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L'Irak a-t-il fourni à l'Iran des renseignements nécessaires à sa riposte balistique?

La base américaine Aïn al-Asad, située à l'est d'Al-Anbar, prise pour cible de 15 missiles Fateh-313./Al-Alam

Première réaction irakienne à la fulgurante frappe balistique iranienne contre la base US à Erbil : les députés kurdes se sont réunis pour l'examiner tout en affirmant qu'il n'existe aucune inquiétude au sujet de la sécurité des citoyens kurdes d'Irak. Sur 22 missiles balistiques iraniens qui ont visé avec précision les bases Aïn al-Asad à al-Anbar et Harir à Erbil, ce dernier en a subi sept. L’armée irakienne a d'ailleurs annoncé qu'aucun des « 22 missiles tirés » n'avait touché les Irakiens contrairement aux rumeurs colportés par les Troll pro US et pro Israël. Dans la foulée des Kurdes d'Irak, un premier groupe de la Résistance irakienne, Asaïb al-Haq a également réagi et sa réaction devrait bien inquiéter les Américains. 

"Après la riposte de l'Iran, notre riposte à nous va commencer et elle ne sera pas moins importante que la réponse iranienne", a dit Qaïs al-Khazali avant d'ajouter: "Voici venu le temps de la première riposte irakienne à l'assassinat du commandant martyr Abou Mohandes". Cités par Al-Mayadeen, des sources "officielles" et "haut placées" à Bagdad affirment que "la frappe contre Aïn al-Asad a bien prouvé aux États-Unis que l'Irak n'est plus un pays sûr pour ces derniers et qu'ils doivent s'en retirer". Les sources irakiennes affirment, toujours citées par Al-Mayadeen, que "l'Arabie saoudite et Israël ont multiplié ces dernières heures les contacts pour convaincre les USA de cesser ses provocations", si tant est que l'Amérique puisse répondre à l'Iran. À l'heure qu'il est, certaines sources affirment que le bilan des soldats morts US s'est alourdi pour aller au-delà de 80 personnes. Al-Mayadeen va jusqu'à affirmer que des "coordinations Iran-Irak" ont précédé la riposte balistique de l'Iran. 
En effet, le commandant en chef des forces armées irakiennes, Abdel Karim Khalaf, vient effectivement d'émettre un communiqué où il affirme noir sur blanc que cette frappe "avait été parfaitement coordonnée avec la partie irakienne". "Nous avons reçu le message officiel de l'Iran concernant la riposte du CGRI à l'assassinat de Soleimani. Ce qui nous a poussé à mettre immédiatement en garde les commandants militaires irakiens. Aucune perte irakienne n'est à déplorer". 

Est-ce entre autres à la demande de l'Irak que l'Iran a tiré? C'est possible, répondent certains observateurs, en soulignant que le communiqué des forces armées irakiennes discréditent totalement l'accusation de la partie occidentale comme quoi l'Iran "aurait violé la souveraineté irakienne".  

Réaction des responsables américains

La crainte la plus totale s'est emparée de la société, des responsables et des milieux politiques aux États-Unis. Le sous-secrétaire d’État américain sous la présidence de Barack Obama, Wendy Sherman a vivement critiqué le premier tweet de Donald Trump après l'attaque aux missiles iranienne contre les positions américaines en Irak et son insistance sur le fait que « tout allait bien ».

« Tout est bien!?? Vraiment. @realDonaldTrump humilierait toute autre personne qui aurait dit cela. Bien sûr, c’est bien s'il n'y a pas de victimes, j'espère aussi pour les Irakiens, mais @realDonaldTrump, ce sont des moments graves, pas des moments difficiles », a posté sur Twitter Wendy Sherman.

Quelques heures après l’annonce des frappes iraniennes, le président américain a choisi de s’exprimer sur Twitter, annonçant dans la foulée une allocution ce mercredi matin. « Tout va bien. (...) L’évaluation des dégâts et des victimes est en cours. Jusqu’ici, tout va bien! », a écrit Donald Trump dans un tweet.

De son côté, Richard Nathan Haass, président du Council on Foreign Relations a conseillé à Donald Trump de se préparer à lever les sanctions anti-iraniennes.

« Le ministre iranien des Affaires étrangères @JZarif affirme que son pays ne cherche ni escalade ni guerre. Le communiqué, de mercredi matin de @realDonaldTrump, est une possibilité de faire écho à cela. Il (Trump) doit dire que les États-Unis ne cherchent pas à changer de régime et qu’ils sont prêts à lever les sanctions anti-iraniennes, simultanément à une restriction dans les activités nucléaires, balistiques et régionales de l’Iran », a tweeté Richard Nathan Haass.

En effet, le président du Council on Foreign Relations faisait allusion à ce message sur Twitter de Zarif : « L’Iran a pris et terminé des mesures proportionnées d’autodéfense conformes à la Charte de l’ONU en attaquant une base d’où ont été lancées des attaques lâches contre nos citoyens et officiers de haut rang. Nous ne cherchons pas l’escalade ou la guerre, mais nous nous défendrons contre toute agression ».

Dans ce droit fil, les démocrates du Congrès américain et certains candidats à la présidentielle ont mis en garde contre l’escalade des tensions en Asie de l’Ouest, affirmant que le monde ne peut pas supporter une autre guerre.

La nouvelle de l'attaque aux missiles de l’Iran contre au moins deux bases américaines en Irak a été annoncée lors d'une réunion des députés démocrates à la Chambre des représentants des États-Unis. La présidente de la Chambre, Nancy Pelosi, a reçu un message lors de la réunion, puis elle est partie.

« Nous surveillons de près la situation après les bombardements visant les troupes américaines en Irak. Nous devons garantir la sécurité de nos militaires, notamment en mettant fin aux provocations inutiles de l’administration et en exigeant que l’Iran cesse ses violences. L’Amérique et le monde ne peuvent pas se permettre une autre guerre », a tweeté Nancy Pelosi.

« Maintenant, mon cœur et mes prières vont à notre armée et à leurs familles en Irak et dans le monde. Ceci nous rappelle la nécessité de réduire les tensions au Moyen-Orient. Le peuple américain ne veut pas la guerre avec l'Iran », a déclaré la candidate démocrate à la présidence des États-Unis, Elizabeth Warren, lors d’une cérémonie à New York. Joe Biden, l'ancien vice-président américain, était à un dîner de levée de fonds à Philadelphie quand la nouvelle des raids iraniens est tombée. « Ce chaos était annoncé et Trump en est le responsable », a-t-il déclaré.

Réaction de Londres

Coté britannique où la joie a été exprimée éhontément à l'annonce de l'assassinat du général Soleimani, c'est la panique, la crainte et la menace. Le ministre britannique des Affaires étrangères Dominic Raab "a condamné" l’attaque de missiles balistiques par l'Iran sur des bases aériennes en Irak abritant "des forces de la coalition", y compris du personnel britannique. Il s'est dit « préoccupé par les informations faisant état de victimes » et a exhorté l'Iran à ne pas répéter « les attaques imprudentes et dangereuses ». C'est tout. C'est le grand dégonflage. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV