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E-Press du 10 aout 2022

La chaîne BFMTV, dirigée par un Franco-israélien, a supprimé l’extrait, dans lequel Alain Gresh, directeur du média indépendant « Orient XXI», affirme que «c’est Israël qui est à l’initiative» de l’escalade de violence à Gaza. Cette censure a évoqué une polémique dans les milieux médiatiques en France. ©IRNA

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Au sommaire :

1- Censure sioniste en France: BFMTV supprime l’interview d’Alain Gresh

L’interview télévisée du journaliste Alain Gresh, ancien rédacteur en chef du « Monde diplomatique », a été supprimée du site internet de la chaîne d’information BFMTV.

Le spécialiste y expliquait que « cette escalade a été déclenchée par Israël, sans qu’Israël, au moment de déclencher ses opérations, n’ait subi aucune attaque ».

« C’est la quatrième ou cinquième guerre qu’Israël mène contre Gaza avec des centaines de gens tués. Le peuple palestinien vit sous occupation, à Gaza comme en Cisjordanie. Et cette situation ne peut que déboucher sur des violences, que sur des affrontements […] C’est cette situation [de blocus total à Gaza] qui crée les escalades successives. Malheureusement, Israël ne tire aucune leçon […] Israël n’accepte pas de se plier aux résolutions de l’ONU [qui lui demande de se retirer des territoires occupés] et se plaint d’être l’agressé, ce qui est quand même un paradoxe », a-t-il poursuivi.

La suppression de cette vidéo a suscité de nombreuses réactions en ligne, certains s’étonnant de ce qu’ils qualifient de « censure ». Principale raison invoquée : Alain Gresh serait considéré comme « trop critique envers Israël » ou « pro-Palestine ». Certains y voient même directement la main du propriétaire de BFMTV, le franco-israélien Patrick Drahi, a déclaré Elsa de La Roche Saint-André dans un article publié par le journal français Libération.

Selon ce quotidien français, Alain Gresh estime en tout cas que c’est sa position vis-à-vis d’Israël qui a conduit BFMTV à supprimer le passage mettant en cause Israël. « Aujourd’hui, le sujet de la Palestine suscite des peurs, notamment quand on l’aborde comme moi je fais, donc de manière un peu radicale, déroule-t-il. Pour moi, ce ne sont pas deux peuples qui se battent pour se partager la terre, mais il y a un occupant et un occupé. »

Selon l’Agence de presse turque Anadolu, même mésaventure se réalise pour le géopolitologue Pascal Boniface, qui assure que son invitation sur le sujet a également été annulée.

« J’ai également été désinvité avant hier sur cette chaîne après qu’on ait insisté pour que je bloque un créneau de 30 minutes. Peut-être une erreur d’un programmateur qui a été vite corrigée car je ne suis pratiquement jamais invité sur cette chaîne », a-t-il fait savoir, lui aussi sur les réseaux sociaux.

À noter que les deux hommes font partie des voix qui portent en France, et au niveau international, quand il s’agit de dénoncer, entre autres, la colonisation et la politique agressive menée par Israël.

La chaîne BFMTV continue pourtant d’inviter le Franco-Israélien, Julien Bahloul, présenté comme un habitant de Tel-Aviv alors qu’il n’est autre que le porte-parole réserviste de l'armée sioniste.

Il a, par ailleurs, été community manager de l’armée israélienne en 2012, et également journaliste de la chaîne I24News, qui appartient au groupe Altice, qui possède BFMTV.

Les médias français sont toujours ciblés par les pressions du régime sioniste et du lobby pro-sioniste très actif sur la scène politique en France.

Selon le SNJ, le syndicat national de journalistes en France, déjà en 2018, l’ambassade du régime sioniste à Paris, a exigé purement et simplement l’annulation de la diffusion par France Télévisions du documentaire "Gaza, une jeunesse estropiée", montrant les tirs assassins des soldats de l’Armée d’occupation visant notamment de jeunes manifestants à Gaza qui réclament leur droit au retour.

Pour les syndicats français de journalistes (SNJ, SNJ-CGT, CFDT-Journalistes, membres de la Fédération internationale des journalistes, première organisation mondiale de défense des journalistes avec 600.000 membres), cette volonté d’imposer la censure contre un média en France était une ingérence grossière inadmissible d’autant qu’elle est contraire à la liberté d’expression et au pluralisme d’opinions contenus dans la Charte du Conseil de l’Europe.

Selon les activistes médiatiques, le régime sioniste doit arrêter « ce diktat intolérable qui agit au mépris de la liberté d’expression pour nier une seule vérité : celle des frappes de son armée contre les Palestiniens qui survivent dans la prison à ciel ouvert qu’est devenu Gaza, du fait du blocus imposé par le régime de Tel-Aviv depuis 2007.

Source : IRNA

 

2- 70% des armes occidentales n'arrivent jamais au front ! 

70% des armes occidentales envoyées en Ukraine n’atteignent-elles jamais la ligne de front ?

La chaîne américaine CBS a dépublié un reportage largement partagé dans lequel un militant approvisionnant le pays en équipement non létal avait déclaré que seulement 30% des armes occidentales rejoignaient leur destination sur la ligne de front.

Autocensure ou réelle gaffe ? La chaîne américaine CBS a rétropédalé le 7 août et annoncé dépublié pour « mise à jour » un documentaire largement partagé sur les réseaux sociaux portant sur le parcours des armes – dont l’Occident inonde l’Ukraine – dans le pays jusqu’à leur arrivée entre les mains des combattants sur la ligne de front.

Le film long d’une vingtaine de minutes, intitulé « Arming Ukraine » (« Armer l’Ukraine »), est encore visible en ligne car republié par des internautes. On peut y voir, entre autres, le reporter Adam Yamaguchi filmé en train de suivre une tentative de livraison d’armes, notamment des lance-missiles américains Javelin, jusqu’en première ligne dans des voitures banalisées. Repérés par les drones russes et pris pour cible par l’artillerie, les militaires battront finalement en retraite sans pouvoir faire leur livraison.

Mais c’est un autre passage qui a attiré l’attention des internautes. On y voit un certain Jonas Ohman, un Suédois patron de l’ONG Blue/Yellow (Bleu/Jaune) basée en Lituanie, selon le site de l’OTAN, fournissant des armes « non létales » destinées aux combattants ukrainiens, noter que seule part minoritaire des approvisionnements arrivait effectivement entre les mains de ceux à qui elles étaient destinées.

« Tout ce matériel traverse la frontière et après il se passe quelque chose. Quelque chose comme 30% [du matériel], peut-être, atteint sa destination finale », assure-t-il dans un passage (à partir de 23 secondes) relayé par la chaîne sur Twitter avant sa suppression justifiée en ces termes par CBS : « Nous avons supprimé un tweet faisant la promotion de notre récent documentaire, « Arming Ukraine », qui citait l’évaluation du fondateur de l’association à but non lucratif Blue-Yellow, Jonas Ohman, fin avril, selon laquelle seulement 30% environ de l’aide atteignait les lignes de front en Ukraine ».

Dans un autre message, le média déclare que l’intéressé estime désormais que depuis que ses propos ont été enregistrés – au mois d’avril –, la livraison des armes « s’est améliorée ». « De plus, l’armée américaine a confirmé que l’attaché de défense, le général de brigade Garrick M. Harmon, est arrivé à Kiev en août pour le contrôle et la surveillance des armements », peut-on encore y lire.

« Toutes ces choses traversent la frontière et après il se passe quelque chose. Quelque chose comme 30% peut-être atteint sa destination finale ».

Au regard de ces nouveaux éléments, la chaîne se serait alors résolue à dépublier son documentaire pour une mise à jour devant « refléter ces nouvelles informations et les diffuser à une date ultérieure ».

Colère de Kiev, qui demande « une enquête interne » chez CBS

À Kiev, où le documentaire a manifestement déplu aux autorités, la décision de retirer le film a été saluée : « Cette première étape est la bienvenue, mais ce n’est pas suffisant. Vous avez trompé un vaste public en partageant des affirmations non fondées et en sapant la confiance dans la fourniture d’une aide militaire vitale à une nation résistant à l’agression et au génocide. Il devrait y avoir une enquête interne pour savoir qui a permis cela et pourquoi », a tweeté le ministre des Affaires étrangères ukrainien Dmytro Kuleba.

La veille, il avait également tancé un rapport d’Amnesty International mettant en cause les agissements de l’armée ukrainienne comme « de la fausse « neutralité », pas de la véracité ».

Dans le documentaire dépublié, dont on peut se demander s’il sera remis en ligne un jour comme promis, la question du détournement des armes occidentales sur le « marché noir » y est centrale, dans un pays dépeint comme souffrant encore de la corruption « post-soviétique ». « Il y a comme des seigneurs du pouvoir, des oligarques, des acteurs politiques », constate entre autres le fameux Jonas Ohman.

L’Ukraine est en effet classé comme l’un des pays les plus corrompus au monde, avec un score de 122/180 sur l’indice de perception de la corruption 2021 selon Transparency International, où 180 représente le plus corrompu et 0 le moins.

Mauvais souvenirs d’Irak et d’Afghanistan

Interrogée dans le film de CBS, Donatella Rovera, conseillère principale en matière de crise pour Amnesty International, s’inquiète des livraisons massives d’armes à l’Ukraine, rappelant que des situations analogues ont dégénéré dans l’histoire récente.

« Nous avons vu beaucoup d’armes arriver en 2003 avec l’invasion de l’Irak par les États-Unis, puis en 2014 lorsque Daesh a pris le contrôle de grandes parties du pays et s’est emparé d’importants stocks d’armes qui étaient destinés aux forces irakiennes », a-t-elle rappelé. « Plus récemment, nous avons vu la même situation se produire en Afghanistan », se souvient-elle encore.

L’année dernière, les images des talibans exhibant fièrement uniformes et armes américaines dérobées à l’armée afghane après leur victoire éclair avaient fait le tour du monde. Dans le passé Daesh avait largement bénéficié des pillages de stocks de l’armée irakienne et des armes occidentales ont été régulièrement vues entre les mains de djihadistes en Syrie.

Le problème du détournement illicite n’est pas ignoré par les autorités américaines qui pourtant se disent confiantes « dans l’engagement du gouvernement ukrainien à protéger et à rendre compte de manière appropriée de l’équipement de défense d’origine américaine », comme l’avait expliqué en juillet Bonnie Denise Jenkins, sous-secrétaire au contrôle des armements et à la sécurité internationale au département d’État américain. L’Ukraine pour sa part a créé une commission pour suivre le parcours des armes dans le pays.

En avril, une source du renseignement américain citée par CNN avait fait valoir que Washington n’avait pas de visibilité sur le devenir des armes après un certain temps en raison du « brouillard de guerre » et de leur absence de contrôle sur le terrain. RT.com avait pour sa part a identifié en juillet sur le darknet des annonces offrant à la vente du matériel militaire occidental en Ukraine sans pour autant pouvoir établir si ces annonces étaient sérieuses.

L’aide militaire à l’Ukraine en provenance des États-Unis entre le 24 janvier et le 1er juillet s’élève à plus de 23 milliards de dollars, selon des données du Kiel Institute for the World Economy, auxquels s’ajoutent, selon la même source, plusieurs autres milliards en provenance de pays occidentaux dont le Royaume-Uni (3,8 milliards), la Pologne (1,80 milliard), l’Allemagne (1,44 milliard) ou encore la France (160 millions). L’Union européenne a pour sa part envoyé 2 milliards de dollars de matériel militaire à destination de l’Ukraine.

Le 8 août, le Pentagone a annoncé une nouvelle tranche d’aide militaire d’un montant d’un milliard de dollars comprenant des missiles pour les systèmes américains d’artillerie Himars, des missiles pour les systèmes de défense anti-aérienne NASAMS ou encore des missiles anti-chars Javelin ainsi que 75 000 obus de 155 mm.

Source : RT France

 

3- Et les F-16 du Sultan ? 

Une délégation turque est attendue à Washington pour négocier l’achat d’avions F-16 Viper

L’achat par la Turquie de chasseurs-bombardiers F-16 Viper paraît très mal engagé, étant donné qu’il suscite une forte opposition parmi les élus du Congrès des États-Unis. Au point que, dans sa version de la Loi d’autorisation de la Défense nationale [National Defense Authorization Act – NDAA] pour l’année 2023, la Chambre des représentants a adopté un amendement le rendant quasiment impossible.

Pour rappel, exclue du programme F-35 pour avoir mis en service des systèmes russes de défense aérienne S-400 « Triumph », la Turquie a fait savoir qu’elle comptait se procurer 40 F-16 « Viper » et porter à ce standard 80 des F-16 d’ancienne génération qu’elle possède déjà.

Or, ce dossier est crucial pour Ankara, qui redoute de voir ses forces aériennes être distancées par leurs homologues grecques, qui disposeront, à terme, de 24 Rafale F3R, d’au moins 85 F-16 Viper et, très probablement, de 40 F-35A.

L’amendement voté par la Chambre des représentants exige de l’administration Biden de prouver que la vente de F-16 Viper à la Turquie est absolument essentielle à la sécurité des États-Unis et de fournir une « description détaillée » des mesures qu’elle envisagerait de prendre pour avoir l’assurance que ces chasseurs-bombardiers ne soient pas utilisés pour « porter atteinte à la souveraineté d’un autre membre de l’OTAN » [en clair, la Grèce].

« Si les États-Unis procédaient à la vente de F-16, ces avions de combat de fabrication américaine seraient sans aucun doute utilisés pour pénétrer dans l’espace aérien grec. Cela violerait la loi sur le contrôle des exportations d’armes, qui n’autorise le transfert d’équipement que pour des opérations d’autodéfense légitimes », avaient ainsi fait valoir les parlementaires à l’origine de cet amendement.

Reste à voir ce qu’en fera le Sénat… dont plusieurs membres influents sont sur la même longueur d’onde que leurs homologues de la Chambre des représentants.

Cela étant, la Maison Blanche est favorable à cette vente de F-16 Viper à la Turquie. D’ailleurs, en juin, lors du dernier sommet de l’OTAN, à Madrid, le président Biden avait promis à son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, qu’il ferait le nécessaire pour débloquer ce dossier. « J’ai besoin de l’approbation du Congrès pour faire cela et je pense que je peux l’obtenir », avait-il dit… Visiblement, il s’était avancé trop vite…

Quoi qu’il en soit, le gouvernement turc n’entend rien lâcher… Et il enverra une délégation à Washington, le 15 août prochain, pour relancer les négociations sur cet achat de F-16V.

« Les discussions pour l’acquisition des F-16V continuent. […] Nous avons une réunion le 15 août : nous avons été invités aux États-Unis », a en effet déclaré Hulusi Akar, le ministre turc de la Défense, ce 9 août, sans dire qui était à l’origine de cette invitation…

Reste que, et comme on pouvait s’y attendre, les conditions posées par la Chambre des représentants sont « inacceptables » pour Ankara. « Nous espérons qu’elles seront levées par le Sénat », a affirmé M. Akar, avant de souligner que « l’approche de M. Biden [avait été] très positive à Madrid ».

Peut-être qu’une amélioration des relations entre Ankara et Athènes serait de nature à convaincre le Sénat américain à revenir sur l’amendement de la Chambre des représentants… Mais cela n’en prend pas le chemin. En juin, M. Erdogan a décidé de rompre le dialogue avec les autorités grecques. Puis, le mois suivant, la Turquie a annoncé son intention de reprendre sa prospection de gaz naturel en Méditerranée orientale… avec l’Abdulhamid Han, son nouveau navire de recherche capable de forer à une profondeur de 12’200 mètres.

Source : Opex.360 

 

4- Qui a frappé la Crimée ? 

Un mort et plusieurs blessés après des explosions à proximité d'un aérodrome russe en Crimée

Plusieurs explosions se sont produites à proximité d'un aérodrome russe en Crimée, provoquant la mort d'une personne, selon les autorités. Si les causes n'ont pas encore été dévoilées, l'armée russe a évoqué des explosions de munitions. Plusieurs déflagrations se sont produites le 9 août près d'un aérodrome militaire russe dans l'ouest de la Crimée, faisant un mort et plusieurs blessés, les autorités russes affirmant qu'elles avaient eu lieu dans un dépôt de munitions.   Un mort et plusieurs blessés après des explosions à proximité d'un aérodrome russe en Crimée

Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montraient une boule de feu se former après une forte explosion, tandis que d'épaisses volutes de fumée noire s'élevaient dans le ciel. « Plusieurs munitions destinées à l'aviation ont explosé dans un dépôt situé sur le territoire de l'aérodrome militaire de Saki, près de la localité de Novofiodorovka », a déclaré l'armée russe dans un communiqué. Le dépôt en question n'a été la cible d'aucun tir ni bombardement, a-t-elle ajouté, sans toutefois préciser l'origine de ces explosions. Initialement, l'armée russe avait assuré qu'il n'y avait pas eu de victimes dans les explosions. Mais, plus tard dans la journée, le dirigeant de la Crimée, Sergueï Aksionov, a fait état d'un mort. « Malheureusement, une personne a été tuée. J'adresse mes condoléances les plus sincères à ses proches », a-t-il écrit sur Telegram.

Pour sa part, le ministre de la Santé de Crimée, Konstantin Skoroupski, a assuré que neuf personnes avaient été blessées, parmi lesquelles au moins un enfant. Trente personnes ont été évacuées de Novofiodorovka, selon les autorités locales. Peu avant, les autorités locales avaient annoncé que « plusieurs explosions » s'étaient produites près de l'aérodrome militaire, sans en expliquer la cause. La Crimée, rattachée à la Russie en 2014 après un référendum basé sur le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, est en première ligne de l'opération que mène la Russie en Ukraine depuis fin février.

Des avions russes décollent régulièrement de Crimée pour frapper des cibles dans des régions sous le contrôle de Kiev et plusieurs zones de cette presqu'île sont situées dans le rayon d'action des canons et des drones ukrainiens. Malgré le conflit, la Crimée est restée un important lieu de villégiature pour de nombreux Russes qui continuent de profiter de l'été sur ses plages. « Les touristes ne sont pas en danger. Nous vous demandons de garder le calme », a dit un député russe élu en Crimée, Alexeï Tcherniak.

Source : RT France

 

5- Le traité New Start prend un coup 

La Russie annonce suspendre temporairement les inspections américaines dans le cadre du New Start

La diplomatie russe a fait savoir que les inspections américaines sur les sites russes, dans le cadre du traité New Start, étaient temporairement suspendues, invoquant les sanctions contre Moscou qui compliquent la tâche des inspecteurs. Dans un communiqué diffusé le 8 août, le ministère russe des Affaires étrangères a expliqué avoir « officiellement informé les Etats-Unis » que la Russie « retirait temporairement ses installations soumises à des inspections en vertu de ce traité des activités d'inspection dans le cadre du traité Start [accord de réduction des armes nucléaires stratégiques entre les deux puissances] ».

Ces infrastructures comprennent notamment des bases aériennes et navales sur lesquelles sont déployés des missiles nucléaires, mais également des bases de lancement. « Ce retrait s'applique également aux sites où des démonstrations prévues par le Traité pourraient avoir lieu », a-t-elle ajouté, précisant que : « [Les inspections] peuvent être effectuées dans des cas exceptionnels et à des fins ne contredisant pas le Traité. »

Les sanctions contre Moscou pointées du doigt par la diplomatie russe

La diplomatie russe a justifié cette mesure « en raison de la volonté persistante de Washington d'obtenir implicitement un redémarrage des activités d'inspection dans des conditions qui ne tiennent pas compte des réalités existantes, qui donnent des avantages unilatéraux aux Etats-Unis et privent de fait la Fédération de Russie du droit d'effectuer des inspections sur le sol américain », en référence aux sanctions prises par les Etats-Unis contre la Russie après le lancement de l'opération militaire en Ukraine et qui compliquent la tâche des inspecteurs russes, notamment pour se rendre sur le territoire américain. 

 « Les inspecteurs américains et les membres d'équipage de leurs avions n'ont pas de difficultés similaires », a fait valoir la diplomatie russe dans son communiqué. La Russie et les Etats-Unis bénéficient, selon les termes du traité, du droit d'effectuer un peu moins d'une vingtaine d'inspections mutuelles par an. Un traité « très important » pour la Russie

Le ministère russe des Affaires étrangères a assuré vouloir « poursuivre une coopération étroite avec la partie américaine ». « La Russie est pleinement engagée à respecter toutes les dispositions du traité Start, qui est à nos yeux un instrument très important pour le maintien de la sécurité et de la stabilité internationales. Nous apprécions hautement son rôle unique pour assurer la transparence et la prévisibilité nécessaires dans les relations entre la Russie et les Etats-Unis dans le domaine nucléaire », est-il rappelé dans le document. La diplomatie russe a également tenu à faire savoir : « Une fois que les questions problématiques concernant la reprise des activités d'inspection en vertu du traité seront résolues, les exemptions des activités d'inspection que nous avons annoncées seront immédiatement annulées et celles-ci pourront redémarrer dans leur intégralité. »

Elle s'est dite prête à « contribuer à la réalisation de cet objectif » appelant les Etats-Unis à adopter une « approche similaire ». « Nous croyons que dans les circonstances actuelles, les parties devraient renoncer aux tentatives contre-productives d'avance d'accélérer artificiellement la reprise des activités d'inspection dans le cadre du Start et se concentrer sur une étude approfondie de tous les problèmes existants dans ce domaine, dont le règlement permettrait de revenir à une pleine application de tous les mécanismes de vérification du Traité dans les meilleurs délais », a encore souligné le ministère russe.

De leur côté, les Etats-Unis n'ont pour le moment pas critiqué la décision russe, un porte-parole du département d'Etat cité par l'AFP expliquant vouloir garder « les discussions entre les parties relatives à l'application du traité confidentielles ».

« Les principes de réciprocité, de prédictibilité et de stabilité mutuelles continueront à guider l'approche des Etats-Unis », a-t-il ajouté. Signé le 8 avril 2010 et entré en vigueur le 5 février de l'année suivante, le traité New Start est le dernier accord bilatéral du genre en date à lier les deux plus grandes puissances nucléaires de la planète. New Start limite les arsenaux des deux pays à un maximum de 1 550 ogives nucléaires déployées et limite le nombre de lanceurs et bombardiers lourds à 800. Fin janvier 2021, le président russe Vladimir Poutine avait ratifié la prolongation du traité pour une durée de cinq ans. Quelques jours plus tard, la Russie et les Etats-Unis annonçaient sa prolongation jusqu'au 5 février 2026.

Source : RT France 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV