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Les USA ont-ils fait le bon choix en amassant leurs troupes en Irak?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Une base militaire abandonnée par les forces américaines près de la ville de Tel Arqam, dans la province syrienne de Hassaké, près de la frontière turque, le 7 octobre 2019. ©AFP

Tout au long de la journée de dimanche, les forces spéciales US se demandaient comment ils pourraient quitter le plus rapidement possible la Syrie. En l'espace de quelques heures, 1 000 militaires ont franchi les frontières syriennes via les frontières syro-irakiennes pour se diriger droit vers l'Ouest irakien, soit vers Al-Anbar. 

L'agence de presse syrienne SANA a relevé une accélération du mouvement de retrait US avec en toile de fond l'évacuation des équipements militaires, à bord de 70 véhicules blindés escortés par des hélicoptères et qui ont traversé la ville de Tal Tamr, dans le nord de la Syrie. Les véhicules blindés se sont dirigés ensuite vers Hassaké avant d'atteindre l'Irak.

Les forces d'occupation américaines ont détruit bon nombre de leurs bases dont celles d’al-Saidiyah, d’Aoun al-Dadat, d’Um Myal, de Sarrine, de Kharab Ashaq ainsi que l’usine de Lafarge, les bases de Raqqa, d’Aïn Issa, de Tall al-Saman et de Tabaqa, ce qui relève d'abord d'une tentative destinée à éliminer des preuves de plus de sept ans d'ingérences criminelles dans l'une des guerres les plus meurtrières du Moyen-Orient puis à empêcher que les armes et équipements ne tombent entre les mains de l'armée syrienne, de la Russie et de l'Iran.

Les USA lâcheront-ils pour de bon la Syrie ? 

À en croire les médias américains, Trump a l'intention de préserver quelque 200 soldats dans l'est du pays, non loin des champs pétroliers syriens que l'Amérique craint de perdre une fois leur départ accompli. C'est un plan du Pentagone qui suscite toutefois des interrogations : comment 200 soldats US sauraient-ils contrer la prise de contrôle des champs pétroliers de l'Est syrien par l'armée syrienne ? 

Citant un responsable américain anonyme, The New York Times rapporte des informations supplémentaires : "Ce petit contingent de militaires US se maintiendra sur les frontières irako-syriennes et en vertu d’un accord conclu le 17 octobre entre le président turc et le vice-président américain, elles seront déployées en dehors de la région sécurisée du Nord syrien." Le responsable évoque ensuite la base américaine d'Al-Tanf dans l'extrême Est de la Syrie qui abrite au moins 125 soldats américains. Il semblerait que l'Amérique compte maintenir presque 300 soldats sur les frontières syro-irakiennes, tout près des positions de la Résistance, là où un axe routier stratégique de première importance vient de s'ouvrir reliant l'Irak à la Syrie. 

Que compte faire ce contingent ? 

Selon le journal en ligne Al-Masdar News, les troupes américaines sont pour le moment occupées à évacuer des milliers de terroristes de Daech, détenus dans le camp de réfugiés d’al-Hol situé dans le gouvernorat de Hassaké. Des hélicoptères américains ont encerclé le camp avant de procéder à l'évacuation en masse des terroristes en direction de l'Irak. Soldats US et terroristes prendront ainsi position a Aïn al Asad mais aussi au centre de commandement des opérations de Ninive.

Avec ces nouveaux effectifs, les USA comptent évidemment saboter du mieux qu'ils peuvent ce continuum géostratégique rétabli entre l'Irak et la Syrie. Depuis un mois, soit depuis que la Russie a participé à des exercices aériens conjoints avec l'Iran se déroulant à Abou Kamal, Israël a été stoppé dans ses frappes anti Résistance. Ce lundi, Israël littéralement laissé en rade par l'Amérique en Syrie cherchait à savoir comment s'y prendre avec cette nouvelle situation caractérisée par une montée en puissance de l'État syrien de la Russie et de l'axe de la Résistance. Pourra-t-il poursuivre ses frappes contre la Syrie alors que l'allié US s'en éloigne, ou risquera-t-il de reproduire ses agressions contre l'Irak ? Dans les deux cas, la situation semble lui échapper totalement ; surtout que le "Don Quichotte" israélien vient de jeter l'éponge et que la crise s'installe durablement en Israël.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV