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Pourquoi le MAE iranien boude Vienne?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des centrifugeuses d'une installation nucléaire iranienne. (Photo à titre d'illustration)

Les analystes indépendants s’accordent à dire que le problème qui empêche la relance de l’accord de 2015 sur le nucléaire civil iranien est le manque d’une véritable volonté de la part des interlocuteurs de la République islamique d’Iran.

Certains observateurs cités par Mashreq News estiment que bientôt, la partie américaine annoncera unilatéralement l’échec des négociations sous prétexte de l’absence de toute bonne volonté de la part de Téhéran. Le temps presse pour les dirigeants démocrates des Etats-Unis : à l’approche des élections de mi-mandat du Congrès, la Maison-Blanche préfère se débarrasser du dossier nucléaire iranien en accusant les Européens d’être responsables de l’échec des pourparlers avec la République islamique d’Iran.

Les commentateurs estiment qu’après l’annonce unilatérale de la fin des négociations par Washington, les trois partenaires européens (Grande-Bretagne, France et Allemagne) et l’Union européenne essayeront de fixer une nouvelle date pour la reprise des pourparlers en s’appuyant sur l’initiative proposée par l’Espagnol Josep Borrell, chef de la politique étrangère de l’Union européenne. À rappeler que l’Iran a été la seule partie qui s’est opposée jusqu’à présent à cette initiative.

« Nos ennemis ne peuvent plus s’entraider; ils sont démunis, dispersés »

Les Américains tenteront à leur tour de faire d’une pierre deux coups : ils savent que les Iraniens sont opposés au plan de Josep Borrell, l’opposition iranienne leur facilitera de suggérer que Téhéran est responsable de l’échec des pourparlers. Dans le même temps, l’Amérique pourra blâmer les Européens pour la défaite de leur initiative. Washington veut ainsi faire pression sur Téhéran et l’obliger à accepter les propositions occidentales.

Dans ce scénario, c’est l’Iran qui, au bout du compte, devrait accepter ou rejeter ces propositions. Si Téhéran les rejette, l’Amérique poussera les Européens à activer le mécanisme automatique du retour aux sanctions de l’ONU contre la République islamique d’Iran.

Or, contrairement aux calculs de Washington, depuis près d’un an, la République islamique d’Iran est arrivée à un stade où il peut entièrement se passer de la conclusion d’un accord sur son nucléaire civil.

Les USA largués par leurs alliés s'obstinent

Les analystes estiment que le gouvernement du président Ebrahim Raïssi a franchi cette étape stratégique de se passer d’un accord de plus en plus improbable avec les parties occidentales. Certes, outre les évolutions intérieures de l’Iran, le contexte international a permis au gouvernement du président Raïssi d’avoir son mot à dire tant sur la guerre en Ukraine que les récentes évolutions à Taïwan.

Forbes a écrit sur son site que l’Iran commence à apprendre aux Russes comment se servir des drones kamikazes. La revue américaine rappelle aussi que l’Iran est devenu ces dernières années un grand fabricant de divers types de drones de haute technologie.

Par ailleurs, le journal New York Times a souligné que la République islamique d’Iran a trouvé de nouveaux marchés à l’extérieur du Moyen-Orient pour ses drones et qu’elle devient un acteur important dans la fabrication et l’exportation des avions sans pilote. « L’Iran change le modèle de la guerre, car il n’a plus besoin d’avion de combat extrêmement coûteux et s’appuie désormais sur ses drones pour devenir maître du ciel. »

Aujourd’hui, les analystes soulignent que la République islamique d’Iran s’affirme de plus en plus comme un acteur incontournable tant sur le plan régional qu’international. Dans une telle situation, les plans anti-iraniens pourront coûter très cher à leurs auteurs et se retourner contre eux.

C'est une machine de guerre à épuiser les États et à les vampiriser (G. Hajizadeh)

La semaine dernière, le président de l’Organisation iranienne de l’Energie atomique a annoncé que son organisation a désactivé des caméras de surveillance installées par les inspecteurs de l’AIEA dans des installations atomiques du pays, et que ces caméras ne seront réactivées qu'après la relance définitive de l’accord de 2015.

Par ailleurs, sur le plan économique, la République islamique d’Iran a réussi, malgré les sanctions occidentales, à conclure une série de contrats réalisables à court terme dont la plupart sont le résultat de la coopération avec les pays voisins et les amis de l’Iran. Avant l’initiative de Doma (Qatar), l’Europe jouait un simple rôle de « facteur » pour assurer la communication entre Téhéran et Washington, mais aujourd’hui, les signataires européens de l’accord de 2015 se rangent ouvertement du côté des Américains. Pourtant il faut rappeler que même le républicain Donald Trump n’a pas réussi à imposer sa volonté à l’Iran avec sa politique de « pression maximale », et ce, d’autant plus que l’Iran occupe désormais une place notoire sur la scène internationale.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV