TV
Infos   /   Afrique   /   Zoom Afrique   /   L’INFO EN CONTINU

Zoom Afrique du 30 septembre 2022

Zoom Afrique du 30 septembre 2022

Télécharger 📥

Actualité en Afrique :

  • Sénégal : un taux de croissance de 4,8% attendu en 2022, selon la Banque mondiale
  • Le premier ministre par intérim du mali accueilli en héros au Mali
  • RDC : le démarrage physique de la construction du port de Banana annoncé pour début décembre 2022
  • Tanzanie : l’autorité portuaire annonce le redémarrage des travaux du port de Bagamoyo pour 2023

 

Analyses de la rédaction :

 

1. Burkina Faso: un nouveau coup de force en vue ?

Des milliers de manifestants ont pris d’assaut les artères de la ville de Bobo-Dioulasso, ce jeudi 29 septembre 2022, pour exiger la démission du président du Faso, Paul-Henri Damiba, pour, disent-ils,
son incompétence dans la gestion de la crise sécuritaire. Cette manifestation spontanée fait suite à la récente attaque d’un convoi de ravitaillement à Gaskindé et qui a causé d’énormes pertes en vie
humaines, des blessés et d’importants dégâts matériels.


Des bobolais sont descendus au centre-ville de Bobo-Dioulasso. Au son des sifflets et des vuvuzelas, ils reprenaient en chœur des slogans comme : « Damiba dégage ! Damiba démission ! ». Cette injonction,
adressée au président du Faso Damiba, a été formulée à l’initiative d’une coalition de mouvements de la ville de Bobo-Dioulasso dont les membres sont majoritairement des commerçants. Les manifestants
reprochent ainsi au président Damiba, une « gestion chaotique » de la situation sécuritaire du Burkina Faso qui, selon eux, « menace de précipiter le pays dans l’impasse ».

Ces manifestants, pour rendre ainsi hommage à leurs frères tombés à Gaskindé et particulièrement à leurs collègues commerçants, ont décrété cette journée du jeudi 29 septembre 2022 journée « ville morte». C’est ainsi que certains ont décidé de la fermeture du grand marché de Bobo-Dioulasso et de quelques magasins aux alentours.

Les manifestants ne manquent pas d’inviter le président Paul-Henri Damiba à prendre exemple sur le président malien, au cas où il n’aurait pas de solutions miraculeuses pour sortir le pays de cette
crise car, dit-il, « le bon exemple ça se copie. Mais nous avons constaté que la situation dépasse Damiba et son MPSR. Donc il est nécessaire, pour le bonheur de tous et pour son bien également, de
rendre sa démission et de retourner dans les casernes », a suggéré la Ligue des patriotes.

Les manifestants ont également donné de la voix contre la présence de militaires français au Burkina Faso. Pour eux, les Français ne jouent pas franc jeu dans cette lutte contre le terrorisme. C’est pourquoi ils demandent le départ de l’armée française du territoire burkinabè.

« Si nous sommes sortis aujourd’hui, c’est au regard de la situation du pays. Nous avons applaudi Damiba lorsqu’il est venu au pouvoir et aujourd’hui c’est la déception. Nous lui demandons d’écouter son peuple et de cesser toutes coopérations avec la France, de s’unir à la Russie dans le cadre de la lutte contre le terrorisme », a déclaré un manifestant.
Par ailleurs, la situation se présente inquiétante et très confuse à Ouagadougou, dans la matinée de ce vendredi 30 septembre 2022. Selon certaines sources sur place, des tirs ont été entendus dans la
capitale ce matin et plusieurs artères stratégiques de la ville ont été bloqués.

S’agit-il d’un autre coup de force militaire en cours ? Pour le moment, il est difficile d’affirmer quoi que ce soit. Le mieux qu’on puisse dire, c’est que la situation se présente mal dans la capitale burkinabé. En effet, des tirs ont été entendus à Ouagadougou et la zone de la télévision nationale est inaccessible.

D’autres sources renseignent que plusieurs quartiers de la ville ont été bouclés. Le signal de la RTB, télévision nationale, est coupé.
Pour l’heure, les autorités n’ont fait de commentaire sur cette situation confuse qui rappellent les prémices du coup de force militaire du lundi 24 janvier 2022.

Une affaire à suivre... 

 

2. Les contingents onusiens pour la paix: forces sincères ou agents du
néocolonialisme?


La Force de maintien de la paix de l’ONU, couramment appelée les
Casques bleus, se trouve sous l’emprise d’innombrables critiques dans le cadre de son action, plus particulièrement sur le continent
africain. Manque d’actions efficaces, divers abus et vol des
ressources naturelles des pays concernés par lesdites missions –
représentent les quelques des multiples accusations visant les
contingents. Nombreux sont ceux qui appellent au départ pur et simple
de ces forces.
Les manifestations à divers endroits de l’Afrique contre la présence
des forces onusiennes de maintien de la paix ne datent pas d’hier :
Centrafrique, Mali, République démocratique du Congo, entre autres. En RCA, la Minusca (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique) était souvent accusée d’inaction face aux groupes rebelles, surtout durant la période où ces groupes contrôlaient près de 2/3 du territoire centrafricain.

Aujourd’hui et alors que l’autorité nationale a été restaurée sur
l’écrasante majorité de la République centrafricaine suite aux
nombreuses réformes efficaces des Forces armées nationales (FACA) et des autres structures sécuritaires avec l’implication d’instructeurs
russes, nombreux des citoyens centrafricains considèrent qu’après les
longues années de présence sans résultat notable sur le terrain, mis à
part pour certaines forces africaines composant la Minusca, le temps
serait venu de mettre fin à cette présence.

Le Mali est un autre exemple. Et à l’instar de la RCA, nombreux sont
les citoyens maliens qui souhaitent le départ pur et simple de la
Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali), comme le rappelle la télévision
panafricaine Afrique Média.

Dans le cas de la République démocratique du Congo – les récentes
manifestations de fin juillet à l’encontre cette fois-ci de la Monusco
(Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en
République démocratique du Congo), dans les villes de Goma et de
Butembo, avaient été endeuillées par des tirs visant les manifestants
congolais, ayant fait de nombreuses victimes (mort et blessés) de la
part des forces onusiennes. Il y aurait eu pas moins de 30 morts parmi
les habitants et plus de 70 blessés.

Beaucoup d’observateurs auraient évidemment plutôt souhaité voir la
rage des contingents onusiens à stabiliser sincèrement les pays
concernés, en mettant en déroute les nombreux groupes armés présents ne serait-ce qu’en RDC, qui ne cessent d’y maintenir l’instabilité et la violence, que de tuer des civils venus exprimer leur colère en qualité de citoyens du pays où ces éléments onusiens se trouvent. Cela sans oublier les nombreuses accusations d’abus sexuels commis par le personnel de l’ONU en RDC, comme à d’autres endroits des missions en Afrique.

Mais pourquoi un tel manque d’efficacité ou manque de volonté à jouer
réellement un rôle stabilisateur des dites missions onusiennes en
terres africaines ? Pour répondre à cette question, il faut certainement comprendre deux aspects primordiaux. Le premier étant lié à des intérêts économiques, sachant que les pays africains regorgent de matières premières stratégiques. Le cas encore une fois de la RDC ne fait que le confirmer. Il est donc évident qu’une stabilisation rapide de la situation sur le terrain ne rentre pas dans les intérêts de certains représentants onusiens, ayant directement ou indirectement des intérêts économiques dans les pays concernés. Cela évidemment sans remettre en cause l’engagement de tous les éléments onusiens prenant part dans ces missions dites de stabilisation et de paix. Il n’empêche que la morale annoncée est loin de faire l’unanimité au sein des preneurs de décisions des diverses structures de l’ONU et de leurs principaux représentants sur place.

L’autre problème, que nous avons déjà soulevé dans le passé, est que
les divers secrétariats onusiens restent fermement liés aux intérêts
d’une extrême minorité planétaire, à savoir l’establishment
occidental. Mais une extrême minorité qui s’obstine à refuser de
perdre son hégémonie internationale.

Ce qu’il en ressort ? Le fait que lorsque cet establishment occidental
n’est aucunement intéressé par la résolution des défis sécuritaires
dans tel ou tel pays, notamment d’Afrique, il en va de son intérêt à
faire prolonger les conflits autant que possible. Et ce aussi bien
dans un but géo-économique que géopolitique. Et compte tenu de cela, il est évident que lorsqu’un citoyen d’un pays occidental, ou simplement affilié à l’Occident collectif, est nommé responsable de missions de stabilisation et de maintien de la paix – il ne fera qu’appliquer ce pourquoi il a été adoubé par l’élite pour laquelle il est au service.

D’où encore une fois l’énorme importance d’une réforme profonde des
différents instituts de la machine onusienne, à défaut de quoi les
grandes organisations régionales, continentales et internationales
non-occidentales, devront prendre leurs responsabilités et ne plus
donner le feu vert aux activités macabres d’éléments n’ayant rien à
avoir avec de véritables missions de paix et de stabilisation.


Mikhail Gamandiy-Egorov

3. Mali-Guinée : le nouveau corridor anti-sanction est né!

Dès qu’un pays africain annonce ne plus vouloir des diktats venus de
Communauté internationale, il est directement placé sous sanction. Ce
n’est pas un fait nouveau, certes, mais cette même Communauté
internationale ne se cache même plus et procède à visage découvert. La Guinée est maintenant sous le feu des sanctions et le Mali reste
fidèle à la Guinée.

Le Mali a jugé « illégales et illégitimes », mercredi, les nouvelles
sanctions de la CEDEAO contre la Guinée, et a déclaré son soutien
indéfectible à Conakry.

Le Mali a réitéré son soutien aux autorités de la transition de la
Guinée. Dans un communiqué le mercredi 28 septembre 2022, le
gouvernement de Bamako a dit avoir pris connaissance du communiqué de la CEDEAO sur la situation au Mali et en Guinée.

« Concernant la République de la Guinée, le gouvernement de la
transition a été outré par des sanctions illégales, illégitimes et
inhumaines qui impactent négativement la vie des populations
guinéennes », a déploré le Mali qui se désolidarise de toutes ses
sanctions prises à l’encontre de la Guinée, en précisant qu’il ne leur
réservera aucune suite. Non seulement, le Mali ne compte pas appliquer les sanctions de la CEDEAO contre la Guinée, mais il envisage aussi d’adopter des mesures, si nécessaires, pour assister la République de la Guinée, « pays frère ». Le Mali souligne aussi que l’objectif de la CEDEAO est d’améliorer les conditions de vie des populations et non d’adopter des sanctions contre productives les affectant.

« En outre, il convient de noter que les transitions politiques ne
résultent que de la mauvaise gouvernance. En conséquence, les
autorités de la transition méritent d’être accompagnées par la CEDEAO pour mener des réformes politiques et institutionnelles qui
contribueraient à renforcer la bonne gouvernance et la stabilité »,
note le communiqué de Bamako.

Le Mali et la Guinée ajoutés au Burkina Faso, sont depuis des mois,
suspendus de toutes les institutions de la CEDEAO en raison des divers coups de force militaire enregistrés dans ses pays.

La CEDEAO reproche notamment à Conakry de ne pas vouloir rendre le pouvoir dans de meilleurs délais. Ainsi, « il a été arrêté la prise de
sanctions progressives sur des individus et contre les autorités
guinéennes ».
« Très rapidement, le président en exercice de la Cedeao et le
président de la commission de la Cedeao vont établir une liste de
personnes à sanctionner et, de manière graduelle, appliquer ces
sanctions », selon le communiqué final du sommet extraordinaire de la
CEDEAO tenu à New York, en marge de la 77è session de l’Assemblée générale des Nations Unies.

Comme enseigne la sagesse populaire, c’est dans les difficultés qu’on
reconnait ses vrais amis. La Guinée a été là quand le Mali était sous
embargo de la Cedeao. À son tour, le Mali aussi s’engage à ne pas
trahir son allié. C’est dans cette optique que le Mali a décidé de se « désolidariser de toutes les sanctions illégales, inhumaines et illégitimes prises à l’encontre de la République sœur de Guinée et ne leur réservera aucune suite ». Aussi, compte-t-elle adopter des mesures pour assister la République de Guinée, afin « d’annihiler les conséquences de ces sanctions inutiles contre le Peuple et les autorités de la Guinée ».
Dans son communiqué, le Mali a tenté de donner une leçon de morale à la Cedeao. Pour lui, l’objectif de cette organisation est d’améliorer
les conditions de vie des populations et non d’adopter des sanctions
contre-productives les affectant.

Comme elle l’a fait avec le Mali, la Guinée de Mamadi Doumbouya a
bénéficié du soutien du gouvernement malien. « Le Gouvernement de la Transition exprime sa solidarité indéfectible et son ferme soutien au
peuple frère et au Gouvernement de la République de Guinée dans leur engagement à jeter les bases d’une refondation de l’État guinéen à travers des réformes politiques et institutionnelles nécessaires à un
retour apaisé, crédible et sécurisé à un ordre constitutionnel normal », a précisé le gouvernement du Mali.

Par ailleurs, il se pourrait également que le rapprochement entre
l’Iran et le Mali, qui sont deux pays qui connaissent les régimes de
sanctions, puisse jouer un rôle clé dans la naissance d’un corridor
anti-sanction. Les fameux régimes de sanctions n’ont plus l’effet escompté depuis que le monde a basculé dans une optique de multipolarité. Les seuls à souffrir d’un régime de sanction c’est bien les peuples, d’où l’illégalité de ces sanctions, qui normalement, devrait être condamné par la Communauté internationale au lieu d’être encourager !

 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV