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La coalition maritime anti-Iran "Agenor" restera intacte?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La carte satellite de la base aérienne d'al-Dhafra aux Emirats. ©AFP

Ces 160 marins danois qui viennent de débarquer à bord d'une petite frégate de la marine "royale" en mer d'Oman et ce, pour rejoindre la coalition maritime anti-iranienne de la France, pourraient avoir de difficiles moments à vivre. Au moment où Israël, totalement débité sur son front nord et sud, dans le ciel aussi bien qu'au sol, mise sur les Emirats pour s'offrir une supposée profondeur maritime, avec en toile des tentacules qu'il compte étendre dans le golfe Persique voire en mer d'Oman, il ne fait pas bon de faire son apparition dans cette région même si on est pleine de bonne volonté mais surtout décidé à faire plaisir à la France qui a eu la très mauvaise idée de créer en 2019 une coalition maritime anti iranienne dont le QG se situe justement aux Emirats.  

A en croire le site web Naval News, « c'est après deux semaines de navigation que la frégate de la marine royale danoise Iver Huitfeldt  vient d'arriver en mer d'Oman pour rejoindre l'opération Agenor que la France de Macron dit être "une opération de surveillance maritime", visant "à renforcer la capacité de l’Europe à évaluer la situation, à surveiller l’activité maritime, et garantir la liberté de navigation dans le golfe Persique et le détroit d’Hormuz", tout ceci évidemment aux dépens du droit internationalement reconnu de l'Iran à assurer la sécurité du trafic maritime dans son environnement naturel, entre autre, dans le golfe persique. 

Au fait, le semblable calme qui règne dans le détroit d'Hormuz ne devrait guerre tromper ni les Français, ni les danois, encore moins ces belges, néerlandais, portugais et allemands qui en mal d'unité au sein d'une UE ou d'une OTAN désormais totalement décomposée se sont donnés rendez vous dans l'une des régions potentiellement âpres à devenir un front de combat maritime contre Israël. La frégate a quitté le Danemark le 10 août et a navigué dans la Manche, la Méditerranée, le canal de Suez et la mer Rouge. Iver Huitfeldt est maintenant dans la mer d'Oman, en direction du détroit d'Hormuz.

Basée sur la base navale française d'Abu Dhabi, la TF 474 (Task Force 474) rassemble des militaires français, néerlandais, danois, belges, grecs, portugais, italiens et allemands. Ce à moins d'avoir une mission de surveillance et d'espionnage à accomplir dans le cade de face-à-face à venir entre le duo Israël/Emirats d'une part et l'axe de la Résistance de l'autre, on ne voit pas trop pourquoi la TF 474 (Task Force 474) que la France a fait accoucher en 2019, sous prétexte d'avoir à faire face à la "menace iranienne" mais à vrai dire dans l'objectif de vendre davantage d'armes et de munitions aux Golfiens, et puis avoir une pignon dans la rue devrait exister encore.

Car tout compte fait, la normalisation Emirats/Israël ne vise qu'à introduire le facteur "Israël" dans le golfe Persique et avec en amont, l'apparition d'une menace navale contre la sécurité nationale iranienne. Que cette menace soit immédiate ou qu'elle mette du temps à se traduire en acte cela revient à même, c'est dès à présent que l'Iran s'y prépare. Il y a une semaine la marine iranienne a dévoilé l'un des missiles de croisière antinavires les plus performants qui soit, Abou Mahdi :  il s'agit d'un engin propre aux combats maritimes se déroulant dans une zone géographique bien vaste, incluant à la fois le golfe Persique, la mer d'Oman voire l'océan indien. C'est un engin à longue portée bien dont le système de ciblage, le radar actif (pour les missiles de croisière antinavires), le type d’ogive, ou encore la connexion GPS/INS devrait bien inquiéter ces "coalitions guerrière" qui tende à paraître ça et là dans le golfe persique. Un engin mer-mer d'une portée de 1000 km, cela veut dire que les forces armées iraniennes sont désormais capables de défendre les côtes du pays face aux navires ennemis mais encore bien plus loin.

Que les amis danois d'Abou Dhabi le sachent,  Abou Mahdi utilise un turboréacteur de la famille «Toloue», largement utilisé dans les drones Karrar et dans les autres missiles de croisière antinavire iranien Nour, Qader et Qadir, c'est un engin capable de changer de vitesse et d'adapter à la vitesse de sa cible rien que de part les capacités de contrôle de poussée de son turboréacteur et de la présence d'une quantité suffisante de carburant , ainsi que le type d'ailes dont il est doté. Puis sa longue portée combinée à son système de navigation avancé lui permette d'être lancé bien depuis les côtes, voire même depuis la profondeur territoriale iranienne, ce qui rend difficile au camp d'en face le fait de localiser son lanceur et de le détruire. Ce sont ces caractéristiques qui font du missile "Abou Mahdi", un engin intelligent susceptible de choisir différents trajets pour atteindre la cible et même attaquer le navire ennemi dans une direction opposée à son trajet. A tout ceci s'ajoute le fait que l'engin, étant à l'origine un missile sol-sol (Hoveyzeh) reconverti, vole à très basse altitude de façon à leurrer les radars des navires ennemis et passer totalement inaperçu.

Les marins danois et leurs compères européens ne le savent pas mais "Abou Mahdi", plus large que la gamme de missile antinavires iranienne, dispose  d’une antenne de détection radar à l’intérieur de son fuselage qui le rend capable d'identifier des cibles, d'en sélectionner une ou plusieurs et de verrouiller sur. Alors la base française à Abou Dhabi qui abrite les forces de l'OTAN ou celle des Américains ou encore celle que les Israéliens auront, ne sont guère a l'abri, le système de verrouillage propre à faire partir en fumée les installations côtières comme des bases navales.  Si la coalition "Agenor " s'est fixée comme objectif de s'implanter dans le golfe Persique pour donner du punch à une OTAN en miettes, elle a très mal choisi sa zone d'opération.   le président iranien Hassan Rohani a profité de la 73e Assemblée générale des Nations unies, tenue le 18 septembre 2018,  pour annoncer « l’initiative de la paix d’Hormuz » et l'Iran n'a pas tardé à soumettre à ses voisins. Or ces voisins, soumis aux pressions US/Israël l'ont refusé, dans le stricte objectif de faire de la place à l'entité sioniste. Ceci étant  la coalition maritime anti-Iran que la France a formée, ferait bien mieux de s'écarter de ce jeu, qui une fois commencé, pourrait s'avérer bien fatal. 

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Pour avoir perdu dès les premiers jours de la guerre de 33 jours, sa corvette Sa'er par un missile antinavire du Hezbollah, Israël sait très bien à quoi il a affaire en s'engageant militairement dans le golfe Persique. Idem pour les Emirats qui depuis l'annonce de la normalisation marchent sur les œufs. Ce qui ne semble pas être le cas de la royale marine danoise, ni de la marine français et compères. et c'est fort dommage... 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV