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La Russie va quitter la Syrie ? Lavrov répond

Un avion de combat russe Su-24 au-dessus de la base aérienne de Hmeimim en Syrie. ©RIA Novosti

Quelques heures après le début de l'offensive turque contre le nord de la Syrie où la Turquie a pour mission de créer, de concert avec Israël, une zone de sécurité de 30 km de long avant de s'emparer d'Alep et de s’offrir de quoi cibler la flotte méditerranéenne de la Russie, l'aviation russe a lancé un premier avertissement.

Des avions de combat de la Force aérospatiale russe ont effectué une série de frappes aériennes simulées au-dessus des zones occupées par la Turquie dans le nord-est de la Syrie.

Les frappes aériennes simulées, qui ont commencé mercredi 25 mai, tard dans la nuit, et qui se sont poursuivies jusqu'au lendemain matin, visaient la périphérie de la ville de Tell Abyad, au nord de Raqqa, et la ville de Ras al-Aïn, au nord de Hassaké. Des sources locales ont signalé plusieurs fortes explosions dans le ciel.

Les frappes aériennes ont été menées par les bombes russes FOTAB 100-80 qui sont conçues pour les opérations de bombardement de nuit et produisent un flash lumineux intense instantané pour éclairer le terrain pendant la nuit. Ils ont un temps de combustion de 2,2 à 3,5 minutes et une intensité lumineuse de 22 000 à 700 000 bougies.

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Les frappes aériennes russes étaient probablement destinées à envoyer un message à l'armée turque et à ses mandataires qui se prépareraient à lancer de nouvelles opérations à grande échelle dans le nord et le nord-est de la Syrie.

Lors d’une conférence de presse suivant une réunion du cabinet, tenue le 23 mai, le président turc Recep Tayyip Erdogan a fait part d’une opération militaire imminente en Syrie, destinée à relier deux zones déjà sous le contrôle des Turcs.

L'armée turque a franchi les frontières jeudi en direction d'Azaz.

Une nouvelle opération turque dans le nord et le nord-est de la Syrie violerait plusieurs accords de désescalade, signés avec la Russie, et risque de déclencher une confrontation directe entre l’armée syrienne et les forces d'occupations turques.

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Jeudi 26 mai, l'artillerie turque a pilonné des localités du nord de la Syrie, tuant ainsi nombre de miliciens kurdes.  

La Russie ne s’est pas encore officiellement exprimée à propos d’une intervention dans le conflit entre la Turquie et la Syrie. Cependant, étant donné que la Syrie est l'un des alliés les plus importants de Moscou dans la région, la Russie s'opposera catégoriquement à toute nouvelle opération turque.

Cette offensive turque intervient sur fond de rumeur concernant la volonté russe de réduire sa présence en Syrie. Mais est-ce le cas ? Sur le plan politique, le ministre russe des Affaires étrangères a accusé les États-Unis de vouloir mettre en place un « pseudo-pays » à l’est de l’Euphrate, en exploitant les tendances séparatistes des Kurdes irakiens. Sergueï Lavrov a ensuite ajouté que les forces russes resteraient en Syrie.

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« Les forces russes sont en Syrie sur la demande du gouvernement légal du pays et dans le cadre de la résolution 2254 de l’Organisation des Nations unies », a déclaré le chef de la diplomatie russe, lors d’une interview exclusive accordée à l’édition arabophone de Russia Today. Il a précisé que la Russie continuait de soutenir le gouvernement syrien dans sa lutte pour récupérer ses territoires. « Il existe des forces militaires en Syrie dont la présence est totalement illégale. Prenons pour exemple les forces de l’armée américaine qui tentent pratiquement de créer un "pseudo-pays" à l’est de l’Euphrate », a indiqué le ministre russe des Affaires étrangères. Les forces américaines exploitent les tendances séparatistes d’un groupe de kurdes irakiens afin de réaliser leurs objectifs.

Évoquant les sanctions imposées par les Américains à la Syrie, Sergueï Lavrov a déclaré que ces mesures de restriction visaient à détruire l’économie syrienne. « Les pays arabes ont été finalement convaincus que ce chemin ne mènera à nulle part et ils cherchent actuellement à reprendre leurs relations avec Damas. Les Émirats arabes unis en sont un exemple. »

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La mission des forces russes n’est plus de militaire mais elle concerne désormais le maintien de la sécurité et de la stabilité, a-t-il ajouté. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV