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Sanctions américaines : l'Iran maintiendra son influence régionale

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les bateaux du Corps des Gardiens de la Révolution islamique dans le détroit d'Ormuz. (Photo d'archives)

Si Téhéran réussit à franchir le dernier détroit des sanctions américaines, son impact ne laissera pas l’Orient arabe indifférent, rapporte le journal Al-Quds al-Arabi.

« L’Iran ne succombera pas aux sanctions des États-Unis ; au contraire, le pays sortira de cette étape revigoré. Car les sanctions sont le dernier moyen susceptible d’affaiblir Téhéran ou d’intensifier son influence régionale. Par conséquent, si Téhéran réussit à franchir le dernier détroit des sanctions américaines, son impact ne laissera pas l’Orient arabe indifférent », peut-on lire dans le journal arabophone publié à Londres.

« Depuis la victoire de la Révolution islamique menée par l’Ayatollah Khomeini en 1979, l’Iran a été sujet à des sanctions européennes et américaines. Même le programme nucléaire iranien développé à l’époque du Shah avec la coopération de la France et des États-Unis a été stoppé. Par la suite, il a repris avec l’aide d’abord de la Chine, ensuite de la Russie. Autrement dit, le régime de sanctions ne renverse pas des gouvernements mais les paralyse. »

Malgré les restrictions économiques, l’Iran a eu le bras long aussi bien en Irak, en Syrie, au Yémen qu’au Liban. « Un royaume aussi riche que l’Arabie saoudite se trouve en position d’échec face à l’Iran. On en déduit que la fortune ne garantit ni une bonne gestion des crises politiques et militaires, ni le prestige et un rang sur la scène internationale », indique Al-Quds Al-Arabi.

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En effet, les quelques décennies de protection de Washington n’ont vraisemblablement pas suffi au royaume saoudien pour contrer l’influence grandissante de l’Iran dans la région, pays qui assume son discours pro-islamique et anti-américain.

« Même si le cours des événements mène inexorablement à une intervention militaire, rien ne présage un changement de régime politique en Iran. Depuis l’intrusion des Américains en Irak, les menaces contre l’Iran n’ont jamais été aussi élevées. D’autant plus que l’échec des politiques américaines dans la région a donné une impulsion aux groupes chiites irakiens soutenus par Téhéran. L’armée américaine a même reconnu les faits dans un rapport paru il y a plusieurs mois.

Dans ce contexte, la Russie a pu redorer son blason. Ce changement de la donne a transformé le conflit entre les puissances mondiales et l’Iran en un conflit régional. […]

Il y a sept ans, l’Université de Columbia avait publié un rapport de recherche en coopération avec le conseiller à la sécurité nationale des États-Unis sous le mandat de Barack Obama et mis en garde contre le coût d’une intervention militaire en Iran. Le document avait reçu les signatures de plusieurs hauts responsables, dont le secrétaire à la Défense.

Le rapport en question passait en revue les répercussions d’une telle entreprise : la riposte du pouvoir iranien, les pertes dans les rangs de l’armée américaine et ses alliés, l’impact de la guerre sur l’économie régionale et les grands canaux maritimes du golfe Persique pour le transport du pétrole », explique le journal.

Alors que les Américains soupèsent les avantages et les préjudices d’une guerre régionale, les monarchies arabes du golfe Persique ne pensent qu’au déclin du pouvoir de l’Iran et se soucient peu des frais qu’occasionnerait le conflit. Que Trump appuie sur le « bouton de la guerre », et il aura à faire au pouvoir de dissuasion d’une grande coalition régionale dirigée par l’Iran et soutenue par une grande puissance comme la Russie.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV