TV
Infos   /   A La Une   /   Iran   /   Moyen-Orient   /   L’INFO EN CONTINU

Le CentCom situe le cœur de la confrontation Empire/Résistance en mer Rouge, quitte à noyer l'Arabie et Israël

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le CentCom place le cœur de la confrontation Empire/Résistance en mer rouge aux dépens de ses acolytes! (Illustration)

Le lundi 25 janvier, au moment où le chef de l'état-major sioniste, Aviv Kochavi débitait ses sornettes anti-iraniennes devant un public sioniste péniblement acquis à sa cause-puisque même au sein des milieux militaires sionistes, plus personne ne croit à ce que la flotte dite de combat aérienne israélienne, F-35 et F-22 compris, puisse lever ne serait ce que le petit doigt à la première heure où la première vague de 500 missiles balistiques, de croisière iraniens tirés en direction de l'entité, le chef du CentCom McKenzie dressait à Riyad le catastrophique bilan de quatre ans de revers successifs de l'US Army et Cie face à l'axe de la Résistance. 

DEBKAfile, site proche du renseignement de l'armée sioniste qui n'a nullement l'air convaincu par les fanfaronnade de Kochavi commente ainsi la décision peu médiatisée des USA de multiplier leurs bases militaires en Arabie saoudite : « L'armée américaine a délimité la côte ouest de l'Arabie saoudite afin de s'emparer du port stratégique de Yanbu sur la mer Rouge et de deux aérodromes à savoir la base aérienne du roi Faisal à Tabuk et la base aérienne du roi Fahad à Taif, information a été annoncée par voie du commandant en chef du CentCom, McKenzie ce lundi 25 janvier aux journalistes. »

Et le site de relever une phrase fatidique, feignant n'en pas saisir le sens : « Soulignant le principe des réponses "flexiblesé, McKenzie a déclaré que le golfe Persique "serait des eaux contestées" dans n'importe quel scénario de conflit armé avec l'Iran, alors vous cherchez les endroits où vous déplaceriez vos forces lorsqu'elles entreraient sur le théâtre d'une zone contestée. Il s'agit de mesures de planification militaire "prudentes" qui permettent un accès temporaire ou conditionnel aux sites (militaires) en cas d'urgence mais qui ne sont en aucun cas provocantes, ni une expansion de l'empreinte américaine dans la région, en général, ou dans le royaume d’Arabie saoudite, en particulier. »

Mais DEBKAfile tout comme Aviv Kochavi ou de moins en moins visible PM israélien Netanyahu ont tort de prendre le lecteur pour des imbéciles : mine de rien, le général cinq étoiles McKenzie qui est passé le premier à la tribune pour appeler dès le 22 janvier Biden à revoir la copie "guerrière" de Trump face à l'Iran et à majorer la diplomatie sur toute autre option, vient tout bonnement à Riyad, en présence des subalternes saoudiennes qui ont financé à hauteur des milliards de dollars rien que ces quatre dernières années les actes d'agression US contre la Résistance, de capituler !

Qualifier le golfe Persique "de front combat à haut risque contre l'Iran" et d'y voir "un théâtre d'opération trop dangereux" puis tenter de leurrer les Saoudiens en leur racontant que des bases US sur la bord de la mer Rouge est mieux puisque plus près du palais des Salmane, tout ceci ne signifie qu'une chose : l'US Army a perdu la bataille dans le golfe Persique face à un Iran qui en a fait baver l'US Air Force, l'US Army mais l'US Navy. Entre l'été 2019 jusqu'à décembre 2020, le CentCom a tout essayé : la guerre des pétroliers qui s'est soldée par l'abattage en plein ciel de l'Iran par l'une des plus petites pièces de la DCA iranienne du RQ-4 et partant l’effondrement de tout un pan de mythe de furtivité aérienne US; cette même guerre des pétroliers qui a prouvé par ailleurs à quel point la Ve flotte US est "inutile", composée qu'elle est de navires et de porte-avions, totalement vulnérables aux sous-marins furtifs, aux missiles de croisière balistiques, aux hélico de combat, aux nuées de drones et aux torpilles tirés en immersion de l'Iran. C'est une Ve flotte à qui un responsable politique du régime de Manama avait même reproché en été 2019 son apathie dans l'affaire de la saisie par le CGRI du pétrolier britannique Steno Impero pour  faire ce commentaire : "C'est une base navale transformée en bord...et d'où les Marines font ce qu'ils savent faire le mieux, la traite de nos filles".

En plaidant en face des Saoudiens en faveur de la "délimitation de la cote ouest saoudienne", Mckenzie reconnaît aussi l'échec d'un autre concept phare de la stratégie militaire US signé Iran : "base militaire US= sécurité". Car si les sept bases navales et aériennes US, situées aux Emirats, au Qatar, en Arabie, au Koweït, à Bahreïn et à Oman ne pourront gérer la confrontation militaire avec l'Iran, puisque, dixit McKenzie, "ce serait des eaux contestées dans n'importe quel scénario de conflit armé avec l'Iran, alors vous cherchez les endroits où vous déplaceriez vos forces lorsqu'elles entreraient sur le théâtre d'une zone contestée", qui dit que leur multiplication en mer Rouge irait changer quoi que ce soit à la donne?

Lire aussi : Dimona contre Natanz : l’objectif des grandes manœuvres Grand Prophète-15?

Ce que Mckenzie évite d'avouer franchement à son auditoire saoudienne paniqué, c'est que la salve de 13 missiles balistiques Qiam tirée le 8 janvier 2020 contre la base US à al-Anbar à l'ouest de Bagdad, la fameuse Aïn al-Assad a clos à jamais le concept daté de la sécurisation d'un quelconque territoire par une quelconque base de campement US. Mais l'auditoire saoudien de McKenzie n'a pas osé brocher jouant le jeu, par crainte de froisser l'équipe Biden qui d'ores et déjà a commencé à prendre des mesures punitives à l'encontre des amis "golfiens" de Trump. Et pourtant il aurait pu rétorquer que cette nouvelle base US à Yanbu ne serait tenir, si Ansarallah se mettait tout comme en 2019 à prendre pour cible de ses drones-missiles croisière le port d'autant plus que les Patriot PAC3 saoudiens n'ont cessé depuis deux ans d'aller d'échec en échec dont le dernier remonte au 23 janvier quand  trois missile de croisière ou drone (d'Ansarallah ou des Hachd?) ont percé six postes de Patriot entre les frontières nord et sud du royaume pour atteindre le ciel de la capitale où ils ont fini à 150 kilomètres du palais de Yammamah par être intercepté par le THAAD.

C'est vrai que ce genre d'objection, les Saoudiens ne sauraient pas en faire, ni d'ailleurs les Bahreïnis ni non plus les Emirats qui ce jeudi matin 28 janvier ont l'air des dindons de la Farce puisque le département d'Etat a déclaré que l'administration Biden suspendait une vente d'armes à l'Arabie saoudite et de chasseurs F-35 aux Emirats arabes pour permettre aux « nouveaux dirigeants de les réexaminer »! Au fait, le CentCom vient de se retirer de facto du golfe Persique pour planter le "théâtre de tout conflit à venir" en mer Rouge, soit au cœur du camp de ses alliés, aux portes d'Israël et de l'Arabie saoudite, près d'Eilat, de Djeddah, pas trop loin de Haïfa voire de Tel-Aviv, alors même que la "normalisation" n'a fait que des amis golfiens de Tel-Aviv, de leur ciel et de leur îles dorés, des cibles légitimes de la Résistance. D'ailleurs, DEBKAfile enfonce le clou : "Quelque 2 500 soldats américains utilisent désormais des avions de combat et des batteries de missiles Patriot à la base aérienne Prince Sultan au sud-est de Riyad."

Pas de soldats US supplémentaires, ni d'armements US supplémentaires non plus, l'US Army en total posture défensive en Irak, dans le golfe Persique et en Syrie face à la Résistance, s'en retire pour de bon, quitte à se déployer en terrain sûr aux frais de ses hôtes! ... 

Cela veut dire et c'est dans un contexte catastrophique pareil pour le camp des acolytes de Washington que Kochavi se vante! Le mercredi 27 janvier, le général de brigade Abolfazl Shekarchi, porte-parole de l’état-major des forces armées iraniennes a mis en garde l'entité contre toute erreur de calcule : « Si nous voyons la moindre erreur […], nous frapperons les bases de missiles, qui, selon Israël, sont destinées à frapper l'Iran, et raserons en un tour de main les villes de Haïfa et Tel Aviv ».

Or "un tour de main iranien" équivaut à des milliers de missiles largués depuis les Clips à missiles iraniens qui attendent dans les profondeurs de la terre iranienne à être activés d'une minute à l'autre... Et dire que ceci n'est que la partie "iranienne" de la "fête" et que depuis que le pacte de défense commune inter Résistance est signé, Israël devra s'attendre aussi à d'autres parties venues de Gaza, de la Syrie, du sud Liban, de l'Iran et pire de tout, du Yémen... Cela fait deux semaines déjà que le porte-hélicoptère iranien, Makran, a entamé ses patrouilles régulières en mer Rouge...

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV