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Fujaïrah-Yanbu: la première à tomber?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
John Bolton sera-t-il évincé ? ©AP

Les échecs consécutifs de l’équipe belliciste de John Bolton au sein de l’administration américaine dont ses tentatives ratées du « changement de régime » au Venezuela et en Corée du Nord, son bellicisme inné contre l'Iran et ses divergences de vues avec le secrétaire d’État Mike Pompeo pourraient contraindre Donald Trump à chasser son conseiller va-t-en-guerre. Mais il semblerait surtout que la récente escalade dans le golfe Persique ait joué à plus d'un titre dans la disgrâce où commence à tomber Bolton. 

Un article de National Interest rédigé par Curt Mills affirme détenir des informations selon lesquelles le conseiller ne survivrait pas à ses ratés dans le cadre des dossiers stratégiques que sont l'Iran, le Venezuela et la Corée du Nord. « On entend que Trump veut le faire sortir », a dit un ancien haut responsable de l’administration. C'est surtout le cas "iranien" qui inquiéterait le président américain. 

Bolton commence à inquiéter l'armée. Incapable d'apprécier à sa juste valeur la chose militaire, Bolton aurait commandé un plan au Pentagone prévoyant un déploiement énorme dans la région en cas d’attaque iranienne. Or les récentes évolutions dans le golfe Persique inquiètent largement l'armée US. Selon The National Interest, Trump, lui, aurait douché les velléités bellicistes et anti-iraniennes de Bolton.

« Il a des idées bien arrêtées, mais ça va. En fait, je tempère John, ce qui est assez étonnant », a déclaré Trump aux journalistes la semaine dernière, évoquant sa réputation tumultueuse. « Je suis celui qui le tempère. C’est bon. J’ai des côtés différents. J’ai John Bolton et d’autres personnes qui sont un peu plus dovish (pacifiste) que lui. »

Ceci étant, il y aurait des querelles entre Bolton et le secrétaire d'État Pompeo qui commence à inquiéter la Maison Blanche. Pour être en contact direct avec les dossiers régionaux, Pompeo comprend mieux le Pentagone que Bolton. Un responsable du département d’État et un ancien responsable de l’administration signalent tous les deux que Bolton et le secrétaire d’État Mike Pompeo « se disputent tout le temps ».

Pompeo serait certes enthousiaste à l’idée d’isoler le gouvernement iranien, mais de là à guerroyer avec l'Iran, c'est un pas que l'ex-agent de la CIA ne veut franchir. 

Selon The National Interest, la situation s’aggrave de jour en jour. "Ces derniers jours, les États-Unis ont déployé de nouveaux navires de guerre dans le golfe Persique et « des Houthis ont été impliquées dans une attaque contre des pétroliers saoudiens ». L'état-major de l'armée américaine a très bien compris le message et ne veut guère voir les États-Unis et leurs alliés arabes être engagés dans une guerre "meurtrière" et "sans fin".  

Un responsable du département d’État a dit que Pompeo reste défensif et tient à être assez apprécié par des responsables de carrière. Bolton, au contraire, déteste l’État : c’est un « incendiaire », a déclaré ce fonctionnaire.

Douglas Macgregor, rival de Bolton, écrit dans SpectatorUSA : « John Bolton est le problème... le conseiller à la sécurité nationale de Trump devient dangereux... particulièrement pour les idéaux du président ».

L'ambassadeur US à Riyad et ex-chef du CentCom a d'ailleurs bien laissé échapper son inquiétude : face aux rumeurs d'une implication iranienne dans les explosions de Fujaïrah ou le rôle de l'Iran dans l'attaque au drone contre ARAMCO, le général Abi Zayd a affirmé ce mercredi : " une guerre sera dévastatrice à la fois pour les États-Unis, l'Arabie saoudite et l'Iran. ..on va mener notre enquête sur ces incidents et si le rôle de l'Iran est avéré, alors on réagira de sorte que cela ne débouche pas sur une guerre". À ce rythme, affirme The National Interest, il est peut-être temps que Trump mette à la porte Bolton, avant qu'une guerre n'éclate contre l'Iran ou ailleurs au Venezuela et en Corée du Nord. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV