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Zoom Afrique du 28 février 2023

Zoom Afrique du 28 février 2023

Les titres de la rédaction :

  • En RDC, l’exploitation minière artisanale et à petite échelle contribue de 15 à 30 % de la production de cobalt (rapport)
  • Ouganda : les revenus d’exportation de vanille ont atteint leur second plus haut niveau historique en 2021/2022
  • En moins de deux mois, la RDC a exporté plus d’or artisanal qu’au cours des deux dernières années
  • De nouveaux obstacles au processus de privatisation de South African Airways

Les analyses de la rédaction :

1. Tunisie : le peuple tunisien désolidarisé de Kaïs Saïed ! 

Après les propos du président tunisien Kaïs Saïed sur les migrants, les pays subsahariens ont réagi. En lançant la chasse aux migrants subsahariens, le chef de l’État a fait une grosse erreur. 

Il est loin, le mois d’octobre 2018. La Tunisie adoptait, à l’époque, une loi contre les discriminations raciales, la première dans le monde arabe. Plusieurs députés avaient alors fait de cette loi une priorité. « La Tunisie a été le premier pays musulman à abolir l’esclavage, et nous sommes parmi les premiers à avoir signé la convention des Nations unies en 1965 contre les discriminations raciales. Le vote d’aujourd’hui, c’est une évolution logique. On a mis du temps à le faire, mais c’est là, et on peut être fiers d’être les premiers dans le monde arabe », indiquait alors le député Raouf El May. 

Dans un pays où le racisme était bien ancré, il s’agissait alors de pénaliser ce racisme jusqu’alors autorisé par la loi. L’arsenal juridique mis en place était prometteur, avec des peines allant jusqu’à un an de prison pour des propos racistes et jusqu’à trois ans de prison pour les menaces racistes ou l’incitation à la haine. En dix ans, le nombre d’étudiants subsahariens présents en Tunisie avait été divisé par deux, notamment à cause des actes racistes, assurait alors l’Association des étudiants et stagiaires africains en Tunisie (AESAT). 

Mais malgré la loi, difficile de mettre fin à un racisme systémique. Au-delà des propos anti-noirs, la Tunisie a en effet été plusieurs fois épinglée pour les inégalités persistantes entre Tunisiens et Subsahariens. Preuve en est avec le « cimetière des abid » — comprenez « cimetière des esclaves » — à Djerba, où les Tunisiens noirs sont enterrés à l’écart des autres, qui ont le doit aux cimetières des ahrar, des « hommes libres ». « Aux yeux des Tunisiens, être Noir c’est être uniquement descendant d’esclaves. Nous ne sommes pas acceptés en tant qu’autochtones d’Afrique du Nord », déplorait Saadia Mosbah, de l’association Mnemty, qui estime que « si elle reconnaît le statut de victime à la personne agressée (la loi contre le racisme) reste cependant une toute petite loi, car les moyens n’ont pas suivi ». 

Aujourd’hui, effectivement, difficile de penser que le racisme a disparu en Tunisie. La faute, en partie, à Habib Bourguiba, premier président de la Tunisie indépendante. Dans les années 1950 et 1960, il lance des réformes pour « moderniser le peuple tunisien » et participe à rendre invisibles les Noirs en Tunisie. Depuis, « il y a un déni dans la société tunisienne, l’Africain c’est l’autre », assure l’historien Nouri Boukhchim, enseignant-chercheur à l’Université de Tunis, qui estime que les Tunisiens ne se rendent plus compte qu’ils vivent dans un pays africain. « Le regard des Tunisiens est tourné vers la Méditerranée, vers le nord et non pas vers le sud. C’est comme ça qu’on s’est éloigné de notre africanité, au nom de l’unification du peuple tunisien ». Une volonté d’unification qui s’est poursuivie sous Ben Ali, avant que les Noirs puissent enfin avoir le droit à la contestation après 2011. 

Et alors que l’on pensait la Tunisie sur le bon chemin, le président tunisien est venu dire tout haut ce que beaucoup de ses compatriotes pensent tout bas. La semaine dernière, Kaïs Saïed a en effet prôné des « mesures urgentes » contre l’immigration clandestine subsaharienne. Allant jusqu’à assurer que les Subsahariens étaient la source de « violence, de crimes et d’actes inacceptables ». Les migrations seraient, à écouter le chef de l’État, un complot ourdi par des puissances étrangères qui voudraient effacer l’identité « arabo-musulmane » de la Tunisie pour en faire un pays « africain seulement ». 

Depuis, en Tunisie, l’ambiance est pesante. Voire menaçante pour les Noirs, qu’ils soient des immigrés illégaux ou non. Officiellement, plus de 20 000 Africains subsahariens seraient présents sur le sol tunisien, dont la majorité est en situation irrégulière, bloquée par des difficultés administratives depuis des années. Après trois mois en Tunisie, pour les Africains subsahariens, il est souvent impossible d’obtenir une carte de résidence, et chaque jour supplémentaire passé sur place leur consolide leur statut d’immigrés illégaux. Mais désormais, ces Subsahariens sont accusés, par le plus haut représentant de l’État, de tous les maux. 

Des déclarations qui ont inquiété en Afrique. La Commission de l’Union africaine « condamne fermement les déclarations choquantes faites par les autorités tunisiennes contre des compatriotes africains, qui vont à l’encontre de la lettre et de l’esprit de notre organisation et de nos principes fondateurs », selon un communiqué de presse qui « rappelle à tous les pays, en particulier aux États membres de l’Union africaine, qu’ils doivent honorer les obligations qui leur incombent en vertu du droit international (…), à savoir traiter tous les migrants avec dignité, d’où qu’ils viennent, s’abstenir de tout discours haineux à caractère raciste, susceptible de nuire aux personnes, et accorder la priorité à leur sécurité et à leurs droits fondamentaux ». 

Les chancelleries africaines, elles, craignent le pire. Dans les heures qui ont suivi les déclarations de Kaïs Saïed, les ambassades du Mali, de République démocratique du Congo ou encore du Burkina Faso ont demandé à leurs ressortissants présents en Tunisie de faire attention, leur proposant des démarches pour un « retour volontaire » dans leur pays. Selon nos informations, au sein du palais de Carthage, on regrette la sortie du président tunisien à propos des migrants subsahariens. Mais trop tard : ces propos devraient provoquer une rupture diplomatique entre le pays nord-africain et le reste de l’Afrique. 

Si en clouant au pilori les migrants subsahariens, le président Kaïd Saïd espérait ainsi s’attirer la sympathie de son opinion, il en aura pris pour son grade. Car, cela n’a fait que produire l’effet inverse ; les Tunisiens se refusant à cautionner une politique de rejet de l’autre, fondée sur son appartenance raciale. Certes, personne ne peut reprocher au président Saïd de prendre des mesures fortes pour lutter contre l’immigration clandestine dans son pays. Il est dans son bon droit, surtout quand on sait que, située à seulement 150 km de Lampedusa, la Tunisie enregistre régulièrement des départs de migrants subsahariens. Mais les propos ou déclarations qui ont accompagné l’annonce de ces mesures prises pour lutter contre le phénomène laissent entrevoir une xénophobie doublée d’un racisme primaire. De la part d’un chef d’État, cela paraît pour le moins inacceptable, voire irresponsable, d’autant que la Tunisie a longtemps été présentée comme une terre d’accueil et d’hospitalité où se comptent de nombreuses nationalités venues des quatre coins du continent africain. C’est pourquoi, au-delà des simples condamnations, l’UA ferait mieux de taper du poing sur la table en sanctionnant sévèrement Kaïs Saïd afin que cela serve de leçon à d’autres dirigeants fascistes, et Dieu seul sait s’ils sont nombreux, tapis dans l’ombre. 

2. Occident vs Afrique : le divorce ne fera que se poursuivre 

À l’heure des bouleversements contemporains, l’Occident commence à réaliser d’être la risée du monde, tout en prétendant sans surprise le contraire. Cela est d’autant plus flagrant lorsque des régimes otanesques sans la moindre valeur tentent à vouloir prendre un leadership dont ils n’ont ni la capacité intellectuelle, ni pratique. 

L’establishment occidental, politique comme médiatique, bien que toujours fort timidement – commence à réaliser que c’est bien le tout petit monde de l’Occident qui fait face à une isolation internationale de plus en plus accrue. 

« Guerre en Ukraine : les Occidentaux bien seuls face au défi russe » - titre l’instrument propagandiste hexagonal La Croix. Reconnaissant très amèrement une réalité tellement de fois abordée par les analystes non occidentaux. 

Le continent africain est souvent cité par les sources occidentales comme l’espace d’un grand nombre de pays ayant refusé à se joindre à l’axe anti-russe sollicité par Washington et Bruxelles. Et cela dépasse largement désormais le cadre unique du rejet massif de la politique hexagonale par les populations africaines concernées. Le rejet est bel et bien encore plus important et ne concerne pas uniquement l’espace francophone africain. 

En ce sens, l’Afrique du Sud – l’une des principales puissances du continent africain et membre des BRICS – fait déjà l’objet d’attaques émanant aussi bien du côté de Washington que des régimes lui étant soumis dans l’espace de l’Europe bruxelloise. Ces derniers n’ayant pas pu obtenir le résultat escompté comme Observateur Continental l’avait récemment rappelé.  

Désormais, c’est au tour des régimes les plus insignifiants de l’espace européiste à rentrer dans l’hystérie anti-sud-africaine, et qui vise de manière générale toute l’Afrique. Ainsi, des parlementaires de Pologne, Estonie et Finlande appellent à reconsidérer « le financement » de l’Afrique du Sud de la part de l’Union européenne. Bien qu’il soit nécessaire de préciser – des investissements, et non pas financement, dans un pays à forte valeur ajoutée. 

La rhétorique des personnages en question à l’encontre de la République sud-africaine étant la suivante : « compte tenu de la position de l’Afrique du Sud sur la Russie – les financements de l’UE à l’Afrique du Sud ne devraient-ils pas être suspendus jusqu’à nouvel ordre ? » Insistant sur le fait que le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s’était récemment rendu en Afrique du Sud, y compris pour préparer les exercices navals conjoints entre le pays hôte, ainsi que la Russie et la Chine. Et que la cheffe de la diplomatie sud-africaine, Naledi Pandor, avait déclaré que l’organisation d’exercices militaires avec des pays amis était le cours naturel des relations. 

Les éléments otanesques rappellent par la même occasion que l’Afrique du Sud s’est également abstenue sur pas moins de deux résolutions de l’Assemblée générale de l’ONU visant à condamner la Russie. En bref, des souris voulant défier un lion continental. Un lion d’autant plus qui n’oublie pas les énormes sacrifices de sa population ayant permis de faire tomber le régime raciste de l’apartheid, soutenu par les régimes et les services de renseignement de l’Occident – directement, ou parfois de manière un peu moins affichée. 

Mais au-delà de cela, ce que semblent oublier les représentants polono-estono-finlandais, c’est qu’effectivement qui sont-ils pour pouvoir défier un des principaux leaders du continent africain ? Si ce n’est de vulgaires et misérables porte-voix de Washington sur le continent européen. Aucun des trois pays ne fait partie des principales économies mondiales, et dans le cas plus particulier de la Pologne – il faudrait surtout rappeler que ses citoyens se trouvent éparpillés aux quatre coins de l’Europe et d’autres régions du monde en qualité de migrants sans grande qualification, le plus souvent. 

Le tout pendant que l’Afrique du Sud accueille à elle seule des millions de migrants sur son sol, et pas seulement d’ailleurs en provenance d’autres pays africains, mais y compris de pays occidentaux. Les statistiques parlent d’elles-mêmes, on pourrait d’ailleurs se demander si les élu(e)s polono-estoniens savent ce que cela représente. Ainsi, l’Afrique du Sud accueille aux dernières données – près de 3 millions de migrants sur son sol, représentant près de 5 % de la population totale du pays – et cela en ne prenant compte que les migrants possédant un statut légal en Afrique du Sud. 

Selon d’autres sources, le nombre d’immigrés serait de pas moins de 5 millions de personnes, soit pas loin des 10 % de la population du pays. En revanche, il y a moins d’un million d’émigrants sud-africains, vivant dans d’autres pays. Des émigrants, le plus souvent d’origine occidentale ayant quitté l’Afrique du Sud avec l’arrivée de la démocratie, mais qui depuis plusieurs années préfèrent de plus en plus à rentrer dans le pays de leur citoyenneté, en quittant pourtant des emplois souvent bien rémunérés dans les Londres, Dubaï, New York ou Sydney. Saisissant les opportunités existantes dans leur pays d’origine. 

Qu’en est-il de la fameuse Pologne contemporaine ? Un peu plus que 800 000 migrants vivant en Pologne (soit un peu plus que 2 % de la population totale), contre plus de 4,8 millions d’émigrants polonais vivant à l’étranger… En d’autres termes – 6 fois plus de départs que d’arrivées. Et comme déjà dit - dans le but d’occuper à l’étranger des emplois fort majoritairement subalternes. 

Rappelons également que l’Afrique du Sud est pleinement intégrée dans le réseau économico-financier de l’alliance BRICS, où se trouvent par la même occasion 4 nations faisant partie du Top 10 des principales économies mondiales en termes de PIB à parité du pouvoir d’achat (Chine – 1re, Inde – 3e, Russie – 6e, Brésil – 8e). Et le tout à l’heure où les pays de l’alliance travaillent activement ensemble en vue d’obtenir la pleine indépendance vis-à-vis des instruments financiers occidentaux. 

Enfin et sans oublier que la présence même des intérêts occidentaux sur le sol sud-africain pourrait dans un avenir proche être considérablement revue à l’avantage de la majorité de la population du pays. La question financière posée donc par les pseudo-élus européistes devrait certainement être inversée. 

De manière générale, il est aujourd’hui évident que face à l’arrogance de personnages n’ayant toujours pas réalisé la configuration internationale contemporaine, des personnages d’autant plus manquants cruellement d’aptitudes intellectuelles – le divorce entre l’Afrique souveraine avec l’Occident se poursuivra à un rythme élevé, sans le moindre doute. Une Afrique qui prendra définitivement son envol lorsque ses innombrables atouts et énormes ressources naturelles contribueront définitivement à l’avantage des Africains, et non pas des prédateurs occidentaux. Pendant ce temps, les plus fidèles sous-traitants de Washington sur le sol européen, à l’instar justement des Pologne et autres Estonie – pourront poursuivre leur quête d’une vie meilleure au-delà de leurs frontières, basée sur une russophobie primitive. 

Mikhail Gamandiy-Egorov 

3. RDC : Macron, un allié du Rwanda 

Pourquoi Kinshasa devrait-il recevoir le président Emmanuel Macron, alors que c’est un allié de Paul Kagame ?

Le président français Emmanuel Macron est revenu lundi, sur la situation sécuritaire dans l’est de la RDC, lors de son discours détaillant sa stratégie pour l’Afrique. Pour Macron, « l’offensive du M23 est une guerre qui nous ramène 10 ans en arrière ». 

Il s’agit d’« une régression inacceptable », a réagi le patron de l’Élysée, parlant des hostilités qui secouent l’est de la République Démocratique du Congo (RDC). « L’offensive du M23 est une guerre qui nous ramène 10 ans en arrière », a-t-il déploré. 

Pour le président Emmanuel Macron, la toute « première urgence est humanitaire », dans ce contexte de guerre. « L’unité et l’intégrité territoriale du Congo ne se discutent pas », a-t-il insisté, précisant qu’il « n’y a pas de deux poids deux mesures ». 

Donc toujours aucune condamnation, aucune sanction contre le Rwanda et donc aucune volonté de vouloir s’allier avec Kinshasa.  

Pourtant, d’intenses combats ont encore opposé les rebelles du M23 aux forces armées congolaises, fin de la semaine dernière. Très stratèges, les rebelles se sont emparés de Rubaya dans l’est de la RDC. 

Les godillots des soldats rwandais se sont effectivement posés sur la zone minière de Rubaya, une mine développée à partir de l’exploitation souterraine artisanale du coltan où exploite notamment la société minière de Bisunzu (SMB).  

Le coltan congolais représente 80 % des réserves mondiales concentrées en grande quantité dans cette zone de Rubaya. C’est d’ailleurs la plus grande raison de la guerre que Kagame ne cesse de mener à la République démocratique du Congo. Les multinationales qui prospèrent dans la fabrication des appareils électroniques, des téléphones portables et des smartphones ont choisi de financer les guerres du Congo pour maintenir cette région dans l’insécurité. Et ce n’est certainement pas la petite France qui irait à contre-courant de ce système. 

Pour les Occidentaux, les vies humaines ne comptent pas, le business représente tout. Ainsi, des usines de traitement du coltan ont vu le jour au Rwanda. En 2021, le Rwanda avait finalisé la construction de son usine de traitement du coltan après celle de raffinage de l’or, des minerais extraits du sous-sol congolais et pillés. Pourtant, le Rwanda ne dispose pas de mines de coltan pouvant lui permettre d’en être le premier exportateur, comme les statistiques internationales l’indiquent. 

La guerre du M23 est un outil de conquête des territoires de la République démocratique du Congo pour permettre aux multinationales de s’engraisser pendant que la Communauté internationale continue de tergiverser sur la nécessité de négocier avec les agresseurs. Rubaya et Mushaki sont des entités stratégiques pour la province du Nord-Kivu. 

D’après des notables locaux, l’exploitation des matières premières pendant une semaine dans cette zone permettrait au Rwanda de devenir dans une dizaine d’années, premier producteur du Coltan dans le monde. Il s’agit clairement des minerais de sang qui seront exploités après avoir massacré des Congolais. 

En effet, depuis plus de deux décennies, Kagame et les siens accompagnés des Ougandais ont exporté leur génocide au Congo. Un conflit sanglant s’en est suivi dans les Kivu frontaliers d’abord avec la présence physique de leurs armées puis par milices interposées. 

Ces groupes armés avec leurs complices occidentaux maintiennent une insécurité qui veille en fait à assurer les intérêts financiers des voisins commanditaires, responsables jusque-là d’un pillage intempestif des richesses du Congo, d’un génocide oublié et d’une déstabilisation délibérée du Congo-Kinshasa. 

La société Power Resources construite au Rwanda est la toute première raffinerie de coltan à Kigali. Cette unité de production fait du Rwanda un fournisseur clé au niveau mondial de ce minerai stratégique pour les industries de la téléphonie et de l’électronique. 

Et Macron dans tout cela ? 

Depuis Nicolas Sarkozy, Paris tente péniblement de recoller les morceaux avec Kigali, après le rôle trouble qu’elle a joué pendant le génocide des Tutsis en 1994. Emmanuel Macron est sans doute le président français qui est allé le plus loin dans le rapprochement avec Kigali. Une coopération militaire et stratégique est sur les rails, et le patron français du renseignement militaire s’est même rendu à Kigali en novembre dernier. Vus de Kinshasa, tous ces signaux font de Paris un allié du président Paul Kagame, davantage que de Félix Tshisekedi. La France a également attendu décembre 2022, avec d’autres pays européens, pour condamner le soutien du Rwanda au M23, alors que depuis l’été, un rapport confidentiel de l’ONU confirmait l’implication de Kigali aux côtés des rebelles. Plusieurs ONG congolaises et internationales s’étaient émues en décembre dernier de l’aide militaire de 20 millions d’euros donnés par l’Union européenne à Kigali, alors que dans le même temps, le soutien rwandais au M23 battait son plein. Paris avait fortement soutenu le dossier et est donc coupable de soutenir la guerre et d’encourager le Rwanda dans son invasion. Pourquoi Kinshasa devrait recevoir Emmanuel Macron, alors que de nouveau, Paris ne condamne pas fermement les exactions commises par le Rwanda et évidemment, aucune sanction n’est prise contre Kigali. Macron est l’allié de ses propres intérêts et rien d’autre. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV