Le commandant en chef du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) a déclaré que ceux qui ont profané le Saint Coran devraient tirer les leçons du sort du romancier notoire anti-islam Salman Rushdie.
Le général de division Hossein Salami a fait une allocution ce jeudi 2 février lors de la cérémonie de clôture de la 12e édition des compétitions du Saint Coran dans la ville de Mashhad, dans le nord-est de l'Iran.
« Nous disons à ceux qui ont brûlé le Coran que ce feu engloutira votre corps et les transformera en cadavres. Vivez une vie secrète à partir d'aujourd'hui et faites des cauchemars chaque nuit, [car] les musulmans ne vous laisseront pas seuls même si des décennies passent », a souligné le commandant du CGRI.
Avertissant que les jeunes Iraniens sont confrontés aux complots de leurs ennemis alors que ceux-ci essaient de les éloigner de la religion et de les occidentaliser, il a poursuivi : « C'est une source de fierté que les jeunes de notre pays vivent avec le Coran et nous en tirons tous des leçons de vie. »
Salman Rushdie est l'auteur des Versets sataniques, un roman blasphématoire sur l'islam publié en 1988 qui a suscité l'indignation des musulmans à travers le monde. Il est entré dans la clandestinité en 1989 dans le cadre d'un programme de protection du gouvernement britannique, qui comprenait un garde armé 24 heures sur 24. Il est réapparu après neuf ans d'isolement et a fait d'autres apparitions publiques pour une campagne publicitaire contre ce qu'il a qualifié d'« extrémisme religieux en général ».
En août dernier, l'auteur anglo-américain a été poignardé par un homme du New Jersey âgé de 24 ans, qui l'a blessé au cou et au torse juste avant qu'il ne donne une conférence à la Chautauqua Institution à environ 19 kilomètres du lac Érié en Amérique du Nord. Rushdie a perdu la vue d'un œil et l'usage d'une main à la suite de cette attaque.
L'intervention du général Salami fait suite à une action d'un politicien néerlandais d'extrême droite qui a déchiré une copie du Saint Coran dans la ville de La Haye. En Suède, Rasmus Paludan, un militant d'extrême droite suédo-danois, avait brûlé une copie du Coran devant l'ambassade de Turquie à Stockholm. Il a commis cet acte offensant après avoir reçu l'autorisation des autorités suédoises qui ont fourni des gardes de police pour s'assurer que personne ne l'en empêche.
Ces actions scandaleuses ont entraîné la ferme condamnation de la part des musulmans, de nombreux États tels que l'Iran, le Pakistan, la Turquie et les Émirats arabes unis qui ont dénoncé un acte provocateur et islamophobe.
C’est dans ce contexte que le ministère turc des affaires étrangères a convoqué ce jeudi, l'ambassadeur de Norvège à Ankara, Erling Skjonsberg, après avoir appris qu'une profanation du Saint Coran serait programmée en Norvège le vendredi 3 février.
« Après avoir appris qu'il y aura demain une attaque contre notre livre saint, le Coran, en Norvège, l'ambassadeur de Norvège en Turquie [Turquie] vient d'être convoqué à notre ministère », a déclaré une source diplomatique turque à l'agence de presse officielle Anadolu.
« L'approche [de la Norvège] de ne pas empêcher ce nouvel acte de provocation, qui est clairement un crime de haine... est inacceptable et nous nous attendons à ce que l'autorisation soit levée », a ajouté la source.
La Turquie a fermement condamné la mise à feu d'un exemplaire du Coran le mois dernier lors d'une manifestation organisée à Stockholm.
