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Quels scénarios de guerre pour les heures et les jours à venir?

Les missiles exposés lors de la parade des forces armées yéménites, le 21 septembre 2022. ©Farsnews

Le cessez-le-feu de deux mois établi au Yémen avec la médiation de l’envoyé spécial des Nations unies a pris fin après deux prolongations jusqu’au 2 octobre, suite à quoi le porte-parole des forces armées yéménites, Yahya Saree, a annoncé dimanche sur Twitter que « toutes les compagnies pétrolières des Émirats arabes unis et d’Arabie saoudite doivent quitter immédiatement le pays ».

Il a précisé que cet avertissement resterait en vigueur tant que les pays agresseurs membres de la coalition américano-saoudienne n’adhèrent à un cessez-le-feu qui d’ailleurs n’accorde pas au peuple yéménite le droit d’exploiter ses richesses pétrolières ni au gouvernement pour payer les salaires de ses fonctionnaires. Le journal arabophone londonien Rai al-Youm revient sur les six mois qui ont précédé cette situation.

Vidéo: la parade des forces de la Résistance yéménites à Sanaa, le jeudi 15 septembre 2022.

Si le gouvernement de Sanaa s’oppose à la reconduction de la trêve, la raison en sont les multiples cas de violation et de tergiversation de la coalition saoudienne qui a continué d’imposer son blocus tout au long du cessez-le-feu, ainsi que ses attaques quasi-quotidiennes contre les Yéménites, écrit le journal Rai al-Youm.

Ansarallah rompt la trêve!

« En organisant deux immenses défilés militaires au cours desquels il a déployé ses missiles et drones modernes sur terre et en mer, le gouvernement de Sanaa dirigé par le mouvement Ansarallah a transmis un message fort en ce sens que cette fois-ci il n’y aurait pas question de prolonger la trêve pour deux mois de plus, et qu’il serait prêt à reprendre la guerre. » [Regarder la vidéo ci-jointe]

La note publiée par Rai al-Youm continue comme suit : « Dans un communiqué publié dimanche 2 octobre à l’occasion de la fin de la trêve, la délégation yéménite en charge de négociations a réitéré n’avoir constaté au cours des 6 mois de trêve aucun signe d’une volonté sérieuse pour résoudre la crise humanitaire qui devait être considérée comme souci prioritaire. Tout au contraire, une fois que toutes leurs tentatives de mettre à genoux les Yéménites ont échoué, les pays agresseurs ont recouru à la “carte économique”, faisant perdurer encore le blocus. Or, le gouvernement de Sanaa a adhéré à l’accord de cessez-le-feu au cours des six derniers mois et fermé les yeux sur les violations de la trêve, en espérant une simple appréciation de l’envoyé spécial de l’ONU et d’autres pays soutenant directement ou indirectement cet accord, dont les États-Unis, le Royaume-Uni, les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite, et que tout cela conduise à une paix durable, une évolution vers une solution permanente basée sur la cessation du conflit et une réponse complète aux revendications en termes de sécurité avec la levée du siège. Et pourtant, toutes ces parties semblent parier actuellement sur la prolongation du cessez-le-feu, sans aucune amélioration du statu quo, dans l’espoir que les combattants yéménites s’affaiblissent et s’habituent à un soi-disant cessez-le-feu, comme quoi il s’agit d’une faveur de la part du camp opposé. »

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L’auteur de l’article relate ensuite les déclarations du président du Conseil politique suprême yéménite. « Comme l’a déclaré hier le maréchal Mahdi al-Mashat, chef du Conseil politique suprême, à Hans Grundberg, envoyé spécial de l’ONU pour le Yémen, le paiement des salaires de tous les employés du gouvernement et des pensions des entrepreneurs constituent l’une des revendications fondamentales du peuple yéménite ; et en plus, la levée du blocus de l’aéroport de Sanaa et du port de Hudaydah est également essentielle. Mais il semble que personne ne veuille entendre la voix qui exprime ces demandes basiques. Ceci en dépit du fait que ces demandes sont celles convenues lors des négociations de cessez-le-feu et dont l’envoyé onusien avait garanti la mise en œuvre, notamment en ce qui concerne l’augmentation du nombre de vols à destination et en provenance de l’aéroport de Sanaa. »

Vidéo: le missile Al-Mandeb-1 lors de la parade militaire des forces armées yéménites, septembre 2022. ©Harbi Press

Par la suite, la note précise que « la reprise de la guerre par le gouvernement de Sanaa était la dernière option après que toutes les autres options aient été invalidées car, il est illogique de laisser se resserrer le blocus du peuple yéménite, d’accepter que l’aéroport de Sanaa reste fermé sauf pour deux vols par semaine, l’un vers Le Caire et l’autre vers la Jordanie, tandis que la coalition empêche le déchargement de plus de huit pétroliers dans le port de Hudaydah. Il est inacceptable que le Yémen sombre dans une crise de l’énergie tandis que le pillage de ses ressources pétrolières et gazières se poursuit, laissant le peuple yéménite mourir de faim ».

Selon l’auteur, « les missiles balistiques avancés et à précision déployés en mer et sur terre, qui ont été la “couronne” des deux récents défilés militaires et ont le pouvoir d’atteindre n’importe quel endroit en mer Rouge, étaient un message d’avertissement à toutes les parties, en ce sens que la reprise de la guerre sera inévitable, à moins que toutes les revendications yéménites soient réalisées. Mais malheureusement, l’autre partie semble ignorer ce message, faisant preuve du comble de l’irresponsabilité, et pour cette raison, elle risque d’en payer cher ».

« En conséquence, le Yémen n’aura rien à perdre, si la politique d’encerclement et de famine du peuple yéménite se poursuit. Certes, les forces armées yéménites feront preuve de la même efficacité élevée que huit ans avant le cessez-le-feu. »

Image: les missiles exposés lors de la parade des forces armées yéménites, le 21 septembre 2022. ©Farsnews

Toujours selon Rai al-Youm, « ce n’est un secret pour personne que le gouvernement de Sanaa a su profiter des six mois de cessez-le-feu pour développer ses capacités militaires et réorganiser ses rangs de combattants. En effet, cette période de temps représente pour les combattants yéménites l'opportunité de se ressourcer, de reprendre leur souffle et de se préparer à faire face à très probablement une nouvelle étape marquée par la méfiance envers les soi-disant garanties internationales ».

Sur la base de cette note, il est encore possible -selon l’auteur- de mettre de côté toutes les méthodes arrogantes, d’arrêter d’ignorer les capacités de l’armée yéménite et de reprendre les négociations pour répondre effectivement aux revendications yéménites pour lever le blocus, payer les salaires et d’interagir dans le cadre de l’affaire des conditions humanitaires du peuple yéménite.

Rai al-Youm dit espérer que cette opportunité sera mise à profit car, si les flammes de la guerre sont allumées, il sera difficile de l’arrêter.

« N’importe quel point, port ou navire en mer Rouge sera ainsi dans le collimateur de nouveaux missiles balistiques et missiles de croisière déployés en mer ; dans l’intervalle, l’aéroport d'Eilat et tous les navires de commerce israéliens seront dans la cible des attaques d’Ansarallah », conclut l’article.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV