L’administration Trump cherche à faire payer à ses alliés les frais engendrés par ses aventures militaires et le déploiement de 150 militaires polonais en Irak semble s’inscrire dans le cadre de cette politique, a estimé l’analyste iranien Seyed Reza Sadr al-Hosseini.
« Les déclarations de Trump sur le retrait des troupes US de Syrie ou sur leur redéploiement en Arabie saoudite tout comme ses propos concernant le départ des forces américaines de Taïwan en Asie de l’est renvoient tous à la même logique ; c'est la manière propre à Trump pour faire monter les enchères et négocier un meilleur prix pour le service offert à ses alliés régionaux. Trump lance quelques chose pour en voir les retombées », indique l'analyste qui relève la "sur-médiatisation des déplacements de troupes US au Moyen-Orient", ce qui répond à la volonté américaine de tromper ses alliés : « Trump dit avoir l’intention de déployer 500 soldats en Arabie saoudite. Parallèlement, le Pentagone annonce le retrait d’une partie de ses forces de Syrie puis le retrait de ses commandos d'Irak pour cause d'indiscipline. A court d'analyses, les alliés de Washington tout comme l'opinion cherchent à donner un sens à ces déploiements et retraits de troupes successifs. Et bien, en dépit d'un désordre apparent, le sens est bien clair : il s'agit d'une tactique-écran pour tromper l'ennemi, faire partager les frais entre les amis. En effet, l'OTAN ne s'est pas engagée en Asie de l'ouest comme l'aurait souhaité l'Amérique.
Le coup " polonais" de Washington et le déploiement des militaires polonais en Irak et au Koweït font partie de ce que Trump considère comme le dû de l'Europe et de l'OTAN à l'encontre des Etats-Unis. C'est aussi une couverture pour masquer l'effondrement de l'hégémonie US au Moyen-Orient, illustré de façon flagrante quand le navire USS Lincoln a refusé de se rendre dans le golfe Persique. Mais le déploiement des soldats polonais a aussi un message à l'adresse de la Russie qui considère la Pologne comme sa bête noire. Les USA n'apprécient pas du tout l'émergence de Moscou sur la scène du Moyen-Orient et encore moins le fait que la Russie voire la Chine veuillent contrer le militarisme US dans la région. Les prises de position de Moscou en faveur de l'Iran inquiètent Washington qui entend se servir de la Pologne à double titres : contre la Russie mais aussi pour provoquer les dissensions au cœur de l'Europe.
