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Syrie : la France opte pour une présence militaire prolongée

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
"La France envisage de continuer son engagement au Levant". (Ministère français des Armées). ©Reuters

Décidément, la Macronie s'accroche à son rôle de "mandataire". Le 6 juin 2019, son président l'a très clairement reconnu en annonçant vouloir "renégocier l'accord nucléaire" que son prédécesseur avait pourtant signé au nom de la France. C'est un précédent dangereux qui tend à faire de la République française , un "régime clanique" à l'image de l'administration US, bien étranger à la notion même d'"intérêt étatique", qui lui, dépasse les gouvernements et engage le pays en entier. Idem pour la présence militaire française au Levant : L’engagement des forces françaises en Syrie, selon la ministre française des Armées, s'inscrit dans la durée, ce qui pose par les temps périlleux qui courent au Moyen-Orient, une seule et unique question : la France entrera-t-elle en guerre avec les ennemis des Etats-Unis à savoir l'Iran et la Russie? 

Lors d’une visite au 4ème Régiment d’hélicoptères de forces spéciales, le 13 juin, Florence Parly, ministre française des Armées, a déclaré que la perte du califat de Daech n’incarne pas la disparition de Daech.

La ministre a argué que "Daech est en quelque sorte déterritorialisé" et qu'"il est dispersé, mais depuis quelque temps réorganisé" : " Il a réorganisé ses cellules, sa communication, ses structures internes. Il a aménagé sa clandestinité. Il a d’ailleurs théorisé cette période de repli offensif. Même lorsqu’il croupit dans les prisons kurdes. Daech est toujours menaçant, au moins autant qu’en 2012. En Irak, il s’est renforcé à Hawijah, dans les monts Hamrin, dans la plaine de Ninive, dans al-Anbar ».

Pour les analystes cette partie du discours de la ministre rejoint parfaitement l'argument américain selon lequel "l'armée US reste en Irak puisqu'elle se croit apte à jouer le rôle qui revient de droit aux forces armées étatiques irakiennes". Mais la Macronie a la même visée en Syrie. 

La ministre française des Armées s'est inquiétée aussi du prétendu harcèlement des FDS par Daech  à Deir ez-Zor, à Raqqa, soit ces régions qui constituent le terrain favori des ingérences militaires américaines et otaniennes et ce, sur le dos de l'Etat syrien : « Daech n’est pas une armée qui se rend : c’est une armée qui attend son heure », a prétendu Parly

En ce sens, « la France continuera donc de mettre tous ses moyens nécessaires dans la lutte contre ceux qui la menacent et que les forces françaises restaient engagées au Levant. Mais à l’instar de leurs homologues américains, elles y ont réduit la voilure depuis la défaite de Daech à Baghouz, avec notamment le retrait d’Irak de la Task Force Wagram. Dans le cadre de l’opération Chammal, des avions Rafale [depuis la Jordanie et les Émirats arabes unis], des instructeurs auprès des troupes irakiennes, des moyens navals et des forces spéciales restent également engagés. »

Mais ce n'est pas tout : vu que les Américains ont délégué une grande partie de la tache à l'OTAN et qu'ils plaident désormais même l'engagement de l'armée de l'air allemande au nord de la Syrie, les forces françaises risquent de voir leur "mission" s'élargir en Irak et en Syrie. 

Florence Parly a d'ailleurs évoqué la décision du président français de maintenir une "présence robuste" dans la coalition soi-disant anti-Daech au Levant en dépit de la diminution de la présence américaine, notant que "cette présence robuste ne se borne pas à former les soldats irakiens" : « Il faudra aider nos partenaires des Forces démocratiques syriennes (FDS) à passer au peigne fin la région de l’Est de l’Euphrate, à détruire les cellules dormantes, et empêcher tout regain », avait justifié Macron. 

Bref, l'armée française, embourbée largement au Sahel, s'apprête à s'embourber au Levant : à Raqqa, à Deir ez-Zor puis à Al-Anbar au risque d'avoir à faire face à l'armée syrienne, au peuple syrien et à leurs alliés. Dans ce cadre, l'affaire des terroristes français ou en d'autres termes 'les agents secrets occidentaux " qui a tenu en haleine depuis longtemps l'opinion française, ne risque que d'être une manœuvre dilatoire. Après tout ces "terroristes" sont aptes à fournir toujours le prétexte d'une intervention militaire au Levant. « Certains des milliers de combattants piégés à l’Est de l’Euphrate se disperseront ailleurs, au gré de leurs origines : en Libye, en Afghanistan, en Asie du Sud-Est, dans les Balkans, mais peut-être demain aussi au Maghreb, de très nombreux terroristes en étant originaires. Et en France aussi, que les combattants soient originaires de notre pays ou d’un des pays du Maghreb avec lesquels nos destins sont liés ».

Reste à savoir si le peuple du Levant toléreront oui ou non les velléités des supplétifs de Washington de s'installer définitivement dans la région. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV