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Nord syrien: pourquoi le Pentagone panique ?

Le drapeau iranien hissé le 13 juillet 2020 au-dessus d'une tour de communication dans la ville clé de Tell Rifaat, dans la campagne nord d'Alep en Syrie. (Capture d'écran)

Il y a trois jours les sources russes ont fait état de l'arrivée de la quatrième division de l'armée syrienne de Maher Assad et des forces de la Résistance à l'aéroport de Menagh à Alep où sont déployés chars blindés et effectifs. Et ce, sur fond de menace russe qui dure depuis deux mois et qui porte sur une offensive majeur dans le nord syrien.

Jeudi, le Pentagone qu'on sait être le vrai tireur de ficelles d'Erdogan s'est soudain opposé fermement à toute offensive turque bien qu'on sache que les Kurdes ont été comme toujours largués par les Américains en plein deal avec Ankara... Que se passe-t-il ? Il semblerait que la Résistance ait doublé l'Amérique et ait mis à profit les menaces d'Erdogan pour renforcer ses positions dans le nord et nord-est, où l'Amérique a peur pour son trafic de pétrole syrien. 

Dans un message à la Turquie, le drapeau iranien a été hissé au-dessus d'une ville clé d'Alep en Syrie, tenue par les Kurdes. C’est ce qu’a annoncé le site d’information South Front.

Le 13 juillet, un drapeau iranien a été hissé au-dessus d'une tour de communication dans la ville clé de Tell Rifaat, dans la campagne nord d'Alep en Syrie, selon la même source.

Tell Rifaat est détenu par les Forces démocratiques syriennes (FDS) dirigées par les Kurdes. Cependant, l'armée arabe syrienne est connue pour être déployée à l'intérieur et autour de la ville. Les forces syriennes soutenues par l'Iran sont également présentes près de Tell Rifaat, principalement dans les villes chiites de Nubl et al-Zahraa.

On ne sait pas exactement qui a hissé le drapeau iranien sur Tell Rifaat. Pourtant, le déménagement doit avoir été approuvé par les FDS.

« Le drapeau iranien a provoqué des terroristes soutenus par la Turquie dans la zone occupée d'Afrin, qui ont bombardé la ville avec acharnement. Les sources locales de la ville n'ont fait état d'aucune victime ou perte matérielle à la suite des bombardements. Il a probablement été hissé au-dessus de Tell Rifaat pour signaler l'engagement des forces gouvernementales syriennes et de leurs alliés à défendre la ville. Cette décision montre également comment l'Iran a commencé à adopter une position plus stricte contre la présence turque en Syrie », conclut l’auteur du rapport.

Tell Rifaat était l'une des deux villes désignées par le président turc Recep Tayyip Erdogan comme principales cibles de toute nouvelle opération militaire en Syrie, l'autre ville étant Manbij, également située dans la campagne nord d'Alep.

Les menaces de la Turquie ont rapproché les forces des FDS du gouvernement syrien. Al-Monitor rapporte que des formations kurdes, pro-gouvernementales et soutenues par l'Iran, avaient établi une salle d'opérations conjointes appelée « Coup de foudre nord » (North Thunderbolt) dans le village de Hardatnin, dans la banlieue nord d'Alep, pour se coordonner contre toute agression militaire turque.

La salle d'opérations conjointes de l’armée syrienne et des FDS a été établie dans les villes de Manbij et Kobane, dans la banlieue nord et nord-est d'Alep en Syrie, a rapporté l'agence de presse UNews le 10 juillet, citant des sources médiatiques kurdes.

Cette salle des opérations conjointes vise à établir une coordination entre l’armée de Damas et les FDS contre toute nouvelle opération militaire turque en Syrie.

En coordination avec les FDS, l'armée syrienne déploiera d'importants renforts, notamment des armes lourdes, près de Manbij et renforcera sa présence le long de la frontière au nord de Kobané.

L'armée turque et ses mandataires préparent depuis mai une nouvelle opération dans le nord et le nord-est de la Syrie.

S'exprimant lors d'une récente visite dans une base située à la frontière entre la Turquie et l'Irak, le ministre turc de la Défense nationale, Hulusi Akar, a déclaré que l'armée turque était prête pour une nouvelle opération en Syrie et que l'ordre de la lancer pouvait être donné à tout moment. Le ministre a souligné qu'Ankara n'annulera ni ne reportera ses plans militaires.

Et si Assad renvoyait la balle au Sultan Erdogan...

Malgré les récentes mesures prises par les forces liées au gouvernement de Damas et les FDS, la Turquie semble déterminée à suivre ses plans militaires. Ankara est clairement prêt à risquer une nouvelle confrontation militaire avec Damas.

Cependant, l'armée syrienne et ses alliés se préparent aux côtés des FDS - qui viennent de les rejoindre - pour défendre l'intégrité territoriale du pays, notamment au nord et au nord-est face à l'armée turque et ses mercenaires. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV