Robert Carter
PressTV, Londres
Un débat houleux a été déclenché après l’annonce de la suspension de quatre élèves d’une école de Wakefield, dans le nord de l’Angleterre, à la suite d’un incident de profanation du noble Coran.
Les médias de droite ont condamné les suspensions, alléguant que la pression vient des musulmans qui voulaient essayer de faire appliquer les lois de facto sur le blasphème.
Les élèves du lycée Kettlethorpe ont été expulsés après qu’un exemplaire du Coran a été partiellement déchiré. Il a été introduit dans l’école par un élève de 10 ans, apparemment dans le cadre d’un défi.
Des rumeurs se sont rapidement répandues à propos de l’incident, certains affirmant que le Coran avait été brûlé. Une manifestation a été prévue à l'entrée de l’établissement.
Au milieu de la détresse croissante de la communauté, la police et les chefs religieux sont intervenus et ont organisé une conférence de presse dans une mosquée du quartier.
La mère d’un des élèves impliqués s’est excusée pour la conduite de son fils.
Après avoir clarifié certains malentendus entourant cette affaire et après avoir réalisé la détresse causée à un adolescent autiste, la manifestation locale a été rapidement annulée. Les chefs religieux locaux ont appelé au calme et au pardon.
Les partisans de la droite, cependant, ne se sont pas contentés de l’accepter. Les accusations selon lesquelles la famille aurait été forcée de présenter des excuses ont déclenché une tempête de feu en ligne, avec de nombreux messages islamophobes.
La nouvelle d’une menace de mort a fait la une des journaux, peu de rapports ont été diffusés pour clarifier le contexte : la menace venait d’un autre élève et non des musulmans de la communauté au sens large.
La ministre de l’Intérieur, Suella Braverman, a adopté l’idée que les musulmans appliquent de facto les lois sur le blasphème.
Les observateurs ont exprimé leur inquiétude quant à la tournure islamophobe ajoutée à cette affaire et à l’incapacité de représenter correctement la réaction musulmane.
Wakefield est à une très courte distance de Batley, un autre lieu d’une dispute de blasphème en 2022 à propos d’un enseignant qui avait partagé des caricatures insultantes du Prophète. Cette année, l’Europe a connu de nombreux cas de profanation du noble Coran par des militants d’extrême droite. Tout cela semble avoir mis les musulmans sur la défensive alors que leurs croyances religieuses font régulièrement l’objet d’attaques et de mépris.
