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Venezuela/Iran/Nicaragua, l'alliance énergétique-choc contre USA

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Une vue générale du complexe de raffinerie d'Amuay qui appartient à la compagnie pétrolière vénézuélienne PDVSA à Punto Fijo, Venezuela, le 17 novembre 2016. ©REUTERS

 N'en déplaise aux USA, cette affaire des pétroliers iraniens ayant livré en mai 2020 c'est-à-dire il y a deux ans au Venezuela, alors en manque cruel d’essence, livraison courageuse qui a établit un corridor maritime anti sanction depuis le golfe Persique aux Caraïbes commence à réellement inquiéter les Etats Unis qui depuis qu’ils se battent contre la Russie en Ukraine, quitte à lui imposer des sanctions pétrolières, frappent à toutes les portes pour avoir des ressources alternatives.  Ce mardi, le Brésil, l’un des pays de BRICS que Trump a réussi à arracher au camp de l’Est a annoncé comme beaucoup d’autre pays ne pas être en mesure de fournir aux Yankee le pétrole qui leur manque et ce en dépit d’un baril frôlant les 110 dollars. Cette réponse les Américains n’a pas cessé de l’entendre ces dernières semaines que ce soit de la part des pays de l’OPEP ou de l’Algérie ou encore du Qatar. Et c’est dans ce contexte que l’Iran, largement ancré dans le secteur pétrolier vénézuélien depuis deux ans, secteur où il relance, construit, répare les raffinerie annonce l’opérationnalisation d’un pipeline de facto qui transite le pétrole lourd iranien aux raffinerie du Venezuela ! et ce n’est pas tout, car en visite récente en Amérique latine, le ministre iranien du pétrole se rend aussi au Nicaragua, affirmant vouloir refaire un remake du « coup vénézuélien » au pays d’Ortega !

Et tout ceci au milieu d’un silence assourdissant de la Ive flotte US qui en charge de la « sécurité » des Caraïbes laisse passer les pétroliers iraniens sans oser lever le petit doigt. Et dire que pas plus tard que fin 2021 les Yankee en étaient encore à détourner les pétroliers transitant la mer d’Oman chargé de pétrole iranien. Cette très claire démarche destinée à créer sous le nez et la barde d’une Amérique embourbée dans la crise énergétique une coalition « pétrolière » Iran-Amérique latine, c’est Reuters qui la rapporte de la façon suivant :

le Venezuela commence à importer du pétrole lourd iranien pour le raffinage, selon des documents de PDVSA. Le Venezuela a commencé à importer du brut lourd iranien pour alimenter ses raffineries nationales, selon des documents de la compagnie pétrolière publique PDVSA, une mesure qui renforce un accord d'échange signé l'année dernière par l'Iran et le Venezuela. L'année dernière, les deux pays avaient initialement convenu d'un accord d'échange en vertu duquel PDVSA pouvait importer du condensat iranien pour diluer et traiter son pétrole extra-lourd destiné à l'exportation. En contrepartie, le brut vénézuélien est expédié via la National Iranian Oil Company (NIOC).

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Et l'agence d'ajouter : "Selon les documents, le brut lourd iranien, dont la qualité est similaire à celle du brut Mesa 30 du Venezuela, devrait augmenter le pétrole national fourni aux raffineries de PDVSA. Dans le cadre des pactes de coopération, le Venezuela a reçu ces dernières années des équipements iraniens pour moderniser ses raffineries. La raffinerie d'El Palito, d'une capacité de 146 000 barils par jour, redémarre cette semaine une unité de distillation du brut après d'importantes réparations et mises à niveau qui ont nécessité des équipements importés d'Iran. Le ministre iranien du pétrole, Javad Owji, s'est rendu au Venezuela la semaine dernière pour rencontrer le président Nicolas Maduro et discuter d'accords commerciaux avec son homologue. Au moins 200 000 barils de brut lourd iranien ont été livrés à la mi-avril à la raffinerie de Cardon, la deuxième du Venezuela, qui produit 310 000 b/j de pétrole. Selon des documents, 400 000 autres barils de pétrole iranien, arrivés sur le très gros transporteur de brut (VLCC) Dino I, sont en cours de déchargement cette semaine au port de Jose, dans le pays. »

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Culottée comme démarche quand on sait que le tout dernier face-à-face maritime de l’Iran avec les pirates de mer US en possession de 700 000 barils de pétrole iranien a eu lieu en Mer d’Oman et qu’il s’est soldé par la saisie d’un patrolier batant le pavillon vietnamien lors d’une opération opposant des vedettes rapides iraniennes aux trois destroyers US ! Toujours est-il que cette alliance énergétique Iran-Venezuela qui a littéralement stoppée USA dans leur quête de faire une réapparition sur la scène énergétique vénézuélienne à l'effet de faire remplacer le pétrole et le gaz russe, ne compte pas en rester là, le ministre iranien étant aussi allé au Nicaragua la semaine dernière, façon d’élargir le champ d’action anti US en Amérique latine. 

Lors d'une rencontre avec le président du Nicaragua, Daniel Ortega, le 7 mai, le ministre iranien du pétrole, Javad Owji, l'a remercié pour l'accueil chaleureux réservé à la délégation iranienne.

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"Depuis l'établissement du 13e gouvernement iranien, deux délégations économiques et politiques de haut niveau se sont jusqu'à présent rendues au Nicaragua, un pays ami et frère, ce qui souligne notre volonté de développer nos relations avec ce pays", a déclaré Javad Owji, soulignant que la croissance des relations économiques irano-nicaraguayennes ne connaît pas de limites.  

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Lors de sa visite au Nicaragua, le ministre iranien du pétrole a promis au pays latino-américain de fournir du carburant, de participer à la recherche pétrolière et d'étudier la possibilité d'investir dans une raffinerie pour neutraliser les agressions et les sanctions américaines et européennes. "Nous ferons tout notre possible pour garantir la livraison de carburant au Nicaragua", a déclaré M. Owji.

Les deux gouvernements ont signé un accord pour le développement du commerce du pétrole et un contrat pour la fourniture de produits pétroliers pour un montant non spécifié.

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Selon le ministre iranien, les projets incluent la possibilité d'investir dans une raffinerie dans le complexe industriel El Supremo Sueño à Bolívar qui pourrait se poursuivre avec "un investissement partagé entre l'Iran, le Nicaragua et le Venezuela." Le responsable iranien a également condamné les agressions et les sanctions auxquelles le Nicaragua est confronté de la part des États-Unis et de l'Union européenne. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV