à les embarquer et les emmener en esclave », ces Blancs dont les descendants prétendent être les donneurs de leçon en matière des droits de l’homme !

« Allez en Atlantique pour que les nations opprimées de l’Afrique sachent qu’il y a de ce côté de la planète des États anti colonialistes, anti-impérialistes qui pensent à eux ».

Et Khanzadi d’ajouter « : Et bien les occidentaux ont fait en sorte que les Africains n’aient pas une force navale probante. C’est à l’Iran d’être présent là où les États opprimés ont besoin de lui »...

« La République islamique d’Iran a construit le navire Makran en six mois, ce qui a surpris les pays occidentaux », s’est-il félicité. Et d’indiquer : « Considérant que les pays africains de l’Atlantique n’ont pas de marine et ne sont donc pas une menace pour les États-Unis et d’autre part, les pays européens ne constituent pas non plus de menace contre les États-Unis, la présence de la République islamique d’Iran dans l’Atlantique inquiète les Américains ».

Est-ce la main tendue de l’Iran vers les pays africains qui du Sahel à la Côte sont cibles de toute forme de complots US-Europe ? Plus d’un analyste le penserait... 

Après tout l’Iran n’oublie jamais ses liens de fraternités avec les Africains qui lui ont permis de lutter plus efficacement contre les sanctions US et d’étendre sa lutte jusqu’aux Caraïbes au Venezuela. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV