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Karich: restitution de droit libanais ou guerre avec ou sans le PGAC

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le secrétaire général du Hezbollah, Seyyed Hassan Nasrallah. (Archives)

Sur fond de nouvelles mises en garde de Seyyed Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah aux Américains et aux sionistes contre d'éventuels agissements dans l'affaire du différend frontalier entre le Liban et la Palestine occupée, Amos Hochstein, l'émissaire américain se doit d’adopter des positions qui satisferont les Libanais lors de son déplacement à Tel-Aviv.

Déjà il y a deux semaines, Seyyed Hassan Nasrallah a mis en garde contre le recours du Liban à l’option militaire en cas de poursuite des agressions sionistes et de leur mainmise sur le gisement gazier de Karish situé dans la zone maritime contestée entre le Liban et Israël, après quoi, les autorités israéliennes ont annoncé en présence de l’émissaire américain en visite à Tel-Aviv, le report d’au moins un mois de l'extraction du gaz attendu initialement en septembre.

Les Israéliens s'inquiètent des risques sécuritaires et militaires de l'exploitation du champ de Karish alors qu’à défaut de l’aboutissement du projet dans les délais impartis, ils devront payer au moins 30 millions de dollars de dommages et intérêts. D'ailleurs, Amos Hochstein et l’ambassade US à Beyrouth savent bel et bien qu’avec le Hezbollah l’Amérique ne pourra plus mettre en œuvre sa méthode habituelle de chantage par rapport au Liban.

Pour se débarrasser de ce calvaire, Washington et Tel-Aviv risquent, selon de nombreux experts, de lier le sort de l'affaire de la démarcation maritime à d'autres dossiers régionaux voire mondiaux, à titre d’exemple les négociations de Vienne et l'accord sur le nucléaire iranien. A ce sujet, le secrétaire général du Hezbollah a déclaré haut et fort lors de son discours d’hier soir, vendredi 19 août, que le différend maritime avec Israël tout comme le gaz et le pétrole du Liban n'ont ni l’un ni l’autre rien à voir avec les négociations de Vienne sur la levée des sanctions illégales contre l’Iran.

A l’approche de l’échéance de l’obtention d’un accord sur l’extraction du gaz et du pétrole du gisement Karish et la démarcation des frontières entre le Liban et Israël, Nasrallah, s’adressant aux Américains et sionistes, souligne que le seul moyen d’apaiser les tensions et d’éviter le recours à l’option de l’escalade des tensions est de répondre aux exigences du gouvernement libanais concernant les droits maritimes de son peuple.

Les avertissements interviennent alors qu’Amos Hochstein qui joue le rôle de médiateur dans l'affaire du différend frontalier entre le Liban et Israël, était censé se rendre en Palestine occupée hier (vendredi) et discuter des développements de l'affaire avec les autorités sionistes. Or la visite de Hochstein a été reportée à la fin du mois d’août après laquelle il atteindra directement l’Amérique sans se rendre à Beyrouth comme prévu. En outre, les médias sionistes ont révélé qu’Eyal Holta, chef du Conseil de sécurité intérieure sioniste est attendu aux Etats-Unis dans les prochains jours pour discuter de l'affaire de la démarcation maritime et de plusieurs autres questions.

Dans ce contexte, l’armée israélienne a effectué au cours des derniers jours, des mouvements militaires suspects sur le front nord de la Palestine occupée et plus particulièrement sur la côte libanaise. Des sources informant qu’il s’agit de mesures préventives à un moment où les autorités israéliennes tiennent à faire preuve de retenue pour ne provoquer aucune tension sécuritaire à la frontière avec le Liban. A cet égard, les sources diplomatiques occidentales affirment que Washington empêchera à tout prix toute action qui saperait la stabilité ou mènerait à la guerre et à un conflit militaire entre le Hezbollah et Israël, comme le souhaitent d’ailleurs ses alliés européens en raison de leur besoin de pétrole et de gaz enfouis dans la Méditerranée.

A ce stade, les démarches entreprises par Washington montrent qu’il cherche à relier l’affaire de différend frontalier aux développements internes au Liban pour l’examiner après les élections présidentielles libanaises : Washington et Tel-Aviv ne veulent pas que la délimitation maritime du Liban soit résolue sous le mandat du Michel Aoun, allié du Hezbollah, espérant que le prochain président sera choisi parmi leurs pions et les affiliés du Parti des Forces libanaises de Samir Geagea. Sans oublier le Premier ministre Najib Mikati, chargé de former le gouvernement au Liban, qui n’est pour l’instant pas en mesure de dire non aux Etats-Unis.

Pour ce faire, les Américains semblent songer à remonter le peuple libanais contre la Résistance en provoquant des tensions pour imputer au Hezbollah les crises politiques et économiques qui en résultent et l’accuser ensuite d’avoir retardé le processus de traitement de l’affaire maritime et la sortie du pays de la crise. Dans ce sens, la récente obstruction des Etats-Unis et de la Banque mondiale dans le processus de transfert de gaz et d'électricité de l'Égypte et de la Jordanie vers le Liban ne peut être dissociée des plans US qui ont pour objectif de rendre plus critique la situation chaotique des Libanais.

Lors de sa brève allocution, Nasrallah a clairement mis en garde que le Hezbollah est conscient des plans visant à bafouer les droits des Libanais tout en montrant que ses menaces ne sont pas de simples mots et se réaliseront à mesure que la date limite fixée pour le retrait d’Israël du champ de Karish s’approche. Mais la censure médiatique tant sur le plan militaire que sécuritaire, empêche toute prise de parole dans les territoires occupés sur les récentes déclarations du secrétaire général du Hezbollah pour ainsi conduire les responsables à parvenir à un accord diplomatique sur la délimitation de la frontière avec le Liban plutôt qu’à recourir à l’option militaire.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV