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Venezuela/sanctions : Téhéran ne laissera pas aux USA le plaisir de s'accaparer des richesses vénézuéliennes

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le transfert de navire à navire du brut iranien au Venezuela, le 10 mai 2022. ©Talcualdigital

L'Iran est intervenu pour soutenir le secteur pétrolier du Venezuela frappé par des sanctions US, à la suite d'une visite à Caracas du ministre iranien du Pétrole Javad Owji début du mois.

Owji et son homologue vénézuélien, Tarek el Aissami, ont signé un accord initial début mai pour que Téhéran fournisse des équipements de raffinage au Venezuela et aide aux réparations de la raffinerie publique d'El Palito de 140 000 barils par jour de l'entreprise d'Etat Petroleos de Venezuela (PDVSA) de Carabobo, selon une source proche du dossier.

L'accord approfondit la coopération existante entre les deux pays. L'Iran a joué un rôle essentiel dans la reprise de la production de brut du Venezuela, qui, selon les estimations de l’agence de presse Argus, spécialisée sur le secteur d’énergie, est passée à 700 000 baril par jour en janvier-avril contre 470 000 baril par jour à la même période l'an dernier.

Dans un échange contre du brut vénézuélien, l'Iran envoie des cargaisons de condensat pour diluer et améliorer l'approvisionnement en pétrole extra lourd de la ceinture de l'Orénoque en une qualité de brut exportable. Les données de suivi de la société d'analyse pétrolière Vortexa indiquent que l'Iran expédie désormais également du brut lourd à Caracas. 

Il n'est pas clair si Téhéran continuera à envoyer de telles cargaisons au Venezuela, mais il pourrait avoir plus de pétrole lourd iranien en raison de la réduction de la demande de la Chine à la suite des récents blocages de Covid-19. Les acheteurs chinois, qui sont les principaux consommateurs des exportations de brut iranien et vénézuélien, ont également la possibilité d'importer du brut russe de l'Oural, qui est proposé aux prix très bas. Moscou se prépare à exporter son pétrole vers la Chine plutôt qu'en Europe en cas d'embargo pétrolier de l'UE.

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Pendant ce temps, la production de brut vénézuélien pourrait encore augmenter si les partenaires de la joint-venture de PdV, notamment Chevron, reprennent les opérations qui ont été restreintes par les sanctions américaines depuis 2019.

La Maison Blanche a déclaré cette semaine qu'elle donnerait à Chevron plus de latitude pour négocier ses futures opérations au Venezuela, un geste de bonne volonté destiné à encourager les pourparlers entre le président Nicolas Maduro et la coalition d'opposition de Juan Guaido, mais sans progrès réels dans ces pourparlers, un allègement des sanctions est peu probable.

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Un superpétrolier appartenant au Venezuela qui naviguait vers un endroit éloigné de l'océan Indien en mars, a croisé un navire battant pavillon iranien et a récupéré une cargaison de condensat iranien avant de rentrer, selon les services de surveillance et les documents d'expédition.

Le transfert de navire à navire au large des Maldives révèle la dernière tactique des deux pays pour maintenir l'acheminement de leur pétrole vers les marchés malgré les sanctions américaines. De plus, un accord de coopération énergétique resserré entre les nations aide le Venezuela à sécuriser ses approvisionnements pour convertir son pétrole extra-lourd et stimuler ses exportations.

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Deux superpétroliers iraniens se trouvaient dans les eaux vénézuéliennes ce mois-ci, se préparant à décharger du brut importé et du condensat pour PDVSA, tandis que le ministre iranien du Pétrole Javad Owji a rencontré à Caracas le président vénézuélien Nicolas Maduro.

Des documents de Petroleos de Venezuela (PDVSA) révèlent que le Venezuela a entamé le processus d'importation de pétrole lourd d'Iran afin de le raffiner dans les installations qui existent sur le territoire national, dans le cadre d'un accord sur l'élargissement des échanges signé en 2021 par Téhéran et Caracas.

Le brut lourd qui vient d'Iran est similaire au Mesa 30 produit au Venezuela et augmentera l'approvisionnement en pétrole des raffineries vénézuéliennes. Depuis 2020, l'Iran a également aidé son allié avec l'expédition d'essence et d'équipements pour réparer les raffineries délabrées de PDVSA.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV