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Ce dont craint Israël bien plus que des missiles

Benjamin Netanyahu à Lod, près de Tel-Aviv, le 13 mai 2021, frappes sur Gaza, le 14 mai 2021 et manifestant palestinien près de Ramallah, le même jour. © AFP

Qods a suivi Gaza: Une patrouille israélienne dans le quartier de Cheikh Jarrah, épicentre de l'Intifada de ramadan a été attaquée par un Mujahed palestinien alors qu'il se trouvait au volant de sa voiture bélier. 
Les policiers israéliens ont tué en martyr le combattant palestinien qui a foncé en voiture sur un barrage routier de la police. L'armée israélienne a bloqué les sorties du quartier de Cheikh Jarrah et interdit aux Palestiniens de circuler dans la zone. Mais il est trop tard. A Qods, l'entité est minoritaire.  

 

Les violents affrontements sans précédent entre Palestiniens et sionistes font bien plus peur au régime occupant sioniste que les missiles du Hamas et du Jihad islamique, selon les affirmations des responsables de Tel-Aviv.

De nombreuses villes et régions en territoires occupés dont Lod, Bat Yam, Jaffa, Acre, Qods-Est, al-Khalil, Haïfa, Tel-Aviv, Shafaamroo, Tayibe et Tamra ont été théâtre de lourds affrontements qui, exposant musulmans et sionistes, ont conduit à incendier certaines mosquées et synagogues; la police israélienne n’étant plus en mesure de contrôler la situation, selon un tweet d’Ayelet Shaked, députée de droite et ancienne ministre israélienne.

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Ces troubles et violences entre les Arabes et les Juifs reflètent avant tout une réalité qui s’est transformée en cauchemar pour les responsables et dirigeants israéliens : La loi définissant Israël comme “l’État-nation du peuple juif”, adoptée le 19 juillet 2018 par la Knesset dans le cadre d’un projet de construction d’identité crie maintenant sa défaite plus fort que jamais.

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Les affrontements ont donc de quoi provoquer des inquiétudes et des appréhensions chez les responsables du régime sioniste. Les missiles de la Résistance pourraient être contenus par le système anti-missile Dôme de fer, mais pas les fractures identitaires. D’autant qu’il s’agit d’un régime qui depuis 73 ans a rêvé d'homogénéiser les territoires occupés sous la bannière du sionisme et a dépensé tout son pouvoir et son potentiel pour y parvenir; aujourd’hui, au lieu d’en récolter les fruits, le régime sioniste se retrouve face à une crise sans précédent aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur des territoires occupés.

«Il n'y a pas de plus grande menace pour nous que ce massacre. Nous n’avons d’autre choix que de restaurer l’état de droit et l’ordre par la force. Ce qui se passe dans nos villes ressemble beaucoup à une guerre civile qui sera bientôt une menace pour notre existence", a déclaré Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien qui avait lancé auparavant qu'Israël combattait Gaza sur les deux fronts intérieur et extérieur à la fois.

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Selon le Guardian, les dirigeants israéliens voient la menace de violents affrontements de rue entre musulmans et juifs bien plus grave que le conflit militaire avec Gaza. Des affrontements impliquant même des coups de couteau et des incendies volontaires se sont propagés de Beer Sheva dans le sud de la Palestine occupée à Tiberias et Haïfa dans le nord; Netanyahu étant accusé de plonger la situation dans le chaos et Beny Gantz, ministre israélien des Affaires militaires ayant déclaré l’état d’urgence sur les territoires occupés.

L'attaque contre la mosquée al-Aqsa, l'expulsion des habitants du quartier Cheikh Jarrah dans la ville de Qods et la guerre de Gaza ne sont pas les seules raisons qui ont intimidé les résidents arabes dans les territoires occupés. Un soulèvement de si grande ampleur provient de la domination à long terme de la droite: le parti Likoud de Netanyahu étant au pouvoir en Israël depuis 2009, alors que depuis 73 ans, aucun Premier ministre israélien n'a occupé ses fonctions pendant 12 années consécutives.

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Au cours des 12 dernières années, le Likoud a gagné le soutien décisif des groupes extrémistes sionistes  qui ne ménagent sur aucun effort pour pour institutionnaliser le «judaïsme» et opprimer les Palestiniens. L'extrémisme des sionistes et la répression des Palestiniens ont également élevé les voix de protestation des habitants laïques des territoires occupés. Les manifestations d'un certain nombre de juifs à Haïfa, Tel-Aviv et Qods au cours de la semaine dernière pour soutenir les Palestiniens montrent un autre aspect de multi-sectarisme parmi les résidents de la Palestine occupée.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV