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Les bases du Mossad sous surveillance

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
L'Orbiter-1K, un «drone kamikaze» dont la particularité est d'attaquer ses cibles en s'autodétruisant. ©Le Temps

Les coopérations stratégiques entre la République d’Azerbaïdjan et Israël sont vieilles de plus d’une décennie. Ces coopérations se sont étendues de nous jours à divers domaines : sécurité, armement, énergie et cybernétique. Les acteurs de ce scénario sont pour la plupart des agents privés ayant l’expérience d’occuper des postes importants dans l’appareil sécuritaire israélien, y compris la fameuse Unité 8200, service d’élite du renseignement israélien et fournisseur officiel de hackers.

Située au cœur de la région du Caucase du Sud, la République d’Azerbaïdjan offre un emplacement d’importance géopolitique toute particulière qui a provoqué la convoitise du régime sioniste afin de faire avancer ses plans funestes.

Toujours est-il que l’interaction Israël-Azerbaïdjan est censée permettre aux deux parties de profiter de certains avantages. Côté israélien, l’on pourrait dire que ces avantages sont tous en rapport avec le grand souci israélien de contrer la République islamique d’Iran. Ceci dit, les acquis auquel Israël attend parvenir pourrait être les suivants :

- Se procurer une arrière-base tactique afin de concocter des agissements malveillants anti-iraniens sur divers plans sécuritaires, économiques, énergétiques et diplomatiques ;

- transmettre la République d’Azerbaïdjan en un centre d’attaques cybernétiques, censé permettre d’étendre l’espionnage contre l’Iran et d’autres grands acteurs régionaux dont la Russie ;

- répondre à ses besoins en termes d’hydrocarbure et profiter de l’atout d’Azerbaïdjan en tant que pays de liaison entre les ressources gazières russes et une Europe qui a toujours été trop dépendante desdites ressources, en ce sens que le régime israélien compte abuser de la carte gagnante de Bakou dans les interactions diplomatiques avec les Européens ;

- créer une sorte de force de procuration fiable étatique dans le voisinage de l’Iran dans l’espoir de contrer des éléments régionaux proches de l’Iran au Caucase et en Eurasie ;

- collecter des informations et enrichir sa base de donnes iraniennes afin d’identifier et de localiser les centres importants technologiques ou nucléaires de l’Iran.

Haut-Karabakh : les liens Bakou-Israël et le scandale de l’Orbiter-1K

En 2017, le Ministère israélien des Affaires militaires a ouvert une enquête suite aux allégations des employés d’une entreprise qui vend des avions sans pilote à Bakou. Ces appareils auraient été testés sur des cibles arméniennes dans le conflit du Haut-Karabakh. Le journal suisse Le Temps entre dans les détails comme suit. 

En rapport aux événements ayant eu lieu en juillet 2017 sur le front du Haut-Karabakh, cette enclave arménienne en territoire azéri, des sources militaires arméniennes ont fait état d’une attaque de drone qui n’aurait fait que des dégâts minimes, blessant légèrement deux soldats des forces armées de l’Artsakh, le nom que les Arméniens donnent à cette « république » non reconnue du Caucase du Sud, alors que le dernier cessez-le-feu, négocié en 2016, était régulièrement violé, les deux parties s’en renvoyant la responsabilité.

Mais un mois plus tard, le quotidien israélien Maariv a raconté une histoire qui faisait étrangement écho à cet incident : selon le journal, une délégation de la compagnie israélienne Aeronautics Defense Systems était en Azerbaïdjan à ce moment-là pour faire la promotion de leur dernier avion sans pilote, l’Orbiter-1K, un « drone kamikaze » dont la particularité est d’attaquer ses cibles en s’autodétruisant. « Une solution simple pour des situations complexes », écrit Aeronautics dans une vidéo très réaliste vantant les capacités de son drone, « tactique, létal et bon marché ». Cette entreprise fournit depuis plusieurs années des drones à Bakou et en fabrique sous licence sur place, sous le nom de « Zarba ».

Selon Maariv, les militaires azéris auraient demandé que l’Orbiter soit testé contre des cibles arméniennes dans le Haut-Karabakh. Ils voulaient aussi filmer l’opération. Mais les deux opérateurs israéliens du drone auraient refusé, malgré les pressions de leurs supérieurs, poursuit le quotidien, qui relate que l’essai a bien eu lieu, mais qu’il n’a pas causé les dégâts escomptés, le drone ayant été piloté par des personnes sans l’expérience requise.

Dans un communiqué diffusé en Palestine occupée, l’entreprise a vigoureusement démenti cet épisode rappelant qu’elle n’effectuait « jamais des démonstrations sur des cibles vivantes ». Depuis, les deux employés auraient, selon Maariv, quitté l’entreprise. Mais le Ministère des Affaires militaires a ouvert une enquête sur leurs allégations avant de décréter, fin août, le « gel » des exportations d’Aeronautics à destination de l’Azerbaïdjan, l’un de ses « plus importants clients », selon l’entreprise.

Toujours selon le site d’information Mashregh News, Bakou a essayé ces deux dernières années à faire arrêter la procédure judiciaire en Palestine occupée. Toujours est-il que le PDG de Aeronautics et cinq des directeurs de la compagnie se sont vus frapper par des charges d’accusation devant la justice, avant que le géant d’industrie militaire israélien Rafael n’achète Aeronautics en 2019. Mais ce n’est pas tout ! Il paraît que les Israéliens ont voulu de leur côté compenser ce scandale, en participant à un soi-disant projet d’urbanisme aux portes de l’Iran…

Une ville intelligente israélienne près des frontières iraniennes ?

L’un des acquis de la guerre du Haut-Karabakh pour la République d’Azerbaïdjan était la libération de la ville de Zangilan, située à 312 km au sud-ouest de Bakou, pas loin de la frontière iranienne. En été 202O, Zangilan est tombée aux mains des forces azéries. Neuf mois plus tard, l’ambassadeur israélien à Bakou a annoncé que le régime israélien envisageait d’aider la République d’Azerbaïdjan à construire une ville intelligente à Zangilan.

«  Ici, l’Azerbaïdjan va construire une ville intelligente, d’abord dans les territoires, où une entreprise israélienne va construire une ferme laitière, où avec l’utilisation de la technologie israélienne, il sera possible de fabriquer des produits laitiers, principalement du lait. Ensuite, ceux-ci seront remis à une usine italienne, juste à côté, où elle va créer des produits laitiers, comme du fromage, etc. », a déclaré l’ambassadeur dans une vidéo publiée sur la page Facebook officielle de l’ambassade.

Certaines sources ont alors estimé probable qu’Israël voulait construire des installations de surveillance très avancées dans cette ville afin d’espionner les Iraniens.

Riposte intelligente iranienne ?

Il serait naïf de croire que la RII reste les bras croisés face aux tentatives funestes d’Israël dans son environnement immédiat. La diplomatie iranienne voit la région dite Asie centrale et Caucase comme une zone géopolitique hyper-importante, où la première usine de fabrication de drones iraniens vient d’ailleurs d’être lancée.

En effet, aucune partie au monde n’aurait eu autant de peur qu’Israël à l’annonce de l’ouverture de la première usine de fabrication de drone iranienne hors des frontières du pays au Tadjikistan, ce pays stratégique de l’Asie centrale qui abrite d’ailleurs la plus grande base russe sur son territoire et où se trouvent aussi stationnées les forces chinoises. En effet les analystes sionistes voient à travers cet acte plus un simple contrat militaire signé de part et d’autre. Il y voit une contrepartie à leur politique d’infiltration en Asie centrale qui fin 2021 a failli mettre sens dessus dessous le Kirghizstan, politique qui a réussi à faire par ailleurs de l’Azerbaïdjan un pré carré de l’axe otano-israélien.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV