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"Washington n'a pas le statut juridique pour décider du sort des Afghans" (Iran)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Troupes américaines en Afghanistan. ©Reuters

Réagissant à l’accord USA/Taliban signé samedi à Doha, le ministère iranien des Affaires étrangères a déclaré que les États-Unis n’avaient pas le statut juridique nécessaire pour signer un accord de paix ou décider de l’avenir de l’Afghanistan.

« La République islamique d’Iran est d’avis que l’accord de paix durable en Afghanistan ne verra le jour que par un dialogue inter afghan, avec la participation des groupes politiques du pays, dont les talibans et en tenant compte des considérations des pays voisins de l’Afghanistan », a annoncé le communiqué de la diplomatie iranienne.

Téhéran, précise le communiqué, salue toute évolution contribuant au rétablissement de la paix et de la stabilité en Afghanistan et soutient les efforts réalisés dans ce sens, sous la direction des Afghans.

Dans l’optique de l’Iran, la présence des forces étrangères en Afghanistan est illégale;  et, elle est la principale source de la guerre et de l’insécurité dans ce pays. Le retrait de ces forces est nécessaire au rétablissement de la paix et de la sécurité dans ce pays, et tout acte favorisant le retrait des troupes étrangères contribuera à une paix durable. 

« Ce geste de Washington est une tentative visant à légitimer la présence de ses forces en Afghanistan, ce qui est inadmissible pour Téhéran », ajoute le communiqué ministériel.

La diplomatie iranienne a précisé que « les États-Unis sont dépourvus de statut juridique pour signer un accord de paix ou décider du sort de l’Afghanistan ». « Nous estimons que les Nations unies disposent de capacités convenables pour faciliter les négociations afghano-afghanes et superviser et garantir l’application des accords conclus », a-t-elle ajouté.

« Tout en respectant la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Afghanistan, la RII est prête, dans le sens de la stratégie de sa sécurité nationale, à aider Kaboul, à rétablir la paix, la stabilité et la sécurité. Nous espérons qu’un gouvernement arrivera au pouvoir, qui entretiendra des relations amicales et fraternelles avec ses voisins et qui pourra éradiquer le terrorisme en Afghanistan », souligne le ministère iranien des Affaires étrangères dans son communiqué.

Après 18 ans de guerre, les États-Unis et les Taliban afghans ont signé samedi un accord à Doha, qui ouvre la voie à un retrait total des troupes américaines.

Selon un communiqué conjoint publié samedi par les gouvernements américain et afghan avant la signature de l’accord, les États-Unis et l’OTAN retireront complètement leurs troupes d’Afghanistan dans 14 mois. Les États-Unis vont réduire leurs troupes de 13 000 à 8 600 soldats en Afghanistan dans les 135 jours suivant la signature de l’accord, a indiqué le communiqué.

La poursuite du retrait dépendra du respect par les talibans de leurs engagements liés à la lutte contre le terrorisme. L’accord prévoit également la libération de milliers de prisonniers et la levée des sanctions contre les membres des talibans d’ici le mois d’août 2020.

L’accord a été conclu après plus d’un an et demi de négociations à huis clos au Qatar. En présence du secrétaire d’État américain Mike Pompeo et du ministre qatari des Affaires étrangères Cheikh Mohammed ben Abdulrahman Al Thani, l’accord a été signé par l’envoyé spécial américain pour la paix en Afghanistan, Zalmay Khalilzad, et le chef politique des Taliban, Abdul Ghani Baradar.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV