Les États-Unis rappellent silencieusement tous les bombardiers B-52 de Guam quelques jours seulement après avoir organisé une « démonstration de force ».
L’armée de l’Air US a mis fin brusquement à la présence continue de ses bombardiers à Guam. Un jour après avoir dévoilé un défilé aérien à Guam, l’armée de l’Air américaine a mis fin à sa pratique de longue date de maintenir une présence continue de bombardiers dans la région du Pacifique par le biais de rotations d'aéronefs à la base Andersen Air Force Base. Le service a déclaré qu'il supprimait les rotations de six mois en place depuis 2004 en faveur d'"un régime de déploiement mondial moins prévisible". Que signifie la démarche?
Jeudi, cinq bombardiers B-52H dotés de capacité nucléaire ont regagné leur poste d'attache à Minot Air Force Base, N.D., selon Aircraft Spots, un traqueur d'avion militaire en ligne. Jusqu'à présent, aucun nouveau bombardier n'a été envoyé pour les remplacer.
«Le redéploiement est resté conforme à la toute nouvelle stratégie de défense nationale, obligeant les bombardiers à regagner leur base irréversible et à maintenir les versions avancées beaucoup moins prévisibles », a déclaré la porte-parole du Commandement stratégique américain, Kate Atanasoff, dans la zone de guerre. Et de poursuivre : « Des bombardiers stratégiques continueront d'opérer dans l'Indo-Pacifique, y compris à Guam, "au moment et au rythme de notre choix" ».
À partir de 2004, l’armée de l’Air US a commencé à déployer des B-52, ainsi que des bombardiers supersoniques B-1B Bone et des bombardiers furtifs B-2A Spirit, pour des séjours de six mois à Andersen sur Guam dans le cadre de la mission de présence continue des bombardiers. C'est la première fois que l'île est devenue vide de bombardiers stratégiques.
«Nous réévaluons continuellement notre position outre-mer et nous adaptons pour répondre aux exigences de la Force interarmées et des commandants combattants ainsi qu'à nos engagements conventionnels», a-t-elle déclaré.
La fin du soutien continu des bombardiers par l'Air Force à Guam a été signalée pour la première fois par thedrive.com.
En réponse à une requête de Stars and Stripes, Atanasoff a prétendu dans un e-mail que cet "ajustement à notre posture était prévu depuis longtemps et n'avait aucun lien avec la pandémie [de coronavirus]". Personne ne l'a cru. Lundi, 14 avions ont défilé dans une formation de «marche à dos d'éléphant» le long de la piste d'Andersen. Depuis 2018, le Pentagone s'est éloigné de la prétendue stratégie antiterroriste pour une confrontation stratégique avec la Chine et la Russie, et les bombardiers B-52 devraient être délogés dans le même sens. La confrontation stratégique avec la Chine et la Russie, basée sur le déplacement soudain et inopiné des forces et des équipements, a pour but de surprendre les rivaux. Mais visiblement la Covid-19 qui frappe de plein fouet l'US Navy a troublé la fête. Depuis le 2 avril, le porte-avion USS Theodore Roosevelt s’est transformé en poudrière.
Au mouillage justement sur l’île de Guam, il est occupé par 4 000 marins, dont 200 ont déjà été déclaré positifs au Covid-19. Guam est maintenant l'épicentre de la marine de coronavirus après l'arrivée du porte-avions USS Theodore Roosevelt le 27 mars avec des centaines de marins écœurés par le virus. Depuis, un marin est décédé subitement et plusieurs autres ont été hospitalisés en soins intensifs à Guam. Les USA craignent-ils que la Covid-19 frappent leurs unités de B-52 ou ces unités en sont-elles déjà atteintes?
