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Et si le méga navire avait été coulé pour bouter la Syrie de la Méditerranée?

Carte de la Méditerranée (illustration) Vidéo: frappes russes contre Idlib

Ce vendredi 22 avril, plus d'une semaine après le naufrage du navire amiral russe Moskova, le ministère russe de la Défense y est revenu en établissant le bilan des pertes, le but étant de faire face aux fakenews qui envahissent la toile : "Après l'apparition sur le Web de fausses données sur les membres d'équipage disparus de Moskva, le ministère russe de la Défense signale qu'à ce jour, 27 marins se sont portés disparus et un membre d'équipage est mort". Or cette annonce a quelque peu surpris des milieux d'analystes alors même qu'une première communication laissait entendre que les marins russes avaient été tous évacusé et emmenées à Sébastopol.

C'est presque simultanément à cette annonce que l'AFP a publié de son coté un rapport sur ce qu'il a qualifié" de mouvements suspects russes en Méditerranée : " Avec le déclenchement de la guerre en Ukraine, la Russie a renforcé ses capacités militaires en Méditerranée orientale, vue comme une base arrière de la mer Noire et du terrain d’affrontements, dit l'agence qui citant e capitaine de vaisseau et officier de communication régionale de l’armée française en Méditerranée, Thibault Lavernhe. ajoute : «Il y a actuellement une vingtaine de bateaux russes en Méditerranée, la Russie a doublé, voire triplé ses capacités militaires dans la zone (destroyers, frégates, sous-marins...)». Pour l'axe US/OTAN et ses médias, "Ce retour en force russe en Méditerranée orientale s’est opéré progressivement depuis le conflit en Syrie lorsque Moscou a commencé à déployer des navires dans le port syrien de Tartous, la seule installation navale russe permanente en dehors des limites de l’ancienne Union soviétique. 

Puis vint cette  nouveauté qui est l’étalement à l’ouest de la présence russe: au nord de la Crète mais aussi à l’ouest de la Grèce dans le Péloponnèse, et au nord de la mer Égée près de la mer Noire» où  «des bateaux russes se sont positionnés pour contrôler l’activité des forces de l'OTAN». Et puis l'AFP d'ajouter : «Là où sont les Américains, les Russes le sont aussi Car les forces américaines, qui s’étaient désengagées de la zone méditerranéenne depuis une dizaine d’années, opèrent elles aussi un changement de tactique dans la  mesure où L’Ukraine a changé la donne."

A lire entre les lignes, on sent parfaitement que la Syrie occupe une place centrale dans cette évaluation otanienne de la présence russe en Méditerranée et que le fait d'évoquer la présence US vient justement se greffer à ce constat. Outre d'avoir cherché à démoraliser la marine russe, à l'humilier ou encore à venger sa méga déculottée à Marioupol, l'axe US/OTAN n'a-t-il pas cherché en frappant le Moskova à fausser le jeu russe en Méditerranée? Ou ce qui revient au même en faisant couler le Moskowa a -t-il voulu créer une hiatus entre la flotte de mer noire et la flotte méditerranéenne de la marine russe dans la mesure où le croiseur servait souvent de point de jonction entre deux mers? 

Il est important de noter que Moskva - avant d'être révisé en 2016 - a dirigé à plusieurs reprises les escadrons militaires russes en mer Méditerranée, qui étaient principalement équipés de navires de la flotte de la mer Noire. Les Yankee l'ont ils ciblé pour affaiblir le groupement russe en mer Méditerranée et la capacité de la Russie à projeter sa force en Syrie?  « C'est un coup dur pour la flotte de la mer Noire, c'est... un élément clé dans leurs efforts pour exercer une sorte de domination navale en mer Noire », se réjouissait dès le 15 avril  à CNN le porte-parole du Pentagone, John Kirby qui affirmait : . « Cela va avoir un effet sur leurs capacités ». 

Certes le navire est entré en service en 1982 mais  tout en participant à la campagne russe en Syrie, le Moskva a joué un rôle important dans la défense aérienne des bases russes de Hmeimim et Tartous en Syrie.  Armé d'un système de missiles anti-aériens à longue portée S-300, il a considérablement renforcé la défense aérienne du groupe russe en Syrie sur fond de crise des relations avec la Turquie en 2015, après qu'un avion de chasse turc a abattu un Su-24 russe.

Dès lors son naufrage pourrait être considéré comme une tentative de la part des occidentaux de briser la bulle de la DCA russe en Syrie occidentale et de passer à l'acte. S'ajoute à ceci la fermeture retorse du Bosphore sur les navires de guerre par la Turquie.  La fermeture du détroit de la mer Noire par la Turquie à tous les navires de guerre a posé des défis à la capacité de Moscou à assurer les activités de son contingent en Syrie, bien que l'espace aérien turc soit toujours accessible aux avions russes se dirigeant vers la Syrie.

L'approvisionnement et le réapprovisionnement précoces des forces russes en Syrie ont été effectués par le biais du "Syrian Express" - un terme utilisé dans les médias russes pour décrire les voyages réguliers des navires de débarquement russes en Syrie. Aujourd'hui, la plupart des navires de débarquement de chars russes, y compris ceux des flottes de la Baltique et du Nord, sont bloqués dans la mer Noire pendant la guerre en Ukraine, après la fermeture du détroit. De plus, l'approvisionnement du groupe russe en Syrie s'est effectué via le port de la mer Noire de Novorossiysk.

De tout ceci, l'analyste pourrait conclure à une double tentative US/OTAN d'abord de couper le corridor naval Russie Syrie, ensuite de miner la bulle de DCA russe au dessus de la Syrie, ce qui est une hypothèse plus que plausible dans la mesure où l'un des objectifs de la guerre anti russie en Ukraine aura été l'enlisement russe et la pousser à se retirer de la Syrie. Que devrait faire en réaction Moscou?

Couper la tête de pont de l'OTAN en Syrie à savoir la Turquie. Au fait  si comme le dit le capitaine français la flotte russe commence à se masser vers l'ouest de la Méditerranée c'est peut-être parce qu'elle a une vue sur Incilik. Quant au nord de la Syrie où le Sultan Erdogan continue à proférer des fakesnews sur son dégel avec Assad, la Russie sait mieux que quiconque quoi faite . Et elle tend de plus en plus à le faire. De violentes frappes viennent d'être reprises sur le Grand Idlib depuis quelques heures. 

Le vendredi 22 avril, des avions de combat des forces aérospatiales russes ont mené des frappes aériennes sur Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, où opèrent plusieurs groupes terroristes, a-t-on appris du site web américain South Front. Au moins six frappes aériennes ont secoué les bastions des terroristes à la périphérie de la ville de Ruweiha dans la périphérie sud d'Idlib et près de la ville d'al-Enkawi dans la banlieue nord-ouest de Hama.

Le groupe terroriste Hayat Tahrir al-Cham (HTC), affilié à Al-Qaïda, maintient une présence importante à la fois à Ruweiha et à al-Enkawi. Les frappes aériennes répondaient aux récentes violations du cessez-le-feu à Idlib. Au cours des derniers jours, deux soldats de l'armée syrienne ont été tués par des tireurs d'élite des terroristes du HTC sur les lignes de front dans la banlieue du nord de Lattaquié et dans la campagne de l'ouest d'Alep.

Il s'agissait de la deuxième vague de frappes aériennes russes contre Idlib en moins d'une semaine. Le 19 avril, des avions de guerre russes ont effectué quatre frappes aériennes contre des repaires de terroristes près des villes d'al-Bara et d'Ehsim dans la périphérie sud d'Idlib. Les frappes aériennes étaient également une riposte aux violations du cessez-le-feu par le groupe terroriste Hayat Tahrir al-Cham et ses alliés.

Le cessez-le-feu à Idlib, qui a été négocié par la Russie et la Turquie il y a plus de deux ans, tient toujours malgré toutes les récentes violations par le HTC et ses alliés. Une confrontation militaire à grande échelle dans la région semble peu probable de si tôt.

C'est ainsi qu'en cas de forte escalade de la situation en Syrie, la Russie pourra rapidement non seulement augmenter son groupement aérien en Syrie mais aussi y envoyer ses troupes aéroportées. évidemment,  L'Iran et l'Irak n'ont pas fermé leur espace aérien à la Russie, y compris dans le but de l'utiliser pour soutenir des opérations en Syrie. Certes, 

A lire : La guerre régionale de la Résistance contre le Sionisme rejoint-elle la guerre russe contre l'axe US/OTAN/Israël ?

Lors des émeutes de masse et des troubles au Kazakhstan en janvier, la Russie a pu démontrer sa capacité à livrer rapidement un nombre important de troupes et de matériel militaire en utilisant exclusivement des avions de transport militaires. Ensuite, à la demande du gouvernement du Kazakhstan, les forces mobiles de l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) ont été rapidement déployées dans la république, dont le noyau était des parachutistes russes de la 45e brigade de gardes séparée à des fins spéciales, la 98e division aéroportée de gardes et la 31e garde d'assaut aéroporté. Leur transfert et leur approvisionnement ont été assurés par plus de 70 avions de transport militaire Il-76 et cinq An-124. Mais en Syrie il y a des solutions plus commodes ... Il y a à donner u feu vert à l'armée syrienne et ses alliés pour en finir avec la présence turque... 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV