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Bolivie : le fascisme américain est-il le bienvenu?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les manifestaitons en Bolivie, novembre 2019. ©AFP

Ce qui est en train de se passer en Bolivie est le produit de 14 années de conjuration et de conspiration dirigées par les deux partis américain, démocrate et républicain confondus, en Amérique latine.

L’ingérence flagrante des États-Unis et de leurs alliés à savoir, le Brésil, la Colombie et le Pérou en Amérique latine a finalement conduit à la démission du président populaire de Bolivie, l’affaire continuant à secouer l’Amérique latine, écrit Tasnim dans un article publié ce mercredi 20 novembre. La réélection du 20 octobre d’Evo Morales pour un quatrième mandat présidentiel en dépit des dépenses colossales consacrées à la propagande contre lui constitue le point de départ de cet important tournant politique.

Loin d’être prêt à reconnaître sa défaite, Carlos Mesa, candidat soutenu par Donald Trump, a rejeté le résultat des élections tenues sous la surveillance de 200 observateurs internationaux et refusé de souscrire à la présence de Morales à la tête du pouvoir, déclenchant sur ordre de la Maison-Blanche des manifestations violentes et le coup d’État scandaleux en Bolivie.

Le silence assourdissant des Nations unies face à l’ingérence directe des États-Unis et ses agents en Bolivie a une fois de plus montré que les organisations soi-disant internationales n’ont non seulement pas l’intention de contrer l’unilatéralisme de la Maison-Blanche dans les quatre coins du monde, mais se sont aussi transformées en des catalyseurs pour accélérer la concrétisation de ces idéologies. Les organisations internationales dont l’ONU à la tête sont sans aucun doute l’une des principales causes du déclenchement et de la prolongation de la crise actuelle en Bolivie.

Ce qui se passe aujourd’hui en Bolivie est une représentation à part entière de la confrontation du fascisme américain avec le socialisme institutionnalisé en Amérique latine. Les actions efficaces de Morales au cours de ses trois mandats présidentiels ont d’une part réduit considérablement les fractures sociales en Bolivie et de l’autre ont mis fin à l’intrusion de Washington à La Paz. Les trois dernières administrations américaines dont celle de Trump qui la dernière en date, ont tout fait pour contrer cette tendance, mais ont abouti à une impasse. De sorte que, John Bolton, ancien conseiller à la sécurité nationale à la Maison-Blanche, a haut et fort parlé de la « reprise de la doctrine de Monroe » en Amérique latine. Selon la doctrine de Monroe, toute tentative de l’Europe visant à coloniser un territoire sur le continent américain est considérée comme agression et nécessite l’intervention de Washington.

À présent, l’intervention directe de l’Europe en Amérique latine n’est plus le cas, car, depuis la Seconde Guerre mondiale et la formation de l’OTAN, le rôle de l’Europe en Amérique centrale et en Amérique du Sud est fortement influencé par les politiques américaines. Les États-Unis ne tolèrent pas non plus l’émergence profonde et effective du socialisme et des courants anti-impérialistes en Amérique latine, qui ont d’ailleurs une origine tout à fait interne dans cette région, l’interprétant comme un « intrus ». C’est sur cette base que Washington justifie ces ingérences qui apparaissent par fois sous forme de Coup d’État dans les pays comme la Bolivie, le Venezuela, le Cuba, le Nicaragua et l’Argentine.

Mais on ferait bien de ne pas négliger un autre point qui concerne le silence dont font preuve les démocrates américains ainsi que leur complicité dans le récent coup d’État. Il n’est pas tellement difficile de déchiffrer les codes des politiques menées de façon enchaînée par les deux partis américains en Amérique latine. En 2013, John Kerry, secrétaire d’État américain de l’époque avait déclaré que les relations que cherche Washington et travaille durement pour les développer ne constituent pas une déclaration américaine qui expliquerait comment et quand les États-Unis interviendraient dans les affaires d’autres pays du continent américain. Selon lui, il s’agirait plutôt du fait que les États américains se considèrent des pays comme égaux ayant des responsabilités communes pour collaborer en matière de sécurité.

Autrement dit, les démocrates américains tout comme les républicains comme Donald Trump, prônent le coup d’État en Amérique latine, mais sous l’euphémique de « coopération » et de l’« émergence des valeurs communes ».

Par ailleurs, les racines profondes des courants anti-impérialistes en Amérique latine marquées par actions des dirigeants tels que Che Guevara, Ortega, Chavez et Morales, ne laissent pas de place au fascisme américain auprès des citoyens de l’Amérique latine. Dans un avenir pas loin, le socialisme institutionnalisé en Bolivie vaincra le fascisme américain et mettra fin à cette idéologie occidentale rétrograde et dangereuse.

Les États-Unis vont donc une fois de plus vivre un échec cuisant avec des coûts colossaux en Bolivie et en Amérique latine. Ils n’auront d’autre choix que de renoncer à jamais à la doctrine Monreo ainsi qu’à toutes les autres doctrines dans le genre qui n’ont pour objectif que de favoriser l’ingérence et l’intrusion US dans les affaires de l’Amérique centrale et de l’Amérique du Sud. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV