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"Le Hezbollah possède tous les avantages d’une force aérienne offensive sans avoir un seul avion de combat"(expert israélien)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le kit "Labayk", redoutable puce qui rend "intelligente" une simple roquette. (Photo: Mizan)

Mardi 15 juin, les médias libanais ont fait état d'un projet d'attaque terroriste avorté, lequel visait l'aéroport international de Beyrouth. Le directeur général de la Sûreté générale au Liban qui en a annoncé la neutralisation n'a pas jugé bon de fournir davantage d'explications au public. N'empêche qu'un projet d'attaque terroriste visant un aéroport qu'Israël affirme depuis deux ans être un abri pour des "entrepôts de missiles" du Hezbollah, ne peut figurer sur la longue liste des projets de déstabilisation du pays du Cèdre, sans qu'il y ait quelque chose de particulièrement "préoccupant" pour les ennemis du Liban.

Ce "quelque chose", le Secrétaire général du Hezbollah en a implicitement parlé. Il a évoqué au terme de son important discours du 15 juin "une nouvelle règle d'engagement" jusqu'ici inconnu des amis et des ennemis qui saurait, en temps venu, faire comprendre aux Américains l'absurdité de l'équation qu'ils brandissent sous le nez des Libanais à savoir "pain contre désarmement" du Hezbollah

Il y a quelques jours les milieux militaires israéliens se targuaient de recevoir d'ici peu un nouveau lot de F-35 qui portera leur flotte de cinquième génération à 27 sur 50. Ces milieux se taisent évidemment sur des failles systémiques de ces avions tout comme sur de nombreuses modifications qu’Israël est contraint de lui apporter pour que le F-35 Adir soit concevable "sans risque" au contraire de ses pairs américains ou européens. Mais l'info est loin de provoquer l'enthousiasme. Pourquoi? Et bien la réponse à cette question a partie liée avec cette nouvelle équation qu'a promise le Hezbollah: la précision balistique

Dans un récent article, le chroniqueur militaire sioniste, Uzi Rubin conseille à ses paires ne plus trop croire à ce "lieu commun" selon lequel "les missiles et les roquettes ne gagnent pas les guerres". Car "il s'agit d'une affirmation douteuse, et désormais obsolète et manifestement fausse" : "Les missiles à guidage de précision modernes ont la même efficacité au combat que les avions de combat, mais sont plus faciles à utiliser et moins vulnérables car ils ne dépendent pas d’énormes bases aériennes immobiles et riches à fournir des cibles. Les missiles et les roquettes à guidage de précision peuvent paralyser les infrastructures civiles et militaires de pays entiers, ouvrant ainsi la voie à leur défaite en temps de guerre. Ces armes peuvent très certainement gagner des guerres, et Israël devrait en tenir compte."

Plus loin dans son article, le chroniqueur va jusqu'à remettre en cause la "supériorité aérienne" du régime de Tel-Aviv à la lumière des "missiles de précision" que le Hezbollah possède et qu'il a caché "on ne sait où" : 

« L’émergence de roquettes et de missiles à guidage d’extrême précision sur le champ de bataille est un tournant dans l’histoire de la guerre car elle fournit à nos adversaires les moyens d’atteindre la supériorité aérienne sans utiliser d’avions de combat. Et comment cela ? La supériorité aérienne signifie avoir accès à l’espace aérien hostile tout en refusant à l’ennemi l’accès à l’espace aérien ami. Il donne à celui qui la possède la liberté d’action pour frapper l’ennemi à volonté. Cette liberté d’action est obtenue grâce à la puissance aérienne conventionnelle, en éradiquant les forces aériennes hostiles et en neutralisant les défenses aériennes de l’ennemi au sol. Le but d’un effort aussi coûteux matériellement et dépensier en énergie - et là, on pense surtout aux nouveaux F-35 dont se vante Israël - n’est pas la satisfaction d’abattre des avions ennemis ou de détruire ses batteries de défense aérienne, mais la dégradation de la capacité de guerre de l’ennemi en détruisant ses forces terrestres et navales et en paralysant son économie...».

« Or, poursuit le texte, les groupes anti-Israël depuis le Liban à Gaza en passant par l'Irak et le Yémen n’ont jamais eu la possibilité d’acquérir des forces aériennes. Par conséquent, ils se sont équipés d’énormes stocks de missiles simples – alias des roquettes – et les ont utilisés contre Israël. Donc, ils sont capables de nous atteindre. Mais ce n'est pas tout. Israël a toutes les raisons du monde de s'inquiéter de leur projet de missile de précision parce qu’une fois atteint, il élèvera leur capacité de guerre à celle d’une force militaire étatique. 

Le Hezbollah possédera tous les avantages d’une force aérienne offensive sans avoir besoin de posséder un seul avion de combat. Ses missiles de précision pourront paralyser toute installation vitale ou n’importe quel centre de population civile en Israël ».

Et Rubin de poursuivre: « Et si ce n'était que cela ! L’un des plus grands avantages des roquettes et missiles lancés au sol est leur faible encombrement. Les roquettes et les missiles de précision bénéficient du même avantage: leurs lanceurs sont aussi petits, furtifs et difficiles à trouver et à détruire que ceux de leurs prédécesseurs plus imprécis. La puissance aérienne, en revanche, a le talon d’Achille d’une dépendance à d’énormes bases aériennes remplies de pistes longues de plusieurs kilomètres, de hangars d’avions, d’ateliers, de centres de communication. »

Le Sioniste revient ensuite sur la leçon tirée par tous les stratèges de guerre du camp occidentale après la frappe de missile balistique de haute précision du CGRI contre la base US à al-Anbar en janvier 2020, frappe qui a, comme le reconnaissait The National Interest, changé de fond en comble "la conception et le mode de guerre américaine", en vigueur depuis près d'un siècle.

« La vulnérabilité des bases aériennes géantes et fixes aux frappes de missiles de précision a été démontrée lors de la frappe iranienne de janvier 2020 sur la base aérienne Aïn al-Asad opérée par les États-Unis en Irak. Avant l’attaque, les équipes américaines de cette base avaient lancé une flotte d’UAV Predator pour patrouiller au-dessus du périmètre de la base. L’un des missiles iraniens entrants a heurté un conduit de communication souterrain et coupé les lignes de fibre optique entre les fourgons de contrôle de l’UAV et les émetteurs-récepteurs du système. Cela a entraîné une perte de contrôle au sol sur l’ensemble de la flotte d’UAV. Il a fallu des heures pour rétablir la communication par satellite et ramener les drones. Il va sans dire que les avions de combat américains basés en Irak étaient impuissants face à cette frappe de missiles. En termes simples, l’Iran a acquis une supériorité aérienne grâce à ses missiles de précision », indique-t-il. 

L'aveu d'impuissance de Rubin face à ce qui reste ni plus ni moins "une révolution militaire" déclenchée par l'axe de la Résistance et propre à définitivement inverser la donne non seulement au Moyen-Orient mais partout dans le monde, ne l'empêche pas de conseiller à Israël de "se focaliser sur le secteur balistique" pour rattraper son retard.

Il évoque ainsi le tout dernier test de missile israélien LORA comme un succès pour affirmer que tout n'est pas perdu. Mais pour l'observateur averti, il s'agit d'un coup de bluff israélien de plus: le LORA dont Rubin se targue, n'est que le produit d'un détournement anti-russe à la base aérienne russe de Hmeimim en Syrie où les agents du Mossad ont réussi à voler le secret d'Iskandar.

Pour une fois, ce bric-à-brac ne pourrait offrir à Israël la voie du salut... L'axe de la Résistance affûte déjà sa technologie de précision. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV