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Zoom Afrique du 1er avril 2022

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La coopération militaire se renforce entre Bamako et Moscou. Dans le cadre du renforcement de sa capacité militaire afin de mieux sécuriser son territoire en proie aux attaques terroristes, le Mali a réceptionné de nouveaux équipements militaires de fabrication russe.

Actualité en Afrique :

  • Trois organisations s’unissent pour faire progresser la science ouverte en Afrique
  • Le Kenya annonce l’achèvement de la construction d’une centrale géothermique de 83 MW
  • Namibie : Paladin Energy vise le redémarrage de la mine d’uranium Langer Heinrich pour juillet 2022
  • Cameroun : les recettes douanières collectées par le port de Kribi ont augmenté de 918 % en 4 ans

Analyses de la rédaction :

1. RCA: les humiliations de l'ONU continuent!

En Centrafrique, l’ONU continue ses allégations contre les forces armées centrafricaines et ses alliés.

Comme on a pu le voir au Mali, les armées nationales africaines qui réussissent leur opération de sécurisation sont dans le collimateur des fameux rapports de l’ONU.

La cheffe des droits de l’homme de l’ONU et un expert onusien indépendant ont encore dénoncé, mercredi, les violations des droits de l'homme imputées aux forces nationales centrafricaine et ses alliés.

Il s’agirait notamment « de violences sexuelles, d'actes d’intimidation, de destruction d’habitations, des menaces, de racket... ».

« Les forces bilatérales russes sont également accusées d'actes de torture, de traitements cruels, humiliants, inhumains et dégradants, y compris sur des dépositaires locaux de l’autorité de l’État dans l’arrière-pays, notamment en parlant de certaines localités comme Bria », a l’expert.

Cela dit, la localité de Bria a été libérée il y a un an maintenant par les FACA et ses alliés russo-rwandais.

Mais les exactions des rebelles de la CPC continuent. Ils ont récemment lancé un ultimatum contre cette localité. Et visiblement, cela ne gêne absolument pas l’ONU.

« De force ou de gré, nous serons de retour bientôt à Bria », c’est avec ces mots sur une pancarte qu’ils ont fait passer leur messagse.

Samedi, 26 mars 2022, les rebelles de la coalition des patriotes pour le changement (CPC) ont lancé, dans la matinée, un ultimatum aux autorités militaires et civiles de la ville de Bria, chef-lieu de la préfecture de la Haute-Kotto.

Le préfet de la Haute-Kotto, dont la résidence se situe à quelques 200 mètres du lieu, a été alerté par les habitants. Le commandant du détachement militaire à Bria, et les alliés russes ont aussi été informés de la nouvelle. Une réunion avait été organisée par le préfet.

Les rebelles veulent relancer une guerre à Bria où les FACA, appuyés par les soldats russes, étaient entrés en action il y’a un an pour chasser les rebelles CPC dirigé par l’ancien putschiste et homme de main de la France, François Bozizé.

Donc, les rebelles étaient bel et bien chassés de cette localité, il y a un an. Mais il est vrai que des petites tentatives ont été lancées par les rebelles mais à chaque fois, ils ont été repoussés par l’armée nationale.

Il est tout de même bizarre de voir des rapports de l’ONU qui apparaissent comme par enchantement pour accuser les forces armées nationales et ses alliés de violation des droits de l’Homme.

Actuellement, la ville de Bria est à nouveau sous pression des rebelles ce mercredi 30 mars 2022 à cause de la présence des rebelles à nouveau signalée sur l’axe Ippy.

Après la sortie massive des rebelles de la CPC à 42 kilomètres de la ville sur l’axe Ouadda, puis l’ultimatum que les rebelles ont lancé samedi dernier aux autorités militaires et civiles locales, la ville de Bria est à nouveau sous pression des rebelles ce mercredi 30 mars 2022.  Cette présence est à nouveau signalée à 18 kilomètres de Bria sur l’axe Ippy, et la voie a été coupée durant plusieurs heures.

Pour les rebelles, la pression militaire seule ne suffit pas. Il faut également mettre de la pression économique, c’est-à-dire perturber les activités commerciales de la région. Donc la stratégie est de couper la principale voie de ravitaillement de la ville de Bria, si l’occasion se présente. Ceci n’est pas une simple idée, c’est une réalité du jour.

Ce mercredi 30 mars 2022, à la surprise de la population, plusieurs dizaines des rebelles, lourdement armés, sont sortis dans le village Yangou – Mango, à 18 kilomètres de la ville sur l’axe Ippy, bloquant les circulations dans les deux sens durant des heures. Les véhicules, en provenance de Bria avec des passagers à bord, ont été sommés de rebrousser chemin. Tout comme ceux qui venaient de la ville d’Ippy. D’après les rebelles, la voie ne sera libre de circulation que le lendemain, c’est-à-dire jeudi 31 mars 2022

Pour la population locale, c’est l’inquiétude qui domine. Alors, nombreux sont ceux qui se posent des questions pour savoir si ce sont les mêmes rebelles qui étaient sortis la semaine dernière dans le village Sans souci à 42 kilomètres ou c’est un autre groupe des rebelles.

Bref, une situation qui remet largement en question le fameux rapport de l’ONU. Ce sont plutôt les rebelles qui violent les droits de l’Homme et non les forces armées centrafricaines. Dons en suivant les propos de l'ONU, il faudrait laisser faire les rebelles pour ne pas violer les droits de l'Homme ou alors l'ONU devrait plutôt condamner les rebelles pour leurs exactions contre les Centrafricains vivant à Bria ? L'ONU ne devrait pas condamner les menaces de la CPC de "marcher sur Bangui" notamment lors de la dernière élection présidentielle ? Pourtant, on attend toujours les condamnations.

Si des rebelles ou des terroristes s’attaquent à une ville française ou américaine, croyez-vous vraiment que ces deux États vont respecter les droits de l’Homme ? On a bien pu le voir.

Sans parler de rebelles ou de terroristes, on voit bien comment les manifestations sont gérées dans les pays occidentaux. À ce moment-là, les droits de l’Homme n’existent plus. D’ailleurs, où en sont les enquêtes et les condamnations concernant les nombreuses exactions commises par les soldats français contre les civils centrafricains ? Ou sont les derniers rapports concernant les liens entre la Minusca et les rebelles de la CPC ? Le pillage de l’or par le contingent portugais ? Le meurtre de la petite Lumière, qui avait 16 ans, écraser par une voiture de l’ONU lors de la fuite de celui-ci, alors qu’il tentait une approche près du palais présidentiel il y a quelques mois de cela. Et des affaires comme ça, il y en a plein d’autres.

Il faudrait d’abord commencer par traiter les vraies plaintes et établir les vrais rapports avant de créer des allégations de la sorte. L’ONU n’a de toute façon plus aucune crédibilité en Afrique ni dans le monde.

 

2. Mali/Russie: la coopération se renforce !

La coopération militaire se renforce entre Bamako et Moscou. Dans le cadre du renforcement de sa capacité militaire afin de mieux sécuriser son territoire en proie aux attaques terroristes, le Mali a réceptionné de nouveaux équipements militaires de fabrication russe. Il s’agit essentiellement des matériels technologiques pour le renseignement militaire.

Les nouvelles autorités maliennes scellent davantage leur rapprochement avec la Russie. Après avoir mis à la porte, la France, un allié qui était censé l’aider dans la lutte contre le terrorisme, le Mali, qui a ravivé sa coopération militaire avec la Russie depuis l’avènement des autorités militaires au pouvoir. Le pays s’est doté de nouveaux équipements militaires russes. Le matériel a été réceptionné à l’aéroport de Bamako, par le ministre malien de la Défense Sadio Camara.

« Les équipements que nous recevons rentrent dans le cadre de la montée en puissance des forces armées maliennes (FAMa). Les FAMa continueront à se renforcer en matériels, en personnels et en formations. Elles seront toujours au service du peuple malien », indique le ministre de la Défense et des Anciens combattants. Cette garantie a été donnée le mercredi, 30 mars 2022, lors de la réception des nouveaux moyens de guerre par Sadio Camara. Nonobstant des critiques et réprimandes venant de l’extérieur, au sujet des militaires du pays, le ministre maintient avoir entièrement placé sa confiance en des forces de défense et de sécurité maliennes. « Aucune pression exogène ne nous fera douter de la justesse de notre combat. Aucune manipulation médiatique n’entamera notre morale. Nous ne reconnaîtrons pas de repos, tant que nos braves populations ne retrouveront pas une vie meilleure », a-t-il soutenu haut et fort. Aujourd’hui, poursuivait le ministre, « nous pouvons dire avec fierté que notre armée nationale est capable d’opérer en toute autonomie, sans demander de l’aide à qui que ce soit ». Le premier responsable du département de la défense nationale rassure que les Maliens peuvent, de nos jours, être fiers de leur armée républicaine. Pour ceux qui restent encore sceptiques, le ministre déclare que les autorités de la transition, avec à leur tête le jeune colonel Assimi Goita, « ont la ferme volonté de lutter contre le terrorisme sur toute l’étendue du territoire malien ». Une allégation qui laisse simplement augurer que Kidal, une des régions maintenues sous domination des groupes armés, ne doit aucunement être épargnée. Il y a de l’espoir pour le Mali et les Maliens, malgré les sanctions économiques et financières injustement infligées aux citoyens meurtris du Mali. Voici l’assurance qui vient d’être donnée aux citoyens lambda du pays par le ministre Sadio Camara, à l’occasion de cette réception. « Malgré le contexte économique et sécuritaire mondial marqué par quelques tensions, nous gardons le cap », a-t-il fait savoir.

Le ministre en tenue a profité de la circonstance pour éclaircir la lanterne de ses concitoyens : « Le premier lot de matériels que nous recevons aujourd’hui (mercredi 30 mars 2022) est composé des hélicoptères de combat et des radars de dernière génération ». Des équipements qui ont été acquis grâce au partenariat entre le Mali et la Russie de Vladimir Poutine. « C’est (réception de matériels) le fruit d’un partenariat sincère avec un vieil ami du Mali, la Russie », lance le ministre qui dit saluer le peuple malien qui a accepté, parmi d’autres priorités, la dotation des forces armées maliennes. Notons que la présente réception a eu lieu à l’aéroport international Président Modibo Keita de Bamako-Sénou.

De quoi faire monter l’ire de Paris, car il faut savoir que les avancées de l’armée malienne amplifient l’humiliation de la France et de ses alliés occidentaux, qui en 10 ans de présence, n’ont réussi qu’à multiplier l’insécurité sur le territoire malien et dans tout le Sahel !

 

3. L’OTAN, un instrument pour déstabiliser l’Afrique ?

Alors que se dessine, en marge du conflit ukraino-russe, une nouvelle carte géopolitique, l’Afrique se démarque par une tendance au non-alignement. L’OTAN, elle, tente de retrouver son influence…

A la création de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) en 1949, les pays africains étaient encore sous le joug du colonialisme. La plupart des fondateurs de l’organisation politico-militaire étaient les principaux colonisateurs de l’Afrique – Royaume-Uni, Portugal, France, Belgique et Italie notamment. Il s’agissait alors pour les douze pays fondateurs d’« arrêter une éventuelle agression soviétique et la propagation du communisme ». Mais depuis l’effondrement de l’URSS, l’OTAN a étendu sa liste d’Etats membres de douze à trente.

Aujourd’hui, alors que l’Afrique est plus sceptique quant à la condamnation de la Russie pour le conflit en Ukraine, la presse occidentale fustige la « poutinophilie » africaine. Pour le chercheur Paul-Simon Handy, « la poutinophilie d’une partie des Africains relève d’abord d’un rejet de l’Occident ».

Depuis sa création, l’OTAN avait fait de l’Afrique sa sphère d’opérations militaires. Kwame Nkrumah avertissait déjà en 1967 qu’il y avait au moins 17 bases aériennes de l’OTAN, neuf bases navales, trois sites de lancement de missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) et un site de tests nucléaires en Afrique du nord.

Dans son livre Handbook of Revolutionnary Warfare, Nkrumah dénonçait également le pillage des mines du Congo, de l’Angola, du Zimbabwe (Rhodésie) et d’Afrique du Sud pour la construction des armes nucléaires occidentales.

L’Occident contre le panafricanisme

Pour le héros indépendantiste bissau-guinéen et capverdien Amílcar Cabral, le Portugal, « appendice pourri de l’impérialisme, le pays le plus sous-développé d’Europe occidentale, n’aurait jamais été capable de lancer trois guerres coloniales sans les aides de l’OTAN, les armes de l’OTAN et les bombes de l’OTAN ».

En 1960, en pleine guerre du Katanga entre les lumumbistes et les katangais, l’OTAN avait permis à la Belgique, contre la condamnation de l’ONU, de bombarder les positions des soldats congolais. Patrice Lumumba fustigeait alors cette ingérence directe de l’OTAN, et l’apathie de l’ONU. « Tous ont compris que si le Congo meurt, toute l’Afrique bascule dans la nuit de la défaite et de la servitude. Voilà encore une fois la preuve vivante de l’Unité africaine. Voilà la preuve concrète de cette unité sans laquelle nous ne pourrions vivre face aux appétits monstrueux de l’impérialisme. Mais entre l’esclavage et la liberté, il n’y a pas de compromis », avait alors déclaré Lumumba.

Trois exemples de figures de proue du panafricanisme, qui partagent un destin commun. Nkrumah a été destitué par un coup d’Etat enclenché par la CIA américaine, Cabral et Lumumba assassinés. Un thème récurrent dans l’Histoire moderne de l’Afrique, chaque fois qu’un dirigeant s’opposait à l’hégémonie occidentale, il était écarté de force. Ahmed Sékou Touré est mort sur la table d’un chirurgien américain, où il s’est retrouvé contre son gré. Thomas Sankara a été assassiné par un futur « président Françafrique », et sa présidence a été minée par les ingérences occidentales. La Libye de Mouammar Kadhafi a été bombardée par l’OTAN, et le leader lui-même assassiné et décrié par les médias occidentaux.

Quels intérêts pour une Afrique morcelée ?

Une valeur symbolique aux yeux des Africains aujourd’hui. Alors que l’Afrique est partagée entre soutien de l’OTAN et non-alignement, l’Occident fait pression sur l’Afrique pour une condamnation totale de la Russie pour le conflit ukrainien.

Force est de constater que la carte africaine qui se dessine, au lendemain du vote onusien sur l’Ukraine, ressemble à s’y méprendre à celle de la Guerre froide.

En 1963, déjà, Yacouba Zerbo affirmait : « Paradoxalement considéré comme un continent pauvre, l’Afrique a toujours été un enjeu capital pour les puissances étrangères ». Il explique : « C’est pourquoi, contrainte sous la pression des événements, la Belgique concéda l’indépendance au Congo. Mais elle s’ingénia à y semer les germes de la désunion afin de lui en détacher les plus riches régions que sont le Katanga et le Kasaï. Les Français, de leur côté, n’entendaient pas renoncer à leur influence dans les possessions d’Afrique que les gouvernements qui se sont succédé depuis 1945 soupçonnaient Américains et Soviétiques de vouloir détacher de la France. La Grande-Bretagne tenait tant à ses intérêts au Kenya qu’elle déclara une guerre atroce aux Mau-Mau afin d’y conserver ses intérêts ».

L’auteur faisait surtout état d’une intervention occidentale dont le premier objectif était d’empêcher l’union de l’Afrique. « La pléthore de leaders politiques africains issue de la colonisation du continent par des métropoles différentes et de son morcellement en de multiples entités politiques indépendantes constitue une sérieuse difficulté qui pèse et pèsera encore sur les tentatives de regroupement en Afrique », dénonçait-il en pleine Guerre froide.

L’OTAN, pourvoyeur de déstabilisations et de guerres en Afrique

Aujourd’hui, la situation est-elle bien différente ? « En Afrique, l’OTAN continue d’opérer sous couvert d’assistance humanitaire ou de formation militaire. Mais la violence sur le continent n’a jamais autant augmenté que depuis la saisine de la lutte antiterroriste par les pays de l’OTAN, à travers Africom notamment », estime le réseau panafricain Black Agenda Report.

Selon l’organisation The Black Alliance for Peace (BAP), en 13 ans d’existance, Africom a été derrière neuf coups d’Etat en Afrique. Une étude du journal académique Journal of Peace Research (JPR) en 2017, selon des données de 189 pays entre 1970 et 2009 affirmait que les formations militaires américaines augmentaient les risques de coups d’Etat militaires. La directrice de l’Institute for Policy Studies Netfa Freeman considérait d’ailleurs qu’Africom servait « d’incubateur de coups d’Etat ».

Le politologue Djibo Sobukwe rappelle que « le rôle des Etats-Unis et de l’OTAN dans la destruction de la Libye en 2011 est important à souligner. (…) Il a finalement abouti à la destruction du pays le plus prospère d’Afrique avec l’indice de développement humain le plus élevé ».

La femme d’Etat américaine Cynthia McKinney, dans son livre « The Illegal War on Libya », affirme que « la guerre de l’OTAN menée par les États-Unis contre la Libye restera dans les mémoires comme l’un des plus grands crimes de l’histoire ». Elle affirme que « la guerre de l’OTAN en Libye est un crime à la hauteur du procès de Nuremberg ».

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SOURCE: FRENCH PRESS TV