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La politique de Washington rapprochera Ankara à la Russie

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président américain Donald Trump (G) et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan. (Photo d’archives)

En finalisant le contrat pour acheter à la Russie le système de défense antiaérienne S-400, Ankara a largement discrédité les États-Unis à l’échelle mondiale, affirme un analyste israélien.

« La Russie continue de livrer des systèmes de défense antiaériens S-400 à la Turquie. À quoi servent donc les sanctions américaines visant Ankara ? Il s’agit d’un contrat de plusieurs milliards de dollars et les S-400 que la Turquie a reçus ne pourront certes pas être stockés », a écrit Zvi Bar’el, l’analyste israélien des questions du Moyen-Orient pour le quotidien Haaretz.

Et d’ajouter : « Le Pentagone s’oppose vivement à la conclusion de ce contrat. Donald Trump a, en personne, publié une série de tweets pour exprimer sa colère contre la conclusion de ce contrat entre Ankara et Moscou. Le président américain a même mené des discussions intensives avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan et lui a proposé ses Patriot au lieu des S-400 russes. Trump a mis en avant également des propositions financières tentantes, mais toutes ses offres ont été rejetées par la partie turque. »

Selon ce professeur de l’Université de Ben Gourion, « les sanctions, imposées par les États-Unis à la Turquie sous prétexte de la loi CAATSA, adoptée il y a deux ans par le Congrès américain, risquent de pousser Ankara à se rapprocher du champ d’influence de la Russie et à s’éloigner de l’Occident ».

L’analyste israélien explique que si Donald Trump décide de renoncer à ses sanctions visant Ankara pour des raisons sécuritaires, cela donnera à l’administration américaine une image faible face à la Turquie, à l’Iran et aux pays arabes. « En effet, la décision de la Turquie de finaliser son contrat avec la Russie apprendra à tous les pays du monde que les États-Unis sont un tigre de papier qui ne fait pas peur. »

Zvi Bar’el a ajouté que même si Washington restait résolu à imposer ses sanctions à la Turquie, l’Europe ne le rejoindrait probablement pas en raison de ses intérêts dont une grande partie se reposait sur ses relations commerciales avec la Turquie dont le transfert de gaz et de pétrole depuis ce pays d’autant plus que la Turquie aide l’Europe à faire freiner et l’afflux de migrants.

« La réaction de Washington, quelle qu’elle soit, affectera certes les coopérations militaires entre l’Arabie saoudite et l’Égypte d’une part et la Russie de l’autre. Ces deux pays ont signé des méga-contrats avec Moscou : ce dernier devra installer des réacteurs nucléaires en Égypte pour aider ce pays à produire de l’électricité et il est prêt à fournir ses S-400 à l’Arabie saoudite ».

Selon l’analyste israélien, « si Washington restreint les pouvoirs du président américain vis-à-vis de l’Iran et interdit, à ce propos, la vente d’armes à l’Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis et d’autres pays, ceux-ci concluront finalement qu’ils ne devraient plus faire confiance à l’industrie militaire américaine et qu’ils feraient mieux diversifier les vendeurs d’armes pour ainsi diminuer tout risque de sanctions US ».

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SOURCE: FRENCH PRESS TV