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Nouvel horizon des relations du sultanat d'Oman avec l’Iran et le CCGP

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Qabous ben Saïd al-Saïd, le sultan d'Oman reçoit le président iranien Hassan Rohani, Mascate, le 12 mars 2014. MUSCATDAILY

Membre du Conseil de Coopération du golfe Persique, Oman adopte une politique étrangère indépendante et équilibrée malgré les défis auxquels il est confronté. Vu la balance du pouvoir, le pays renoue de bonnes relations avec la RII et remet en question sa place au sein du CCGP.

L’établissement de liens étroits et constructifs avec l’Iran et la promotion de la coopération politico-économique et culturelle ont hissé Téhéran et Mascate au rang de deux co-associés stratégiques dans la région du Moyen-Orient.

Sur le plan politique, la fonction centrale et précieuse d’intermédiaire d’Oman dans les négociations sur le nucléaire iranien avec les 5+1, ainsi que son rôle d’hôte des pourparlers entre les chefs de la diplomatie iranienne et américaine, endossé à plusieurs reprises, témoignent à juste titre de la politique étrangère équilibrée, rationnelle et indépendante de Mascate.  

Sur le plan économique, l’accord sur l’exportation du gaz iranien à Oman, conclu en mars 2014 lors du voyage du président Hassan Rohani à Mascate, est une autre preuve du bon avancement des coopérations bilatérales. En ce qui concerne l’évolution de ce projet, le ministre omanais du Pétrole avait récemment déclaré que la direction du gazoduc sous-marin venant de l’Iran changerait pour qu’il ne traverse pas la frontière maritime des Emirats arabes unis. Sa trajectoire jusqu’à Oman se verrait ainsi réduite.

Mascate fait fi des pressions de Riyad: en dépit de tous les conflits régionaux et de son adhésion au CCGP, le sultanat cherche à baliser le terrain pour établir des relations fructueuses avec l’Iran.

En effet, quant aux relations avec l’Iran, les autorités omanaises estiment que la présence d’Oman au sein du CCGP ne devait pas induire à l’exercice de l’influence des politiques belliqueuses de Riyad sur le pays dont le monopolisme et l’arrogance ont toujours stigmatisé l’Iran.

Les récentes déclarations d’une autorité du ministère omanais des Affaires étrangères, en réaction à la sortie du Royaume Uni de l’EU, confirment cette prise de position autonome ; Mascate devrait suivre l’exemple du Brexit et sortir du CCGP.

Ceci étant, il est à faire remarquer que le Qatar et le Koweït ont relativement mis une stratégie politique similaire dans leur ordre du jour et ne sont nullement prêts à rompre avec Téhéran, la première puissance régionale. De sorte qu’une source bien informée, citant les hauts responsables koweïtiens, a rapporté que sous aucune condition, les évolutions régionales ne pourraient ternir leurs relations avec l’Iran.        

Cette division ou ce bipartisme, c’est le cas de le dire, au sein du Conseil de Coopération du golfe Persique qui est devenue une institution purement protocolaire, dominée par l’Arabie saoudite, donne de plus en plus l'envie à des pays comme le sultanat d’Oman de se faire la malle; Mascate recherchant toujours la balance du pouvoir dans sa propre politique.

Les autorités omanaises ont très bien compris que pour préserver et élever la place de leur pays sur la scène internationale et s’immuniser contre « certaines zones d’influenza » au Moyen-Orient, la rupture des liens stratégiques avec les Saoudiens est indubitable et qu'il leur faut à tout prix, éviter de commettre l’erreur de Manama. 

Ahmad Archadi pour IRNA

Traduit du persan par S.S.B

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SOURCE: FRENCH PRESS TV