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Zoom Afrique du 29 juin 2022

Zoom Afrique du 29 juin 2022

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Actualité en Afrique :

  • Mali : la nouvelle loi électorale promulguée
  • Un diplomate chinois salue la "coopération concrète" entre la Chine et le Togo
  • Bénin : plus de 2000 fidèles musulmans béninois attendus au Hadj 2022
  • Face à l'inflation, la Côte d'Ivoire veut miser sur ses céréales locales

Analyse de la rédaction :

1. Pour l’Afrique entre Commonwealth ou BRICS ; le choix est vite fait ! 

Cette semaine, l’Afrique a encore une fois marqué le coup en faisant un choix allant dans les intérêts du continent. 

Zoom Afrique en a parlé hier, le Sommet des chefs d’État du Commonwealth s’est conclu, samedi, à Kigali, au Rwanda et le Premier ministre canadien Justin Trudeau s’est tourné au ridicule en tentant absolument d’imposer le sujet de l’Ukraine aux chefs d’États africains. Mais 18 pays, surtout africains ont refusé. Mais ce n’est pas tout. Certaines absences se sont également fait remarquer reflétant la faiblesse du Commonwealth. 

Déjà, certains présidents africains, invités au Rwanda pour le Sommet se sont absentés. Filipe Nyusi du Mozambique et Yoweri Museveni de l’Ouganda notamment. Mais, également, les nouveaux membres du Commonwealth, le Togo et le Gabon, qui étaient représentés par leurs ministres des Affaires étrangères. Ali Bongo, pour sa part, a justifié son absence par « la recrudescence des cas de Covid-19 ». Quant à Faure Gnassingbé, il a simplement tweeté qu’il remerciait le Commonwealth d’avoir accepté l’adhésion de son pays. 

Du côté de l’Afrique du Sud, dont le président Cyril Ramaphosa était également attendu à Kigali, un autre sommet a eu la primauté sur le sommet du Commonwealth 2022. En effet, Cyril Ramaphosa est resté à Pretoria, d’où il a assisté aux travaux du 14e Sommet des BRICS en visioconférence. L’Inde, également membre du Commonwealth, s’est absentée pour la même raison. 

En effet, plus de 40% de la population mondiale et presque un quart du produit intérieur brut mondial, c’est ce que représentent les cinq pays qui appartiennent au BRICS formé par le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud et se sont également réunis à Pékin cette semaine, les 23 et 24 juin pour un sommaire intitulé « dialogue de haut niveau sur le développement mondial. » 

Un groupe destiné à s’étendre encore plus parce que la Chine qui à présent occupe la présidence, travaille à une plate-forme qui implique les économies émergentes et les principaux pays en développement comme alternative au bloc occidental dirigé par les États-Unis et au nom de la coopération dans le commerce et l’économie. Certains de ces pays comme le Kazakhstan, l’Argentine, l’Iran, l’Égypte, l’Indonésie, le Nigeria, le Sénégal, les Émirats arabes unis, l’Algérie et la Thaïlande ont été invités à ce sommet comme éventuels nouveaux membres et ont assisté à la réunion des BRICS plus. 

Le G7, qui a précédé le sommet de l’OTAN prévu à Madrid les 29 et 30 juin, a servi à faire la démonstration de la compacité du camp occidental autour de la défense de l’Ukraine avec la proposition de nouvelles sanctions contre la Russie : l’arrêt des importations d’or dans les pays du G7, la seconde source de revenus pour les exportations de la Russie et la possibilité de frapper aussi le pétrole de Moscou. 

Le problème du multilatéralisme comme alternative à un ordre mondial dans lequel l’impérialisme nord-américain possède l’hégémonie était présent, par contre, dans toutes les interventions des BRICS. « Nous partageons tous une histoire commune de lutte contre l’impérialisme, le colonialisme, l’exploitation et le sous-développement, a dit le président de l’Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa, nous partageons tous le désir d’une meilleure représentation et de meilleures perspectives de progrès dans les institutions qui gouvernent le monde. » 

L’Afrique marque le coup, le Commonwealth qui n’a plus aucun effet sur le continent africain, ou encore les G7 qui préfèrent se centrer sur l’Ukraine au détriment de leur propre peuple, n’ont visiblement plus du tout d’impact ni aucune crédibilité à travers le monde. Seuls les Occidentaux sont encore dans l’illusion qu’ils ont encore un impact sur le reste du monde et surtout sur l’Afrique, mais de nouveau, le continent africain a encore une fois montré qu’il avait d’autres problèmes à régler plutôt que de suivre les Occidentaux dans leur délire autodestructeur. 

2. Mali : la MINUSMA mise à mal !

C’était un ballet diplomatique hier à Koulouba. Des ambassadeurs, des chargés d’affaires des ambassades ainsi que des consuls au Mali étaient les convives du chef de la diplomatie malienne pour évoquer les avancées par rapport au processus de la Transition et les négociations pour le renouvellement du mandat de la MINUSMA. 
Concernant les discussions sur le renouvellement du mandat de la MINUSMA, 2e point de l’ordre du jour, le ministre DIOP a souligné avoir rappelé à ses interlocuteurs les réserves du Mali sur le projet de résolution des Nations unies, dont l’interdiction de la Force Barkhane, à l’espace aérien du pays qui est une ligne rouge. 
« D’après les échanges qui sont en cours, nous avons compris que cette disposition a été enlevée du projet de résolution. Nous pensons que ceci va dans le bon sens parce que cette disposition violerait la souveraineté de l’État malien », s’est-il réjoui. 
Quant à la question des droits de l’homme par rapport à la résolution, M. DIOP a regretté que celle-ci mette un accent trop prononcé sur ce chapitre avec un mécanisme assez lourd et de multitude de rapports. 
« Nous avons souhaité que la question des droits de l’homme soit dépolitisée et ne puisse pas être instrumentalisée pour servir d’autres agendas bien que le Mali reste un pays toujours engagé pour le respect des droits de l’homme », a rappelé le ministre DIOP tout en soulignant que la question de la référence au G5-Sahel n’a plus d’effet sur le Mali dont le retrait est effectif de cette organisation sous régionale mise en place contre le terroriste au Sahel. 
L’ambassadeur palestinien, Hadi SHEBLI, en sa qualité du doyen des diplomates, a salué l’idée de cette initiative qui a été une occasion importante, pour eux, d’apprécier les initiatives sur les deux points majeurs de la rencontre. Aussi, elle a été une opportunité pour les ambassadeurs d’exprimer leurs condoléances au peuple malien qui a été endeuillé par l’attaque de Bankass faisant 132 morts, tous des civils. 

Les premiers témoignages ont été entendus venant des Maliens vivant dans cette localité. 

Les organisations ont pu recueillir plusieurs témoignages auprès des familles des victimes. L’attaque aurait débuté le samedi 18 juin 2022 dans l’après-midi dans les villages de Diallasagou, Diamweli et Deguessagou. Les récits font état d’enlèvements et d’exécutions sommaires. Les hommes des villages ont été regroupés, sortis des villages et exécutés, leurs habitations brûlées, leurs bétails et leurs possessions dérobés. Mais tous les témoignages affirment bien une chose, c’est que c’est bien des éléments terroristes qui sont l’auteur de ce massacre, en représailles par rapport au soutien des Maliens envers les FAMA. 

La mise en avant de ce genre de massacre, systématiquement d’abord imputé aux forces armées maliennes dans les médias mainstream est tout de même déplorable. Pourtant, l’armée malienne évolue rapidement dans la lutte contre le terrorisme, mais le plus important, c’est que ce sont les Maliens eux-mêmes qui doivent s’en rendre compte dans un premier temps, et non les pays occidentaux. 

3. Drame de Melilla, un scandale de plus ! 

Vendredi 24 juin, à l’aube, environ 1 500 migrants originaires d’Afrique subsaharienne ont essayé de pénétrer dans l’enclave espagnole de Melilla, dans le nord-est du Maroc. L’ampleur de la tentative, ainsi que son caractère organisé ont pris de court la totalité des acteurs censés assurer la gestion des frontières. 

C’est au poste-frontière de Barrio Chino, au sud de la clôture que les premiers heurts ont éclaté au petit matin entre les forces de l’ordre marocaines (policiers anti-émeute et garde-frontières) et les migrants. Le bilan de la journée est lourd : 27 Africains ont trouvé la mort. 

Le chef de la Commission de l'Union africaine, le Tchadien Moussa Faki Mahamat, a dénoncé « le traitement violent et dégradant de migrants africains » vendredi lors d'une tentative d'entrée massive dans l'enclave espagnole de Melilla, réclamant une enquête sur ce drame qui sera examiné mercredi par le Conseil de sécurité de l'ONU. « J'exprime ma profonde émotion et mon inquiétude face au traitement violent et dégradant de migrants africains cherchant à traverser une frontière internationale entre le Maroc et l'Espagne », a tweeté dimanche soir Moussa Faki. 

Le monde entier se focalise maintenant sur ce drame, alors que les Africains en général, qu'ils soient migrants ou encore étudiants, vivent des situations tout aussi désastreuses. Rappelez-vous comment les étudiants africains en Ukraine qui voulaient fuir les zones de combat ont-ils été traités à la frontière notamment avec la Pologne ? Les migrants africains qui arrivent en Libye, comment sont-ils traités ? Ce drame est bel et bien réel, et c’est clair que le caractère organisé de la situation nous laisse perplexe.  

Qui est derrière tout ceci ? Qui peut tirer un bénéfice de ce drame ? Pourquoi ne voit-on pas de tels drames dans des pays qui ont des relations étroites avec les Occidentaux ? Les médias mainstream veulent principalement montrer le caractère humiliant des Africains, comme à leur habitude. La manière dont ils sont traités, devant les caméras, ne fait aucun doute là-dessus. Car visiblement, ce ne sont que les migrants africains qui se font tuer, en toute impunité. De plus, les seuls qui s’accaparent volontiers de ce genre de drame, ce sont bien les groupes d’extrême droite dans les pays européens. 

Dernièrement, la Grande-Bretagne a décidé de renvoyer des migrants africains au Rwanda. Comment peut-on décrypter cet acte? Et les nombreux militaires que les pays européens ont envoyé dans les différents pays d’Afrique et qui sont censés barrer la route à l’immigration, jouent-ils le même rôle que Barkhane avec les terroristes ? 

En mettant ces éléments côte à côte, on se rend compte qu’il y a une focalisation sur le peuple africain, et tout le monde parle d’une enquête surtout dans les pays occidentaux qui se sont improvisés comme défenseurs des droits humains. Mais quel en est le résultat ? 

En avril 2022, le chef de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) avait déjà affirmé que le monde n'accorde pas la même attention aux urgences qui touchent les personnes noires et blanches. 

"Je ne sais pas si le monde accorde vraiment la même attention aux vies noires et blanches", lâche M. Tedros lors d'une conférence de presse. 

"Je dois être franc et honnête : le monde ne traite pas la race humaine de la même manière. Certains sont plus égaux que d'autres. Et quand je dis cela, cela me fait mal. Parce que je le vois. C'est très difficile à accepter, mais c'est ce qui se passe", ajoute-t-il. 

Un policier avait dit un jour à un jeune de banlieue en France que “nous sommes là pour vous protéger” et le jeune lui a répondu : “mais qui nous protège de vous ?” 

Voilà la réalité. Mais surtout, quel organe pourrait punir les auteurs de ces inégalités mis à part un organe africain ? 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV