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Zoom Afrique du 4 février 2023

Tchad/Israël : un coup d'épée dans l'eau

Les titres de la rédaction :

  • Kenya : Microsoft aidera des universités à réviser leurs programmes de formation numériques
  • Zimbabwe : les exportations agricoles vers la Chine ont grimpé d’environ 23 % à 657 millions $ en 2022
  • Togo : la valorisation du site culturel du Koutammakou va coûter 3 milliards FCFA 
  •  Coopération parlementaire : vers un partenariat entre le Gabon et la Polynésie

 

Les analyses de la rédaction :

Tchad/Israël : un coup d'épée dans l'eau

Celui qui est sorti par la porte et qui entre par la fenêtre : cette expression, on pourrait désormais l'utiliser pour Israël et sa stratégie en Afrique.

En effet il n'est plus caché à personne que le défunt Idriss Déby Itno a été assassiné alors qu'il était un homme fort et jouait un rôle important dans l'expulsion du G5 Sahel de son pays, mais aussi de toute la région.

On l’avait compris depuis le début : l’assassinat de Déby n’était qu’une mise en place bidon visant à faire perdurer le terrorisme dans cette région de l’Afrique, où après la Libye, il fallait bien que le Tchad devienne un vivier terroriste, surtout que pendant la présidence d’Idriss Déby et grâce à son intelligence, cette voie d’infiltration via le Tchad a été totalement bloquée.

Avec l’assassinat de Déby et la mise en place d’une transition à l’ordre de Paris, tout a été préparé pour la désunion de la scène politique du pays et pour la mise en place d’une politique qui ressemble fort à un ordre de jour tchadien décidé à l’extérieur.

Cette politique de désunion et de déstabilisation est désormais plus concrétisée que jamais :

« Le président tchadien Mahamat Idriss Deby est arrivé en Israël pour inaugurer, jeudi 2 février, l’ambassade de son pays à Ramat Gan près de Tel-Aviv. Il s’agit de la première visite de Deby après son entrée en fonction en 2021. En janvier 2019, Netanyahu et l’ancien président tchadien Idriss Deby avaient annoncé la reprise des relations diplomatiques entre le Tchad et Israël lesquelles avaient été rompues en 1972 sous la pression de Mouammar Kadhafi. Pour Israël, l’aide qu’il peut apporter en matière de développement agricole, de management des ressources hydriques et dans le champ de la santé contribue au désenclavement d’Israël et à l’apaisement des tensions internationales, “lit-on dans les médias.

Il est vrai que les bases de ce rapprochement ont été créées lors de la présidence du défunt Idriss Déby, mais n'ont jamais été concrétisés jusqu'à ce 2 février et l'ouverture de l'ambassade tchadienne à Tel-Aviv.

On se rappelle comment en début 2022, l'adhésion d'Israël au sein de l'Union Africaine en tant qu'observateur avait suscité l'opposition de la majorité des pays africains et comment le plan israélien de s'infiltrer dans ce continent par la voie de l'UA avait échoué grâce à la vigilance des gouvernements africains.

La France n'a désormais plus de place en Afrique, l'axe US-OTAN tente-t-il de racheter sa défaite par l'entrée en jeu d'Israël ? En effet il est fort possible que cette entrée d'Israël par la voie du Tchad, voisin de l'Algérie, allié stratégique de la Russie, mais aussi du Mali ne soit qu'un plan de plus visant à s'infiltrer dans les pays mentionnés via le Tchad.

Mais les prises de position récentes des pays africains et leur tendance indépendantiste de plus en plus prononcée ne prouve qu'une chose : Ce qui attire le continent africain à s’allier à des pays comme la Russie, l'Iran et l'Algérie, c’est le concept même de la souveraineté et la lutte anti-impérialiste. Concept totalement cauchemardesque pour Israël et ses alliés occidentaux.

L’Afrique a longtemps été persécutée, colonisée, violentée, et on en passe. Ce qui fait que le concept de la Résistance au colonialisme et l’impérialisme existe déjà depuis bien longtemps en Afrique qu’au Moyen-Orient. C’est pour toutes ces raisons qu’Israël, ainsi que la France, les États-Unis, l’Allemagne et les autres alliés occidentaux n’arrivent plus à entretenir des relations saines et respectueuses avec les pays africains, car des relations qui sont basées sur le colonialisme ou le néocolonialisme et le racisme n’aboutissent à rien contrairement aux relations qui sont basées sur les échanges gagnant-gagnant et le respect de la souveraineté et de l’intégrité qui sont nettement plus bénéfiques.

Soudan : Israël tente le tout pour le tout 

Après le Tchad, c'est au Soudan qu'Israël tente de trouver son nouveau fief.

‘Israël et le Soudan sont parvenus à un accord pour normaliser leurs relations, a annoncé jeudi le ministère israélien des Affaires étrangères. L’accord devrait être signé quand l’armée au pouvoir à Khartoum aura restitué le pouvoir à un gouvernement civil, a-t-il ajouté à l’issue d’un déplacement du chef de la diplomatie israélienne Eli Cohen dans la capitale soudanaise’, lit-on alors dans les médias.

Depuis que la situation politique s'est dégradée au Soudan, on savait très bien qu'Israël était une partie prenante ayant des intérêts particuliers, formellement liés à la transition politique du Soudan, surtout quand on connait la décision insensée de l’administration Trump en 2020 de forcer Khartoum à accepter de normaliser les relations avec Tel-Aviv en échange d’un ensemble d’incitations financières vitales, y compris le retrait tant attendu du Soudan de la liste noire des États-Unis.

A cet égard, Haaretz avoue : ‘À une époque où le Soudan était gouverné par un accord de cohabitation fragile entre les parties prenantes militaires et civiles et subissait un délicat processus de ‘démocratisation’, une décision aussi controversée que la reconnaissance d’Israël risquait de renforcer davantage les éléments qui constituaient le plus grand obstacle à une transition en douceur vers un gouvernement civil ».

Désormais, on comprend mieux la stratégie mise en place par Israël dans cette région de l'Afrique. D'ailleurs, ce nouveau plan qui ne vise pas seulement l'Afrique, mais également le Moyen-Orient, l'axe de la Résistance l'a très bien compris d'où la condamnation de cette normalisation par le Hamas.

Le Hamas a déclaré : ‘Nous considérons cette démarche comme une déviation de la position historique et authentique de la nation soudanaise, qui a toujours rejeté l'approche de la normalisation et a toujours soutenu la nation palestinienne, la légitimité de la Cause palestinienne, les droits du peuple palestinien, l'arabité de Qods et la nature islamique de la mosquée Al-Aqsa’.

Le Hamas a également souligné : ‘L'annonce des normalisations [avec Israël] par le ministère soudanais des Affaires étrangères a coïncidé avec l'escalade des crimes des envahisseurs fascistes contre la nation palestinienne et le meurtre d'environ 35 Palestiniens - dont des femmes et des enfants - depuis le début de la nouvelle année, ainsi que la confiscation des terres [palestiniennes], le développement des colonies, la profanation des sacro-saints musulmans et chrétiens, en particulier dans la noble mosquée Al-Aqsa - la première Qibla des musulmans. Cette action rend les occupants encore plus effrontés dans la répétition de leurs exactions, sabotages et actes racistes contre le peuple palestinien.

Reste à savoir si le Soudan compte poursuivre ce nouveau chemin ou qu'il finira très tôt de réaliser les conséquences d'une telle décision. Quoi qu'il en soit de la décision soudanaise, le peuple de ce pays ne sera pas prêt à accepter une telle démarche et le régime israélien devra se préparer à de nouveaux défis dans cette région de l'Afrique.

RDC/Rwanda : à quoi devrait-on s'attendre ?

La République démocratique du Congo (RDC) a expulsé les soldats rwandais des troupes de maintien de la paix stationnées dans la ville de Goma, dans l'est du pays.

Dans un communiqué de l'armée congolaise publiée mardi, il est indiqué que les soldats rwandais de la force de maintien de la paix de la Communauté d'Afrique de l'Est ont été expulsés pour des raisons de sécurité.

Le nombre de soldats rwandais dans la force de maintien de la paix est limité en raison des tensions entre les deux pays.

Que devrait-on comprendre de ces tensions entre le Rwanda et la RDC ? Réponse avec Luc Michel, géopoliticien.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV