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Une coalition maritime US pour mieux "pirater" les pétroliers iraniens?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les bâtiments de guerre britanniques. (Archives)

Le mardi 7 juillet, l'Arabie saoudite a accusé Ansarallah d'avoir tenté à coup de vedette rapide piégé de s'en prendre à un cargo en pleine mer Rouge. Alors que ce même mardi le régime saoudien venait de confisquer plusieurs bâtiments humanitaires à destination de Hudaydah, cette fake News ne pourrait être anodine. En effet deux superpétroliers iraniens ont été piratés ces quatre dernières semaines par les alliés de Washington et ce, ou par leurre ou sur fond de ridicules arguments. Un superpétrolier iranien est retenu depuis un mois au large du port saoudien de Djeddah après avoir lancé à un appel de détresse pour cause d'une avarie technique.

Le régime saoudien refuse de le libérer. Idem pour Grace 1, pétrolier transportant du pétrole iranien, piraté par les commandos de Sa Majesté Elisabeth II et retenu par le gouvernement de Gibraltar alors qu'il appareillait dans les eaux internationales. Les Etats-Unis sont-ils en phase d'imposer la piraterie de mer comme un principe de guerre qu'ils mènent d'ors et déjà contre l'Iran? Après tout, plus de deux mois après le début de l'escalade des tensions USA/Iran dans les eaux du golfe Persique, et la prise de conscience des va-t-en guerre américains de leur incapacité à contrer l'Iran sans déclencher dans la foulée, une 3ème Grande guerre, il fallait que les USA réagissent, non sans se mouiller mais en mouillant ses "mandataires". 

Le chef d'état-Major des armées des États-Unis, le général Joseph Dunford vient de dévoiler le plan B américain. A le croire, les Etats-Unis comptent  réunir leurs alliés dans les "deux prochaines semaines" au sein d'une "coalition militaire" pour ce qu’ils appellent « la sauvegarde des eaux stratégiques » au large de l'Iran (détroit d’Hormuz ) et du Yémen (Bab el Mandeb). Danford qui figure sur la liste noire de l'Iran après que ce dernier a blacklisté le CentCom en Asie de l'Ouest en riposte à une mesure similaire prise par les Etats-Unis, dit vouloir protéger les alliés US des "attaques de l'Iran et de ses combattants". 

Le général reconnaît que son plan "n'a été finalisé que ces derniers jours". Un plan B donc suivant lequel les États-Unis fourniraient des navires de commandement et dirigeraient les "efforts de surveillance" de la "coalition militaire". Les alliés (et on se demande de quel allié s'agit-il, NDLR), patrouilleraient dans les eaux à proximité des navires de commandement américains et escorteraient les navires de commerce avec le drapeau de leur pays, a déclaré le chef d'État-Major des armées des États-Unis, le général Joseph Dunford. 

Cité par Reuters, le général US a déclaré que son pays était en pourparlers avec un certain nombre de pays qui avaient la « volonté politique » de soutenir ces plans.

Pour de nombreux observateurs, la décision américaine est un casus belli en bonne et due forme : non seulement Washington pousse ses allié à pirater les pétroliers iranien, mais aussi il participe à une militarisation volontaire du golfe Persique et de la mer Rouge, alors que l'Iran a promis de riposter à la détention de ses barils de pétrole. Ce mercredi 10 juillet, le président iranien a mis en garde la Grande-Bretagne contre "un acte fou", propre à " faire voler en éclat la sécurité régionale et internationale". 

En Iran les autorités militaires rongent leurs freins et s'impatientent d'ores et déjà : " la démarche britannique recevra une réponse adéquate au bon moment et au bon endroit, affirmait le chef d'état-major iranien, le général de division, Mohamamd Baqeri, mardi. La nouvelle provocation américaine de "pirater "les pétroliers iraniens ou affrétés par l'Iran et de faire balader les bâtiments de guerre US sous le nez du CGRI dans le détroit d'Hormuz sont un tournant extrêmement dangereux. Sous prétexte de protéger leurs alliés, Washington pousse ses mêmes alliés vers la guerre. La Grande Bretagne semble être le premier des mandataires de Washington à avoir à en payer le prix. On apprend aussi que les Américains ont réussi à contraindre Paris et Londres à envoyer des soldats dans le nord de la Syrie après avoir subi la fin de non recevoir allemande. Une troisième guerre se dessine dans le golfe Persique et les Américains comme toujours cherchent à en faire subir les frais à leurs alliés. Il est intéressant de voir que la coalition des pirates de mer se forme le jour où le secrétaire à la Défense par intérim Mark Esper quitte l'équipe Trump ", note un analyste à Téhéran.  

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV