L’exposition d’ouvrages consacrés à la Palestine a conduit plusieurs librairies parisiennes à subir des pressions, des actes de vandalisme et à perdre des subventions, à la fois de la part de la municipalité de Paris et du Conseil régional d’Île-de-France.
Par voie d’un communiqué, la librairie Violette and Co a révélé avoir été la cible d’« une campagne d’intimidation, de dégradations et de menaces » pour avoir mis en vitrine des livres sur la Palestine. Des inscriptions haineuses ont été gravées à l’acide sur sa façade.
Le 20 novembre 2025, à l’initiative du groupe de droite au Conseil de Paris, une subvention municipale de près de 500 000 euros destinée à 40 librairies indépendantes a été bloquée. Le motif avancé : la présence d’un ou plusieurs ouvrages soupçonnés d’« apologie du terrorisme ».
Mais selon l’information rapportée par le collectif EuroPalestine, ce retrait d’aide n’est pas un cas isolé. Le Conseil régional d’Île-de-France aurait également supprimé des subventions à plusieurs librairies, en lien avec l’exposition d’ouvrages traitant de la question palestinienne. Un livre de coloriages intitulé « From the River to the Sea » aurait été explicitement visé dans les critiques.
Cette double sanction — municipale et régionale — a provoqué une levée de boucliers dans le monde du livre. Plus de 400 professionnels — libraires, éditeurs, auteurs — ont dénoncé une « atteinte grave à la liberté d’expression » et un « vandalisme politique ».
Les faits rapportés par Violette and Co ne sont pas isolés. D’autres librairies ont également subi des pressions, des menaces et des dégradations pour avoir proposé des livres ou organisé des événements liés à la Palestine.
Le retrait des subventions, dans un contexte de précarité accrue du secteur indépendant, fait craindre une dérive politique dans l’attribution des aides publiques à la culture. Plusieurs voix s’inquiètent d’un précédent dangereux pour la liberté éditoriale.