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Zoom Afrique du 14 juin 2021

Des militaires américains.

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Actualité en Afrique :

  • Le Ghana et le Gabon de retour au Conseil de sécurité de l’ONU
  • Mali : Choguel Maïga forme le premier gouvernement de l'ère Goïta avec quatre militaires à des postes clés
  • Kenya : le gouvernement va investir 133 millions $ dans des projets d’infrastructures de transport
  • Rwanda : le Conseil des ministres consacre le retour officiel de la diplomatie française à Kigali

 

Analyses de la rédaction :

1. Un retrait de Barkhane pour une entrée au Mozambique ?

Depuis le sommet économique de Paris, on entendait plus vraiment parler du Mozambique, car vu les évènements dans le Sahel, avec la mort du président Idriss Déby Itno, le coup d’État au Mali ou encore les massacres répétés de civils dans le Sahel et l’Afrique de l’Ouest, mais surtout le retrait de Barkhane, pas le temps de se pencher sur le dossier mozambicain.

Pourtant, le Mozambique était pendant plusieurs semaines la cible des médias mainstream.

Maintenant que Macron a annoncé la fin de l’opération Barkhane au Mali, la campagne médiatique recommence contre Maputo. Il semblerait que Macron projetterait de déplacer ses soldats d’occupation au Mozambique et laisser le Mali au Pentagone.

Le média mensonger RFI écrit un article sur le Mozambique.

« Dans un rapport publié ce vendredi 11 juin, le groupe de réflexion International Crisis Group (ICG) estime que le gouvernement mozambicain, jusqu'ici réticent à toute intervention étrangère, devrait accepter une aide militaire « mesurée » pour combattre les terroristes qui terrorisent la province de Cabo Delgado, au nord du pays, depuis plus de trois ans.

Le président Filipe Nyusi refuse jusqu'ici toute idée d'intervention militaire étrangère pour une question de souveraineté. Car effectivement, le monde entier a bien vu ce qui se passe à chaque fois qu’un pays occidental apporte son « aide » militaire à un pays africain. Le président compte plutôt sur l’armée nationale et les aides régionales.

Mais voici ce que les experts de l’ICG prétendent également, seulement pour fausser l’opinion publique.  

« Selon les experts d'ICG, un déploiement massif de troupes étrangères pourrait en effet pousser d'autres terroristes à venir combattre aux côtés des daechistes au Mozambique une intervention internationale. » Alors que les terroristes de Daech ou d’Al-Qaïda, ne se sont jamais attaqués aux intérêts occidentaux, sinon ça se saurait.

Mais maintenant, les médias trompent l’opinion publique en parlant d’une aide militaire « ciblée ».

Aujourd'hui, Maputo fait certes appel à un groupe paramilitaire privé sud-africain « mais cela ne suffit pas », explique Dino Mahtani, directeur Afrique d'ICG. « Il faut un niveau approprié de soutien militaire pour faire pression sur ces groupes afin qu'ils envisagent de se rendre. Mais aussi leur offrir une porte de sortie », poursuit-il, encourageant au dialogue avec les rebelles notamment sur une amnistie.

Avec les nombreux pressions et chantages de la part de la multinationale française Total sur le gouvernement de Maputo pour que le président Nyusi accepte une aide militaire occidentale, le gouvernement mozambicain ne compte pas tomber dans le piège des campagnes médiatiques ou des rapports fabriqués de toute pièce par exemple comme celui fait par les experts de l’ICG.

Les médias mainstream passent toujours le même message : le gouvernement de Maputo ne prendrait pas les bonnes décisions et il ne « sait » pas prendre les bonnes décisions contrairement à l’ICG ou les dirigeants occidentaux.

Alors que les militaires mozambicains, avec des aides régionales ont bel et bien réussi a repoussé les terroristes et récupéré Palma.

Donc le Mozambique n’a pas besoin de mettre de côté sa souveraineté pour faire venir des troupes d’occupation de l’Occident, qu’elles soient françaises, américaines ou portugaises.

Et ces articles apparaissent au moment où Paris annonce le retrait de Barkhane du Mali. Vu les intérêts énormes qui se trouvent au Mozambique, et surtout que la France a à y gagner. Est-ce pour cela que Paris a décidé de laisser le Sahel aux mains des États-Unis et ses alliés européens pour se concentrer sur le Mozambique et l’océan Indien. Le fait que la France ait gardé, illégalement d’ailleurs, la souveraineté des îles Éparses et que Total ait investi autant dans les projets gaziers n’est pas anodin.

Si Barkhane se retire, et que les médias français annoncent maintenant un nouveau concept « d’aide militaire « mesurer » pour faire avaler la pilule à l’opinion publique française. Le résultat reste le même, mesurer ou pas, la souveraineté des pays africains est toujours bafouée.

Cela dit, c’est l’opinion publique mozambicaine qui compte. Si Maputo ne veut pas d’une aide militaire occidentale, et que sa demande est une aide financière et en matériel afin de faire face au terrorisme, cela est légitime et cela apporte beaucoup plus de résultats. Palma en reste une preuve.

Maputo est le seul à pouvoir prendre les décisions nécessaires afin de sécuriser son pays donc, pas besoin des ingérences étrangères, ni des leçons des médias mainstream français, qui ne prennent que des décisions pour leurs propres intérêts et non l’intérêt du Mozambique et de sa population !

 

2. Côte d'Ivoire : USA/terroristes ; le tandem à l'action !

En Côte d’Ivoire, deuxième attaque terroriste en moins d’une semaine à la frontière burkinabé.

Les attaques terroristes se multiplient autant que la présence américaine dans le pays.

Une embuscade a entraîné la mort de 2 soldats et un gendarme, dans la région de Tèhini (nord-est de la Côte d’Ivoire), moins d’une semaine après l’attaque terroriste dans la localité de Tougbo, proche de la frontière avec le Burkina Faso.

Les attaques se multiplient et la présence américaine également.

Les militaires américains du commandement des Opérations spéciales de l’armée de terre des États-Unis pour l’Afrique feront un exercice tactique en Côte d’Ivoire.

C’est au cours d’une visite effectuée au commandement supérieur de la gendarmerie nationale à Abidjan, le vendredi 21 mai 2021 que le sujet a été évoqué. Les militaires américains annoncent un exercice tactique dans le pays.

‘’FLINTOCK’’ est le nom de cet exercice tactique. Il aura lieu en Côte d’Ivoire en 2022. Le sujet était l’un des points clés des échanges entre le général de corps d’armée Alexandre Apalo Touré, commandant supérieur de la gendarmerie nationale et le Major General Anderson, le commandant du Commandement des Opérations spéciales de l’Armée de Terre des États-Unis pour l’Afrique (SOCAF) qui effectuait une visite de travail au Commandement supérieur de la Gendarmerie nationale.

Les questions relatives à la lutte contre le terrorisme au nord de la Côte d’Ivoire ont aussi été au cœur des discussions. Selon l’information, les deux Généraux, ainsi que leurs collaborateurs ont échangé sur les modes d’opérations et les stratégies utilisées par les terroristes d’une façon générale et ont évoqué le cas particulier du nord de la Côte d’Ivoire.

« Dans leurs approches pour lutter contre ce défi sécuritaire, ils ont estimé qu’en plus des moyens techniques utilisés, il est nécessaire de prendre en compte plusieurs autres paramètres dont les relations avec les populations qui demeurent l’épicentre de cette question sécuritaire », fait savoir la gendarmerie nationale. Les États-Unis se montrent de plus en plus dans le pays et cela a surtout commencé durant l’élection présidentielle de 2020.

De son côté, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a estimé jeudi que "le fléau du terrorisme n'est pas une fatalité", en participant à l'inauguration en Côte d'Ivoire de l'Académie internationale de lutte contre le terrorisme (AILCT).

"Le fléau du terrorisme n'est pas une fatalité ni en Afrique ni ailleurs, c'est une menace qu'il nous faut combattre, comme nous continuerons à le faire au Sahel et comme nous le ferons ici ensemble", a déclaré M. Le Drian en inaugurant cette académie de Jacqueville, près d'Abidjan, aux côtés du Premier ministre ivoirien Patrick Achi et de son ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara.

Les pompiers pyromanes tenteraient-ils maintenant de mettre en place les mêmes scénarios qu’au Mali, qu’en Syrien qu’au Yémen en Côte d’Ivoire ?

Détruire le pays permettrait en effet de transformer la Côte d’Ivoire en une base militaire grandeur nature tout comme ils l’ont fait dans le Sahel.

Un exercice militaire comme ’FLINTOCK’ impliquerait une présence massive de militaires américains sur le sol ivoirien. Il ne manquerait plus qu’un scénario se mette en place comme l’embuscade de Tongo Tongo au Niger en 2017 pour déployer les bases militaires américaines dans le pays.

Mais est-ce que la population ivoirienne est prête à cela ?

De nombreuses fois, les Ivoiriens ont mis des bâtons dans les roues des soldats français qui utilisaient le territoire ivoirien comme terrain d'entraînement.

La population ivoirienne, qui veut déjà que les soldats français quittent leur territoire, n’est pas du tout prête à laisser les soldats américains venir s’incruster dans le pays et bafouer la souveraineté de la Côte d’Ivoire. La population ivoirienne est la seule à décider du destin de la Côte d’Ivoire et personne d’autre !

 

3. Congo/Gabon/Guinée équatoriale avec la Russie/Iran : l'alliance choque !

De plus en plus de pays africains mettent des bâtons dans les roues dans la politique de monopole des eaux surtout autour de l’Afrique.

Depuis quelques années, la Russie a entamé son retour en Afrique au grand dam des Français. Après l’implantation bien remarquée des Chinois, c’est au tour des Russes de faire véritablement leur retour depuis la guerre froide. Moins riche que les chinois, les Russes ont choisi la porte des coopérations militaires dans des pays où l'expérience dite française n’a pas permis de résoudre les nombreux problèmes de sécurité.

Il y a peu de temps, certains médias informent d’un accord entre le Togo et la Russie. Du côté du Mali, les populations appellent de plus en plus à une coopération militaire avec la Russie jugée plus efficace que les Français. Mais ce n’est visiblement pas tout. Selon certaines informations, Moscou a également une entente avec le Congo de Sassou Nguesso. Les premiers contacts ont eu lieu lors du premier sommet Russie – Afrique qui a eu lieu à Sotchi.

De son côté, les dirigeants africains peuvent compter sur un pays qui ne se mêle pas de la politique intérieure et ne leur donne aucun ordre.

L’information a été confirmée par l’agence russe Interfax qui précise : « Selon le document, la Russie et le Congo échangeront des informations sur les questions de défense, développeront des relations dans le domaine de l’entraînement conjoint des troupes, échangeront des expériences dans le domaine du maintien de la paix et interagiront dans les activités de lutte contre le terrorisme et la piraterie.

En outre, cet accord donne également la possibilité aux forces russes d’envoyer des navires ainsi que des avions au Congo, qui partage, par ailleurs, une frontière avec la Centrafrique.

Les navires russes pourraient donc disposer de facilités à Pointe-Noire, Brazzaville et Mossaka, qui accueillent les trois bases de la marine congolaise, principalement équipées de patrouilleurs livrés par la Chine. Quant aux bases aériennes, le Congo en compte deux : l’une à Brazzaville, l’autre à Pointe-Noire.

C’est une avancée majeure au niveau naval, mais également aérien.

La Guinée équatoriale avait auparavant, déjà donné l’accès de ses ports aux navires militaires russes, afin de briser le monopole de la région tant recherché par Washington et ses alliés. Le Congo emboîte maintenant le pas à Malabo. Mais outre la Russie, l’Iran montre également sa présence navale dans les eaux. En effet, il y a quelques jours, une flotte navale iranienne a quitté l'Iran pour l'océan Atlantique pour la première fois en vertu du droit maritime international sans amarrer dans les ports d'autres pays, en longeant la côte en Afrique de l’Est, en passant par les eaux territoriales malgaches (avec qui un accord militaire naval a été signé entre le gouvernement malgache et Téhéran) pour se rendre par le golfe de Guinée et atteindre sa destination dans l’océan Atlantique. Ce qui a largement montré que l’axe occidental n’a pas réussi à obtenir le monopole des eaux, aussi bien dans l’océan Indien que dans le golfe de Guinée. Il est également important de rappeler que plusieurs pays africains ont rejoint le corridor anti-sanction mis en place entre l’Iran et le Venezuela.

D’ailleurs, l’un de ces pays est le Gabon, pays qui se trouve entre la Guinée équatoriale et le Congo.

Libreville a déjà entamé son processus de couper le cordon avec la France et se tourne également petit à petit vers la Russie.

Pour rappel, recevant son homologue gabonais, le 27 mai à Moscou, le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, a affiché l’ambition de son pays de ravitailler le Gabon en produits militaires afin de renforcer les capacités de défense de celui-ci.

Une annonce fortement appréciée par le ministre des Affaires étrangères gabonais, qui s’attendait à ce que les livraisons d’armes au Gabon par la Russie se poursuivent. « Nous avons déjà reçu des produits militaires de la Russie et de nouvelles livraisons sont attendues à l’avenir, a déclaré Pacôme Moubelet Boubeya. À cette occasion, le chef de la diplomatie gabonaise a relevé que son pays reçoit également une assistance de la Russie en matière de formation des forces de défense. Reste à attendre maintenant un accord militaire maritime qui fera entrer le Gabon dans le bloc qui pousse l’axe occidental à ne pas envahir le golfe de Guinée.

Les alliances se forment de plus en plus entre les pays de la côte du golfe de Guinée pour former un bloc comme en Afrique de l’Est contre la nouvelle colonisation de l’Afrique.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV