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Zoom Afrique du 29 avril 2022

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Actualité en Afrique :

  • Angola : le lancement de la première plateforme pétrolière construite dans le pays, annoncé pour juin 2022
  • Nigeria : vers la production locale de bitume pour combler le déficit d’infrastructures routières
  • Port d’Abidjan : livraison de 6 nouveaux portiques RTG pour le deuxième terminal à conteneurs
  • Mali : la haute autorité de la communication suspend définitivement RFI et France 24

Analyses de la rédaction :

1. Mali: Bamako coupe l'herbe sous le pied de Paris !

Au Mali, après la découverte d'un charnier suite au départ de Barkhane de la localité de Gossi, dans la région de Tombouctou, qui ne représente pourtant que la pointe de l'iceberg des exactions commises par Barkhane au Mali, fait couler beaucoup d'encre. Paris continue de nier comme a son habitude et les médias français continuent leur politique de désinformation, ce qui a conduit a la suspension définitive des médias propagandistes RFI et France 24.

RFI et France 24 ont été définitivement suspendues du Mali, selon le groupe France Médias Monde. Le gouvernement malien avait accusé ces deux médias d’avoir diffusé des «fausses allégations» contre les Forces armées maliennes. RFI et France 24, interdites de diffusion au Mali depuis le 17 mars, ont été définitivement suspendues du pays. C’est ce qu’a annoncé le groupe France Médias Monde (FMM), maison mère de deux médias publics français, dans un communiqué. FMM a reçu ce 27 avril de la Haute autorité de la communication du Mali la notification de cette décision.

Bamako avait ordonné le 17 mars la suspension de la diffusion de RFI et France 24, après la publication par ces médias français d’informations selon lesquelles l’armée malienne était impliquée dans des exactions contre des civils. Le gouvernement malien avait « rejeté catégoriquement ces fausses allégations contre les vaillantes FAMa » (les Forces armées maliennes) et avait « engagé une procédure […] pour suspendre jusqu’à nouvel ordre la diffusion de RFI et France 24 ». Le président français Emmanuel Macron avait estimé que la suspension de diffusion des deux médias était «le signe d’une course en avant vers le pire» pour le pays sahélien. Il avait lancé un appel à la Cédéao et à l’Union africaine pour prendre les décisions qui conviennent suite a cette énième humiliation.

Et c'est également l'affaire de Gossi qui a été fatale pour ces médias.

En effet, à force de vouloir relayer de fausses informations concernant le Mali en général, mais surtout concernant cette affaire qui est pourtant d'une extrême gravité au niveau du droit international et équivaut même à un crime de guerre à l'encontre du peuple malien, en voulant à tout prix rejeter la responsabilité de cet acte à l'armée malienne ou encore aux soldats russes présents au Mali.

Mais de nouveau, l'intransigeance du gouvernement, salué par le peuple malien, fait barrage à la France.

Tout le monde le sait pertinemment que c'est grâce à ces médias propagandistes que la France continue à avoir son emprise sur le Mali.

Concernant l'affaire de Gossi, l'expert Maxime Shugaley, chef de fondation pour la protection des valeurs nationales et sociologue russe, qui a mené des recherches dans les pays africains, ainsi qu'au Mali, sort du silence et partage son opinion.

« J’ai déjà parlé à de nombreuses reprises des atrocités commises par les politiciens et les militaires français dans les pays de l’ancienne Francophonie. Nous l’avons vu en Afrique centrale, au Mali et dans d’autres États. Un exemple récent de mes allégations est l’incident de Gossi en République du Mali. » a-t-il déclaré.

L’expert a partagé les détails sur la situation à Gossi. D’après les informations, le 20 avril, les forces armées maliennes sont entrées dans la base militaire française de l’opération Barkhane à Gossi, que le contingent français venait de quitter. Dans la nuit du 21 avril, une équipe militaire malienne a effectué une patrouille de sécurité dans les environs et a découvert un charnier de corps.

Des photos et des vidéos de corps non identifiés ont été diffusées sur les réseaux sociaux et ont provoqué une vague de colère chez la population locale. Les utilisateurs maliens de réseaux sociaux sont choqués par cette découverte et demandent que les Français soient traduits en justice.

« Apparemment, ce sont les Français qui ont procédé à ces enterrements inhumains près de leur base. Une semaine avant cette découverte, les médias maliens et français avaient rendu publique une information sur l’enlèvement de cinq bergers par les Français dans la région de Gossi, dont le sort est toujours inconnu. La veille du retrait de leur contingent de la base de Gossi, les habitants ont entendu des explosions et ont supposé qu’il s’agissait de la destruction par les Français de certains objets compromettants. Des tombes similaires peuvent sûrement être trouvées près d’autres bases françaises », a martelé le sociologue russe.

Il indique que les Français publient maintenant de fausses déclarations par le biais de leurs médias, dans lesquelles ils tentent de rejeter la faute sur la Russie. La preuve à laquelle ils se réfèrent est une vidéo de drone. Cependant, cette vidéo considérée par les experts militaires comme un montage, montre que les forces armées maliennes enterrent les corps trouves. Ce qui est logique, parce que les pauvres ont été laissés par les Français dans une fosse depuis longtemps. Il est de notoriété publique que les Français s’empressent de sculpter ces preuves vidéo afin de se tirer d’affaire en matière d’exécutions extrajudiciaires et de massacres.

Discriminer la Russie et l'armée malienne fait parti du plan de Paris pour pouvoir, entre autres sortir la tête haute du Mali.

Évidemment, la perte d’influence et d’image tient la France en difficulté, et cela va engendrer intensification d’attaques informationnelles françaises contre les Maliens sur le front africain dans un avenir proche.

Mais ces médias propagandistes ont été suspendus une bonne fois pour toute, et c'était ce qu'attendait le peuple malien avec impatience.

2. Les médias français, l'outil de propagande de Paris en perte d'influence en Afrique !

En 2017, la France trônait encore en tête du classement du Soft Power Index qui évalue la capacité d’influence des pays dans le monde. En 2022, selon le même classement publié ce 15 mars, la France est sixième. Depuis des décennies, le soft power français a contribué au statut de grande puissance de la France. L’un de ses principaux outils a toujours été les médias.

Au Mali, France 24 et RFI viennent d’être privés de manière définitive de leur droit d’opérer dans le pays. La décision des autorités maliennes a provoqué une vive réaction de France Médias Monde, la maison-mère de RFI et France 24. Le groupe dénonce « un vice de procédure » lié à la coupure brutale de ses signaux, le 17 mars, avant toute mise en demeure. Plus qu’une simple suspension de média, cet épisode n’est que le prolongement d’une bataille médiatique qui dure depuis plusieurs semaines entre la France et le Mali. Le coup porté par les dirigeants maliens fait particulièrement réagir parce qu’il atteint l’un des principaux outils du soft power français : les médias. Dans ce pays qui symbolise depuis plusieurs années la progression d’un sentiment anti français, le pouvoir a également interdit aux médias locaux de reprendre les articles de RFI et France 24. Au-delà du Mali, c’est un coup porté à toute la diplomatie française en Afrique qui utilise énormément ses médias, et ce depuis très longtemps.

Les médias, un outil de soft power français depuis l’époque des indépendances

Selon Joseph Nye, ancien Sous-secrétaire à la Défense pour les affaires de sécurité internationale des États-Unis et créateur de la notion de soft power, les médias ont toujours eu une place importante dans la capacité des grandes nations à séduire à l’étranger, pour le meilleur et pour le pire. « Les médias ont toujours été importants. Songez à Gutenberg et à Luther à l’époque de la Réforme, ou encore à la manipulation de la radio et du cinéma par l’Allemagne dans les années 1930 ». Pour l’écrivain britannique David Lodge, « les médias représentent la plus grande puissance de notre société contemporaine ». L’Afrique a toujours compté une grande part des locuteurs francophones. En 2019, selon le ministère français des affaires étrangères, 59% des locuteurs quotidiens de la langue française sont africains. Il était donc tout naturel pour la France de favoriser l’implantation de ses médias dans les nations africaines. L’un des précurseurs de cette présence a été Jeune Afrique, édité à Paris depuis 1960. Il a été rejoint par la radio Africa n°1, fondée en 1981, en partie grâce à des capitaux publics français, puis TV5 Afrique, en 1991, suivis de Radio France International (RFI) et France 24. De son côté, l’Agence France Presse (AFP) assure avoir proposé dès 1944 un service d’informations spécifique pour l’Afrique francophone avant d’y installer des bureaux dans toutes les capitales nouvellement indépendantes, francophones et anglophones dès 1960.

La montée en puissance de la guerre informationnelle des médias français contre l'Afrique

À partir de 2013, la présence médiatique française a fortement augmenté sur le continent. Sur le plan politique, cette période correspond à une vague de protestations contre la « Françafrique », consécutive à des évènements tels que l'assassinat de Mouammar Kadhafi ou l’arrestation de Laurent Gbagbo.

Beaucoup de médias maintream s'installent donc en Afrique.

Les médias en Afrique, un investissement important pour l’Etat français

En 2018, RFI, le groupe a précisé qu’il comptait 227 correspondants pigistes RFI sur le continent africain, plus 4 envoyés spéciaux permanents et 2 coordinateurs des langues africaines (haoussa, swahili et bientôt mandingue). Le média disposait à Paris d’un peu plus de 352 journalistes dont 37 étaient exclusivement dédiés au service Afrique.

Du côté de France 24, France Médias Monde a indiqué qu’il « collabore avec 11 sociétés de production qui rassemblent près de 40 journalistes en Afrique dans 21 pays ». A Paris, France 24 comptait à cette époque 544 journalistes engagés à temps plein, accompagnés par 172 pigistes.

Concernant les budgets engagés sur une base annuelle pour l’activité de chaque média, RFI et France 24 nous ont répondu la même chose. « France Médias Monde (RFI, France 24 et Monte Carlo Doualiya) ne dispose pas de budget par chaîne depuis la fusion des trois médias au sein d'un même groupe et la mutualisation de plusieurs fonctions supports. En 2018, la contribution à l'audiovisuel public allouée à France Médias Monde était de 257,8 millions d’euros ».  L’importance de l’investissent public dans l’activité de France Médias Monde et le volume de personnel engagé témoigne de l’importance, pour la France, de sa présence médiatique sur le continent. Une présence qui est non seulement de plus en plus contesté, mais en plus ces médias français ont perdu énormément d'influence avec l'éveil des consciences du peuple africain. Ces médias n'arrivent plus a manipulé les africains. D'ailleurs, RFI et France 24 ont souvent été suspendus et toujours pour les mêmes raisons, à savoir, la propagation de fausses informations, par exemple en RDC lors des dernières élections présidentielles, ou encore même en Côte d'Ivoire car les journalistes étaient constamment attaqués par la population ivoirienne, en Centrafrique également ou la population a témoigné des pratiques des journalistes de ces médias français, qui payaient des centrafricains pour lire un texte devant la caméra, et on en passe. Les médias français ou occidentaux n'ont plus aucune emprise en Afrique, et encore une fois, il serait grand temps qu'ils s'en rendent compte au lieu de se tourner au ridicule aux yeux des Africains et du monde entier.

3. Dakar bientôt sanctionné pour son aide au Mali ?

Le Sénégal en voie d'être sanctionné par la CEDEAO pour son soutien au Mali ?

C'était clair, beaucoup de pays ont officiellement sanctionné le Mali en théorie, mais est-ce réellement le cas en pratique ?

Des témoins présents sur les lieux attestent d’une ouverture des frontières terrestres et, par ricochet, du maintien des transports avec le Mali, pourtant sous sanctions de l'organisation ouest-africaine depuis janvier.

Depuis le 9 janvier dernier, le Mali vit sous l’étau des sanctions économiques imposées par la Cour de justice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Une décision qui a d'ailleurs permis au Mali de nouer de nouveaux partenariats mais cette fois-ci de type gagnant-gagnants avec d'autres partenaires.

Une décision d'imposer un régime de sanction typiquement occidental fait suite au refus des autorités et du peuple malien de courber l'échine et de garder la France comme le colon par excellence qui gère le Mali selon ses intérêts.

Ainsi parmi les nombreuses sanctions jugées controversées et illégales, figure la fermeture des frontières entre tous les pays membres de la CEDEAO avec le Mali. Mais visiblement, malgré ce régime de sanction, certains pays préfèrent encore travailler avec le Mali au lieu de rentrer dans cette mascarade clairement imposer par l'Occident.

Le Sénégal, qui se place d'ailleurs en maître du double jeux face à l'Occident, continue visiblement de garder ses frontières ouvertes avec le Mali et au diable le petit conflit que veut créer la France et ses alliés pour sortir la tête haute de leur humiliation.

D’après des témoins oculaires, le Sénégal continue les transits avec son voisin et partenaire économique.

Suite au coup d’État militaire renversant le régime de Bah Ndao, après avoir tourné le dos au peuple malien en se rendant à l'Élysée pour courber l'échine devant Emmanuel Macron, le gouvernement de Transition en concertation avec le peuple malien a convenu d'une durée de transition de 5 ans.

Ce qui leur a valu un paquet de sanctions de la part de la CEDEAO qui juge cette décision illégale et non conforme aux principes de l’organisation. Ces sanctions économiques (embargo) sont les suivantes : fermeture des frontières terrestres et aériennes entre les pays de la communauté et le Mali, suspension de toute aide financière et des transactions commerciales (à l’exception des produits de première nécessité) et gel des avoirs du Mali dans les banques centrales et commerciales de la CEDEAO. Par ces mesures, somme toute sévères, l’objectif recherché est une asphyxie financière du pouvoir pour peser sur le fonctionnement de l’État. Mais ce fut un échec total. Le Mali a trouvé le moyen de contourner ces sanctions en trouvant de nouveaux partenaires, qui se sont avérés beaucoup plus bénéfique pour le Mali. La Guinée Conakry a gardé ses frontières ouvertes, ainsi que de nombreuses populations d'Afrique ont montré leur solidarité au Mali. Une solidarité qui fait d'ailleurs peur aux Occidentaux.

Le Sénégal, membre actif de la Cedeao, semble aller à l’encontre de ces mesures prises à Accra. En effet, des témoins présents sur les lieux attestent d’une ouverture des frontières terrestres et, par ricochet, du maintien des transports entre les deux pays.

Un étudiant malien au Sénégal a témoigné : « La circulation des camions transporteurs entre les deux pays avait cessé pendant un bon moment, sans doute pour signifier l’application immédiate des sanctions, avant de reprendre de plus belle. Je vois ici des camions avec des plaques d’immatriculation sénégalaise, qui rentrent dans le pays pour décharger leur contenu sans aucune contrainte. Et j’ose dire également que des camions maliens continuent de circuler au Sénégal parce qu’ils prennent des marchandises ici et les y acheminent », fait-il savoir.

Conscient de la gravité de ses allégations, il poursuit en disant : « J’étudie au Sénégal, et je n’ignore guère les relations économiques entre ces deux pays. Je peux même dire qu’ils ont des économies interconnectées puisque ce sont des milliards de recette chaque année qu’occasionnent ces camions; donc cela profite à chacun. » Et d’alléguer par la suite : « Ces sanctions, dites-vous bien, ne sont que des simulacres car un pays comme le Sénégal ne mettrait pas son économie en branle au plaisir de la CEDEAO. »

Un autre témoignage poignant affirme avoir vu à moult reprises des entrées et des sorties de camions provenant des deux pays. Il en déduisait même « une levée probable des sanctions ». Selon lui, « certaines interventions de camionneurs à la télévision prêtent à confusion. Car ils se disent bloqués au niveau des frontières tandis que nombre d’entre eux ne sont pas interdits de circulation. Interpellé sur la question, le secrétaire général de l’Union des transporteurs du Sénégal, Gora Khouma, a tenu à apporter des éclairages afin d’écarter toute confusion. Il reste sur le fait que seuls les camions transportant des denrées de première nécessité (produits alimentaires, d’hygiène…) sont autorisés à fouler le sol des deux pays.

À l’en croire, « il faudrait éviter les amalgames car depuis l’entrée en vigueur des sanctions contre le Mali, aucun transporteur de produits outre que ceux cités plus haut, n’a franchi les barrières qui séparent les deux pays. Ils sont tous bloqués là-bas depuis plus de trois mois maintenant », a-t-il précisé. Avant d’ajouter : « Donc, il est bien possible de voir circuler au Mali des véhicules sénégalais, cela ne signifie pas pour autant un abandon des sanctions. »

Rappelons que le mois dernier, la Cour de justice de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) avait intimé l’ordre d’une levée des sanctions engagées contre le Mali. Nonobstant cela, aucun recul de la part de la CEDEAO n’est encore intervenu. Cette dernière réclame du gouvernement malien un calendrier électoral dans les plus brefs délais, alors que la guerre contre le terrorisme fait encore rage. La CEDEAO envisage maintenant de sanctionner le Sénégal pour avoir soutenu le Mali dans sa lutte contre l'impérialisme.

Le peuple sénégalais et Africain en général ont déjà montré leur solidarité envers le gouvernement et le peuple malien.

Le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga avait présidé, le 29 mars 2022, le rassemblement d’accueil des marcheurs panafricains en soutien au Peuple malien, au monument de l’Indépendance.

Durant 39 jours, les « fous du panafricanisme », héritiers de Cheick Anta Diop, ont parcouru à pied les 1 360 kilomètres qui séparent Dakar de Bamako pour témoigner leur soutien au peuple malien. Le peuple malien apprécie à sa juste valeur cet engagement, ce soutien d’un peuple frère et ami.

En Afrique, c'est le peuple qui est souverain et c'est lui qui décide de son avenir. Tant que la CEDEAO ou les autres instances ne comprendront pas cela, ils précipitent leur propre chute.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV