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La Jordanie semble déterminée à contrer le régime israélien

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Deux F-16 de la Force aérienne royale jordanienne. (Archives)

S’il y avait un conflit entre la Jordanie et le régime israélien, Amman disposerait de nombreuses options qui seront douloureuses pour Tel-Aviv, la plus évidente étant l’annulation du traité de paix israélo-jordanien (accords de Wadi Araba). Bien sûr, une alliance avec l’axe de la Résistance serait une autre option du roi jordanien et de ses dirigeants, a écrit Abdel Bari Atwan.

Dans un article paru ce lundi 18 mai, le rédacteur en chef du journal Raï al-Yaum, Abdel Bari Atwan s’est penché sur la récente mise en garde du roi de Jordanie, lequel a menacé Israël d’« un affrontement majeur » en cas d’annexion de la Cisjordanie et a évoqué les options d’Amman face au régime israélien :

Les propos du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu sur l’annexion des terres palestiniennes en Cisjordanie signifient la dissolution de l’Autorité palestinienne, l’annulation des accords d’Oslo et la fin de la solution à deux États qui entraîneront le déplacement de centaines de milliers et peut-être de millions de Palestiniens, en provenance de grandes villes cisjordaniennes vers la Jordanie, considérée par la droite israélienne comme étant la terre d’accueil des Palestiniens. Cela constitue une menace à la sécurité nationale de la Jordanie.

J’ai rencontré le roi Abdallah II de Jordanie à plusieurs reprises, la dernière date du mois d’octobre dernier. La question de l’annexion de la Cisjordanie et des vallées a été une préoccupation majeure pour lui. Il m’a dit : « Le processus d’une telle annexion et le déplacement des Palestiniens vers la Jordanie sont une déclaration de guerre contre la Jordanie, et nous ne resterons pas les bras croisés et nous y répondrons par toutes nos forces quoi qu’il arrive », a écrit Atwan.

« J’ai rappelé ces remarques du roi jordanien lorsque j’ai lu son entretien avec le magazine allemand Der Spiegel, en particulier le paragraphe dans lequel il a utilisé le terme “conflit majeur” comme réponse directe à toute opération d’annexion de la Cisjordanie et de la vallée du Jourdain. L’opération qui paraît imminente eu égard à la visite du secrétaire d’État américain Mike Pompeo aux territoires occupés et à sa déclaration en soutien à la décision du gouvernement israélien.

S’il y a un “conflit” entre la Jordanie et le régime israélien, les options de la Jordanie sont nombreuses et douloureuses pour le régime d’occupation : l’annulation du traité de Wadi Araba et des accords sécuritaires et commerciaux, y compris les accords d’importation du gaz volé des Palestiniens, figurerait dans la liste des options d’Amman. »

D’après le journaliste arabe, la Jordanie semble actuellement plus puissante que jamais, « une puissance qui vient des liens forts entre le roi de Jordanie et son peuple, de l’unité nationale du peuple jordanien et de sa croyance collective en la nécessité de contrer la menace d’Israël ».

« En cas d’une guerre entre les deux parties, plus de 600 km de frontières communes entre les territoires occupés par Israël et la Jordanie seront une source d’insécurité et de menaces existentielles pour le régime israélien », ajoute l’article.

À cet égard, une alliance avec l’axe de Résistance est l’une des options que le roi de Jordanie et ses conseillers ne doivent pas ignorer. Nous espérions que ce royaume recourait à cette carte plus tôt. L’administration du président américain Donald Trump, qui a renoncé à son allié saoudien et retiré ses systèmes de missiles et ses militaires du royaume pour la simple raison que Riyad n’est plus en mesure de payer les États-Unis suit à la chute des prix du pétrole, fera de même avec la Jordanie qui est encore plus « pauvre ». Avec de telles mesures, le président américain tentera d’obtenir le consentement du lobby juif et son soutien pour sa victoire à la prochaine élection présidentielle. En pleine lutte contre le coronavirus et dans le contexte de l’effondrement économique des États-Unis et la rivalité avec la Chine, Trump n’a d’autre carte que la carte juive israélienne.

Atwan a écrit : « La nation et l’armée jordaniennes sont fortes et la situation géographique du pays et l’unité nationale le rendent encore plus fort. »

« De la même façon que, malgré les pressions américaines, Amman a refusé de prolonger le bail  jordano-israélien de 25 ans de Baqoura et Ghoumar, nous espérons qu’il rejettera et s’opposera vigoureusement à tous les décisions et plans israéliens, même s’il risque de payer cette décision par une confrontation militaire ».

« La Jordanie est en train de vivre un changement, tandis que le niveau de patriotisme et l’esprit de sacrifice du peuple, de l’armée et des dirigeants politiques du pays sont à leur apogée. L’annexion de la Cisjordanie, si Netanyahu ose le faire, sera peut-être le début de la fin de l’intimidation et du racisme d’Israël », conclut le rédacteur en chef du journal arabe.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV