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Gaz/Russie: comment l'Algérie a renvoyé les Américains balader?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
L'Algérie rejette la demande américaine d'augmenter les exportations de gaz vers l'Europe. (Photo à titre d’illustration)

Les Américains sont tombés des nues. L'Algérie vient de répondre par un non catégorique aux Américains en refusant de couper l'herbe sous le pied des Russes en remplaçant le gaz russe. En fait, ce que les Américains cherchent, c'est à éloigner Alger de Moscou sans la moindre faveur en contrepartie. Ces derniers jours, les Américains ont réaffirmé leur soutien à l'autonomie au Sahara tout en poussant Madrid à faire de même. L'objectif ? Bloquer le méga contrat gazier Algérie Europe via l'Espagne. Les USA imposent-ils un embargo à l'Algérie en raison de leur refus catégorique de traiter avec eux pour renoncer à leurs principes à l'ensemble de leur souveraineté au profit des intérêts américains et de ceux du régime sioniste ? Une chose est sûre : cette politique ne fait que rapprocher l'Algérie de cette alliance gazière qui se forme rapidement autour d'une Russie qui tend à créer son martinet pour liquider le dollar afin de poursuivre ses ventes de pétrole en se moquant des sanctions américaines.

L'Algérie rejette la demande américaine de reprendre les livraisons de gaz à l'Espagne. Suite aux récentes tensions entre Alger et Rabat en décembre dernier, les autorités algériennes avaient récemment suspendu l'activité du gazoduc traversant le Maroc.  RFI, citant des sources algériennes, rapporte que les États-Unis avaient demandé la reprise de l'activité du gazoduc lors de la récente visite de Wendy Sherman à Rabat, Madrid et en Algérie.

Suite à la crise ukrainienne et aux sanctions américaines contre la Russie, les États-Unis cherchent à aider leurs alliés européens en remplaçant le gaz importé de Russie, mais pour l'instant, l'Algérie, qui fournit 11 % des importations de gaz des pays européens, ne prévoit pas d'augmenter ses exportations de gaz vers l'Europe.

Selon RFI, l'Algérie prend des mesures de précaution face à la crise ukrainienne. Alger souhaite en effet maintenir de bonnes relations avec Moscou et refuse donc de rejoindre les rangs des pays occidentaux en la matière.

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Les exportations de gaz algérien vers l'Europe ont été stoppées le 31 octobre 2021 suite au refus de l'Algérie de renouveler son accord avec le Maroc suite aux tensions politiques entre les deux pays.

Selon RFI, même si l'Algérie s'engage à augmenter les exportations de gaz vers l'Europe, ce n'est pas une solution acceptable car augmenter les exportations de gaz sur le long terme nécessite de gros investissements et au moins 5 ans de mise en œuvre, tandis que l'Europe au contraire doit vite réduire sa dépendance au gaz russe.

La déception que l'on peut lire à travers les lignes des médias français à cause du non algérien est une démonstration de force anti-USA.

La crise ukrainienne a une fois de plus fait de la question du pétrole et de l'énergie un élément influent dans les équations politiques et économiques mondiales. L'importance des combustibles fossiles est susceptible d'augmenter au cours des prochaines années pour diverses raisons. Le gouvernement américain essaie de saisir cette opportunité pour augmenter ses productions de pétrole et de gaz.

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Ces dernières années, les États-Unis ont pu devenir le premier producteur de pétrole au monde et éliminer la nécessité d'importer du pétrole brut en encourageant les investissements dans les puits et le gaz de schiste. Mais avec le ralentissement économique et le durcissement des débats sur l'environnement, cette industrie s'est considérablement ralentie aux États-Unis. Aujourd'hui, Joe Biden cherche à relancer l'industrie sous des prétextes politiques. La Maison-Blanche s'efforce d'exporter de l'énergie vers l'Europe et d'autres régions du monde et cherche à remplacer la Russie dans la production et l'exportation de pétrole brut et de gaz naturel liquéfié. Après des décennies de calme relatif, les questions géopolitiques et la période de transition énergétique vont émerger sur le marché. Les analystes occidentaux craignent désormais que le monde assiste à une résurgence de la géopolitique pétrolière dans les années à venir. En effet, les prix du pétrole risquent d'augmenter à mesure que les pays occidentaux imposent des sanctions à la Russie et coupent ses approvisionnements en gaz. Les dirigeants occidentaux exhortent leurs citoyens à économiser l'énergie afin de pouvoir trouver des solutions à la crise énergétique. Les pays de l'OPEP+, dont l'Arabie saoudite, ne sont pas disposés à augmenter leur production. Le manque de confiance dans la signature d'un accord nucléaire avec l'Iran, les tensions en Libye, les prochaines élections américaines et l'amélioration des conditions économiques après la pandémie réduiront l'offre et augmenteront la demande d'énergie, ce qui entraînera de nouvelles fluctuations des prix du pétrole.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV