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Zoom Afrique du 19 août 2022

Zoom Afrique du 19 août 2022

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Actualité en Afrique :

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  • Agression d’une diplomate sénégalaise au Canada: une association de diplomates sénégalais se déclare « inquiète » et « préoccupée »
  • Ciment : après 89 milliards de FCFA d’investissements, Mira SA devrait quadrupler sa production au Cameroun à fin 2022
  • Nigeria : l'État d'Edo se dote d'un centre d'innovation numérique agricole
     

Analyses de la rédaction :

Comment les FAMAs abattara le 1er Mirage2000? 

Le Mali peut t-il vraiment menacer les avions de l'Armée de l'Air française? 

"Beaucoup voient dans l’action de monsieur Abdoulaye Diop, ministre malien des affaires étrangères, une démarche parfaitement légale et souveraine à l’encontre de la France. Quarante-huit heures après le retrait des dernières troupes de la force Barkhane le chef de la diplomatie malienne a fait savoir, par voie de presse, qu’il comptait saisir l’ONU suite selon lui à de fréquentes violations de l’espace aérien de son pays par l’Armée de l’Air et de l’Espace. Il a rappelé que celui-ci se réservait même le droit de faire usage de la légitime défense menaçant ainsi d’abattre d’éventuels avions français qui viendraient à survoler le Mali. La france n'a-t-elle pas l'intérêt à le prendre au sérieux ?
Sans hésitation la réponse est oui ! Sous l’impulsion de son droit à exercer sa souveraineté, le colonel Assimi Goïta, ce pays d’Afrique sub-saharienne a quitté l’orbite des satellites de l'ex-puissance colonialiste pour rejoindre celles qui résistent à l'occupation. De ce fait la défense de la souveraineté bafouée du Mali par des années d'occupation française est devenus la base de sa diplomatie plutôt que la capitulation face a la France. Peut t-on prendre au sérieux de telles menaces ? Vous allez découvrir dans les lignes qui suivent qu’en fait monsieur Abdoulaye Diop pas plus que son homologue à la défense du Mali, le colonel Sadio Camara, n’ont guère exagéré et que le Mali est parfaitement capable d'abattre Mirage2000, Raphaël et autres. 

Outre donc les menaces contre les avions de l’Armée, le Mali peut parfaitement compter sur la Chine pour saisir le Conseil de sécurité des Nations unies afin qu’il puisse contraindre la France à ne plus violer l’espace aérien souverain du Mali. Déjà il faudra que le chef de la diplomatie malienne apporte des preuves factuelles desdites violations par des avions ou des drones militaires français. Et il le fera. Ensuite pourquoi la Chine et non la Russie quand on sait que le Mali s’entretient désormais personnellement des liens forts avec ? 

Reste ensuite les menaces d’avoir recours au droit de faire «usage de la légitime défense» par le Mali contre l’Armée de l’Air et de l’Espace. En l’objet le ministre malien des affaires étrangères met en garde la France contre la possibilité de voir ses avions et/ou drones descendus par les Forces Armées Maliennes. Mais au fait en ont-elles les possibilités tactiques ? C’est loin d’être gagné.

Il faut d’abord voir l’état de la DCA malienne, et là c’est loin d’être brillant. Les FAMa alignent d’abord une poignée de blindés sur chenilles ZSU-23/4 d’origine soviétique et disposant chacun de quatre canons-mitrailleurs de calibre 23 millimètres. Par ailleurs elles possèdent quelques dizaines de vieux missiles sol-air 9K32 Strela également construits du temps de l’URSS et adaptés à la défense anti-aérienne à courte portée. Il est à noter que la Russie a jusque là refusé de fournir des missiles S-300 au Mali.

Vient ensuite la «chasse malienne» qui revient en fait à six Aero L-39ZA Albatros et à deux Sukhoi Su-25 Frogfoot tous de seconde main et livrés récemment par la Russie. Ce sont donc au mieux des avions d’attaque et au pis des pièces de musée sans aucune valeur. Le plus grand flou règne actuellement autour des deux ou trois Embraer A-29B Super Tucano fournis avec l’aide des États-Unis du temps du G5 Sahel. Certains disent qu’ils ne volent plus, faute de pièces détachées et de munitions. Enfin quoi qu’il en soit aucun de ces avions ne pourrait décemment menacer un appareil de l’Armée de l’Air et de l’Espace, en tous cas surement pas un Dassault Aviation Mirage 2000D. C’est le modèle de chasseur le plus présent en Afrique sub-saharienne pour la France.

Reste qu’aussi fou que cela puisse paraître une patrouille d’Aero L-39ZA Albatros ou de Sukhoi Su-25 Frogfoot maliens pourrait parfaitement s’en prendre à un Airbus DS A400M Atlas, à un Beechcraft Super King Air 350 Vador, ou encore à un Lockheed-Martin KC-130J Super Hercules français. Ces avions sont bien protégés contre les menaces, mais uniquement celles des missiles air-air et sol-air. Contre des tirs de canons-mitrailleurs ou des salves de roquettes, il n’y a que le professionnalisme et le sang froid des équipages pour les sauver. Éventuellement aussi la manœuvrabilité de l’avion lui-même. Or il est fort peu probable que les Su-25 Frogfoot maliens disposent de missiles anti-aériens. Ils n’ont pas été livrés par la Russie dans ce sens.

Imaginons le scénario du pire. Pour une raison X ou Y l’Armée de l’Air du Mali en vient à abattre dans son espace aérien un avion de transport de l’Armée de l’Air et de l’Espace. Il n’y aurait évidemment aucun survivant. Cela pourrait déboucher sur un casus belli, c’est à dire un acte militaire si grave qu’il représenterait une déclaration de guerre d’un État contre un autre État. Si l’année 2022 en a eu un exemple concret avec l’attaque de l’Ukraine par la Russie, le cas le plus célèbre dans l’histoire contemporaine demeure Pearl Harbor en décembre 1941. Alors que la France prenne garde et évite surtout de regarder du haut le Mali et son héroïque armée.

 

Comment la France disparaître en Afrique? 

La géopolitique internationale évolue rapidement. On assiste à une accélération du changement mondial sous l'effet de la crise énergétique, de la guerre en Ukraine et de la perte de la prépondérance du dollar dans l'économie et les transactions commerciales mondiales. Dans le même temps, la politique d'accords et d'alliances multinationaux s'étend et se diversifie. 

Dans ce contexte, le gouvernement français suit avec une grande inquiétude l'expansion du Commonwealth sur le continent africain. Les 56 États membres du conglomérat hérité de l'empire colonial britannique comprennent traditionnellement 19 pays africains. Le 25 juin, le Togo et le Gabon ont décidé de rejoindre le Commonwealth. Tous deux étaient jusqu'alors deux piliers importants de la francophonie et de l'ancien empire colonial français en Afrique.

Les analystes et observateurs de l'évolution de la géopolitique africaine n'ignorent pas que cette entrée de deux membres actifs de la francophonie dans le Commonwealth n'est pas sans lien avec le projet de gazoduc Nigeria-Maroc, qui se prolongerait par le détroit de Gibraltar jusqu'en Europe. Le gazoduc géant, qui part du Nigeria, membre actif du Commonwealth, pourrait être relié au sud au Gabon, qui possède d'importantes quantités de gaz mais ne les exporte pas et ne les exploite pas, étant obligé d'en réinjecter 90 % sous terre. La liaison Nigeria-Gabon permettrait également au Cameroun, également membre du Commonwealth, d'exporter ses excédents de gaz et d'électricité.    

Plusieurs pays africains qui bénéficieront de l'oléoduc Nigeria-Maroc, comme le Bénin, la Côte d'Ivoire, la Guinée, le Sénégal et la Mauritanie, pourraient suivre les traces du Togo et du Gabon, craint la diplomatie française. Les liens entre le Royaume du Maroc et le Royaume-Uni se renforcent et se diversifient. De grandes entreprises britanniques du secteur de l'énergie ont des contrats avec le Maroc, et le projet de construction du câble sous-marin reliant le parc éolien-solaire d'énergie verte du sud du Maroc à la Grande-Bretagne est déjà en cours avec la fabrication du câble de 3 700 kilomètres de long par la société XLCC à Hunterston, en Écosse. De son côté, la start-up Xlinks se prépare à construire une centrale solaire de 10 gigawatts dans le sud du Maroc pour alimenter le marché britannique. Le royaume marocain, qui n'est pas encore membre du Commonwealth - il pourrait le rejoindre à moyen terme - favorise l'expansion du néo-empire britannique sur le continent africain.
La France est donc extrêmement inquiète. En l'absence d'un grand projet d'intégration africaine, et après l'échec de son intervention armée au Mali, la diplomatie française commence à se sentir orpheline. Les pays du Maghreb, traditionnellement alliés à l'ancienne métropole coloniale, et francophones même sans appartenir à l'organisation, comme dans le cas de l'Algérie, réorientent leur diplomatie et leur action extérieure.

 

Quel rôle jouent-ils les USA en RDC ?

Après sa visite d'une journée à Kinshasa, Antony Blinken doit se rendre à Kigali, mardi, pour la dernière étape de sa tournée africaine et sans doute l'une des plus délicates. À Kinshasa, le secrétaire d'État américain s'est dit préoccupé par le soutien du Rwanda au groupe rebelle M23, auteur de massacres en RD Congo. Il a demandé davantage de "transparence".

Cela intervient alors que les deux pays à savoir les USA et le Rwanda entretiennent de fortes relations bilatérales.

Quel rôle jouent-ils les USA en RDC ? Luc Michel, géopoliticien nous en dit plus.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV