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Dernière manœuvre dilatoire d'Ankara

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un camp de réfugiés transformé en habitations par la Turquie dans la région d’Idlib, au nord de la Syrie. ©icibeyrouth.com

Le parti au pouvoir en Turquie cherche à faire du retour de réfugiés syriens une grande épopée de nature humaine dont il pourra s’attribuer la gloire ! Dans ce droit fil, 50 000 logements, construits par la Turquie à Idlib, ont été remis aux réfugiés qui avaient regagné leur pays.

Le ministre turc de l’Intérieur, Süleyman Soylu, s’est rendu illégalement en Syrie pour une cérémonie d’inauguration, marquée par le discours en vidéo de Recep Tayyip Erdogan qui a promis « le retour volontaire » d’un million de réfugiés syriens.

Le chef de l'État turc s'est adressé en vidéo à plusieurs centaines de Syriens, lors de la cérémonie de remise des clés de milliers de maisonnettes, destinées aux réfugiés de retour dans le nord-ouest de la Syrie.

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En réalité, cette campagne de propagande, qui s’appuie plutôt sur ces 50 000 maisons en brique, dont la construction reste peu coûteuse et très rapide, est censée aider le gouvernement d’Erdogan à apaiser une vague de critiques, venue de la part de ses opposants, qui cible la présence de quatre millions de réfugiés syriens en Turquie, une question devenue un grand défi pour l’AKP, au niveau politique et social aussi bien qu’au niveau économique.

Bien que Recep Tayyip Erdogan tente de se présenter comme un sauveur qui se soucie du peuple du pays voisin, la donne en Syrie, qui émane en grande partie des politiques des deux poids deux mesures de la Turquie, suscite les questions suivantes…

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1- La Turquie a organisé et réorganisé des centaines de groupes armés et en a fait une armée de 120 000 forces qui est bel et bien équipée et financée par Ankara, ce qui a déjà coûté des centaines de millions de dollars aux citoyens turcs. Erdogan, dissoudra-t-il cette armée illégale au profit d’une normalisation Ankara-Damas et du retour des réfugiés syriens à leur patrie ?

2- En tant que partenaires de la Turquie au processus d’Astana, l’Iran et la Russie se plaignent de l’indifférence d’Ankara face à ses engagements pris envers Idlib. Erdogan, en finira-t-il finalement avec les salafistes extrémistes armés ?

3- On dirait que les calculs erronés de Recep Tayyip Erdogan ont déjà coûté chef à son peuple et qu’un revirement envers le régime israélien, les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite et l’Égypte serait indispensable. Ce revirement, s’appliquera-t-il à la Syrie aussi ?

4- Des milliers de familles syriennes riches ont mis sur pied des compagnies et sociétés en Turquie et sont arrivées à obtenir la nationalité turque en investissant à Istanbul et à Ankara entre autres. En plus, des milliers de médecins, d’infirmiers, d’ingénieurs et de techniciens syriens ont été employés en Turquie. Le projet du rapatriement de réfugiés syriens s’appliquera-t-il aussi à eux ou il se limitera aux réfugiés les plus démunis ?

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5- Nombreux sont les analystes politiques turcs étant d’avis que les politiques erronées d’Erdogan avaient compliqué la crise en Syrie et provoqué une vague d’insécurité dans la région. Reste à savoir si le gouvernement d’Erdogan avouera officiellement ses erreurs.

6- Dans la conjoncture où des parties de la Syrie sont toujours occupées par l’armée turque et les extrémistes soutenus par Ankara, à quel point pourrait-on croire les gestes humanitaires du président turc ?

7- La construction de logements est uniquement destinée aux Syriens salafistes pro-turcs à Idlib ou elle aura aussi lieu dans d’autres régions syriennes ?

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8- La Turquie continuera-t-elle ce processus de construction de logements sous l’égide des conseillers des Nations unies ou elle ne se souciera que de ses visées politiques et sécuritaires ?

Bref, la question de réfugiés syriens a perdu son caractère humain et s’est transformée plutôt en un geste politique que le camp d’Erdogan et celui de ses opposants tentent, chacun, d’exploiter à leur profit.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV