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Zoom Afrique du 16 février 2022

Le Burkina Faso aurait dit oui pour une base militaire française, le Bénin en réflexion?

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La France a décidé de retirer ses forces militaires du Mali et projette une réorganisation stratégique. Selon certaines informations, encore à vérifier, le Burkina Faso aurait accepté l’installation sur son territoire, d’une base militaire française.

Actualité en Afrique :

  • Sommet UA-UE : des rencontres sont annoncées à Paris avant celles de Bruxelles
  • Afrique du Sud : la valeur du top 5 des banques cotées en bourse progresse, après des alertes positives sur les revenus
  • Nigéria : vers le lancement d’un fonds de 50 millions $ pour soutenir les entreprises locales du secteur pétrolier
  • Malawi : le projet Kayelekera a la capacité de produire plus d’uranium que prévu

Analyses de la rédaction :

1. Éthiopie : le TPLF anéanti, un rapport d'amnesty le confirme !

En Éthiopie, suite à l’amélioration de la situation sécuritaire dans le pays et de la grande capacité du gouvernement à neutraliser les menaces, le Parlement éthiopien a approuvé, ce mardi, la levée de l’état d’urgence mis en place en novembre dernier pour une durée de six mois.

La levée anticipée de l’état d’urgence fait suite à une proposition présentée à cet effet, en janvier dernier, par le gouvernement du Premier ministre, Abiy Ahmed, à la Chambre des députés, le cabinet évoquant l'amélioration de la situation sécuritaire dans le pays et la capacité du gouvernement à neutraliser les menaces.

« La Chambre des représentants du peuple éthiopien a approuvé aujourd'hui la levée de l'état d'urgence décrété pour une durée de six mois, trois mois avant l'échéance prévue », a fait savoir le Parlement éthiopien sur son compte Twitter.

Le gouvernement éthiopien avait décrété début novembre dernier, l’état d'urgence dans l’ensemble du pays, pour contrer les rebelles terroristes du TPLF qui comptaient descendre jusqu’Addis Abeba la capitale.

Les nombreuses fake news que les médias mainstream ont toujours relayé, en collaborant pour le compte des rebelles du TPLF, n’ont pas eu l’effet escompter qui était de créer la panique au sein de l’Éthiopie et aussi tenter de retourner le peuple éthiopien contre son gouvernement et l’armée fédérale.

Les médias ont régulièrement imputé de nombreux crimes de guerre, notamment des viols en masse, aux soldats éthiopiens et érythréens. Ce qu’évidemment des pays occidentaux comme les États-Unis, n’ont pas arrêté de dénoncer, car ils étaient évidemment du côté des rebelles. D’ailleurs, la réunion des neuf chefs rebelles, pour que tous les groupes rebelles s’unissent officiellement pour déstabiliser l’Éthiopie et la Corne de l’Afrique, s’est tenue à Washington.

Maintenant que ces rebelles terroristes, soutenus par les États-Unis, se sont affaiblis et n'ont pas réussi à mettre en place le plan de Washington qui consistait à réduire l'Éthiopie à feu et à sang, un rapport d’Amnesty Internationale est sorti accusant cette fois-ci les rebelles du TPLF de crime de guerre.

L'ONG Amnesty International a publié mercredi un rapport faisant état de viols collectifs perpétrés par des rebelles du TPLF sur des dizaines de femmes et de jeunes filles dans la région Amhara.

Des rebelles du TPLF ont violé collectivement des dizaines de femmes et de mineures dans deux localités de la région Amhara, affirme mercredi 16 février un rapport de l'organisation de défense des droits de l'Homme Amnesty International.

Amnesty dit avoir interviewé 30 victimes de viols - certaines âgées de 14 ans - et d'autres victimes de violences survenues dans les localités de Chenna et de Kobo en août et en septembre, après leur prise de contrôle par le Front de libération du peuple du Tigré.

Ce n’est pas la première fois qu’une ONG et le gouvernement éthiopien accusent ouvertement les rebelles de crimes de guerre. Pourtant, côté condamnation de Washington ou même des pays européens, c’est le silence radio.

En plus, les médias mainstream accusaient ouvertement le gouvernement éthiopien et l’armée fédérale d’être l’auteur de ces crimes de guerre. De nombreux articles en parlent toujours maintenant. Et pour ne pas avouer leur erreur, les médias occidentaux continuent de dire que les exactions ont eu lieu dans les deux camps. Bref, c’est bel et bien une énorme campagne de désinformation qui a couvert la guerre contre les rebelles terroristes du TPLF dans les régions du Nord.

Addis Abeba attend toujours que la fameuse Communauté internationale, ou plutôt occidentale, qui se dit défenseur des droits de l’homme et des libertés, condamne les exactions des rebelles du TPLF, et même les exactions des rebelles et des terroristes à travers toutes l’Afrique et rend hommage aux nombreux civils et soldats qui ont péri dans les affrontements contre ces groupes. Tout ceci montre seulement le mépris de cette même Communauté internationale contre l’Afrique, et rien d'autre.

 

2. Burkina: Pour qui roule la junte?

La France a décidé de retirer ses forces militaires du Mali et projette une réorganisation stratégique. Selon certaines informations, encore à vérifier, le Burkina Faso aurait accepté l’installation sur son territoire, d’une base militaire française.

Le retrait définitif des forces françaises du Mali devrait être acté mercredi lors de la rencontre à Paris entre le président français et les dirigeants du G5 Sahel, ou une partie des dirigeants. Si donc l’armée française quitte le Mali, elle ne quitte pas pour autant le Sahel, a expliqué le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian. Il va sans dire que les militaires vont être redéployés vers d’autres pays qui selon Paris « sont demandeurs ». Est réellement une demande des pays africains ?

Paris annonce que les pays susceptibles d’être approchés pour négocier l’implantation d’une base militaire sont le Burkina Faso, le Bénin, le Niger, le Ghana, le Togo ou encore la Côte d’Ivoire. Selon certaines informations, le Burkina aurait dit oui à l’implantation d’une base militaire française sur son sol. On ne sait pas ce qui a été réellement négocié, mais les militaires au pouvoir auraient accepté l’offre française de s’installer sur leur territoire.

Cette information intervient alors que ces derniers jours, la France a multiplié ses falsflag sur des prétendues gains militaires, obtenus lors d’opérations contre le terrorisme. Si le Niger et la Côte d’Ivoire ne devraient visiblement pas poser de problème pour accueillir Barkhane sur son territoire, la question est de savoir quelle décision prendrait le Bénin sur cette question sachant que les terroristes ont étendu leurs tentacules vers ce pays et ses voisins comme le Togo et le Ghana.

La situation au Bénin n’est pas très alarmante pour l’instant et les forces béninoises devraient être en mesure de contenir la menace avec un peu plus de moyens. Le Ghana et le Togo également sont plutôt assez préparés face à la menace.

Il va sans dire qu’une base étrangère dans ces pays pour combattre le terrorisme ne devrait pas être à l’ordre du jour quand on observe ce que sont devenus la Libye, le Mali, le Niger ou encore la Centrafrique, pour ne pas compter en plus le Moyen-Orient, après le passage ou l’arrivée des forces françaises dans ces pays.

Le Mozambique a tenu bon et malgré toutes les pressions, Maputo a refusé l’arrivée massive des militaires français et américains sur son territoire. Les militaires de la SADC et les troupes rwandaises sont venus soutenir l’armée mozambicaine pour lutter contre Daech qui tente depuis 2017 de prendre le contrôle de la région du nord appelé Cabo Delgado, juste à l’endroit où la firme française Total a investi plus de 44 milliards de dollars dans les projets pétro-gaziers.

Mais il y a aussi le côté géostratégique à prendre également en compte, avec l’emplacement du Mozambique par rapport à l’océan Indien. Bref, une fois que des intérêts occidentaux entrent en jeu, le terrorisme apparaît. Et c’est le même scénario qui a été mis en place au Moyen-Orient, et c’est toujours avec ce même scénario que les militaires occidentaux viennent occuper les pays cibles.

Il n’y a pas encore de confirmation pour le déploiement d'une base française au Burkina Faso, mais d’un autre côté, on se demande si la France cherche à tout prix à recommencer son échec du Mali ?

Comme si le peuple burkinabé, qui n’a pas hésité un seul instant à bloquer un important convoi militaire français qui était de passage par territoire burkinabé. Bref, on se demande vraiment ce qui passe par la tête de l’Élysée, qui continue ainsi à provoquer les Africains.

Ces derniers jours, le Bénin a fait les frais des falseflag français histoire de forcer la main au gouvernement béninois à décider d’accueillir Barkhane sur son sol. La pression est grande, mais visiblement, le Bénin a décidé dans un premier temps de renforcer la coopération avec ses voisins plutôt que de se tourner vers Barkhane. Le président béninois Patrice Talon a annoncé, jeudi 10 février, le renforcement de son plan de riposte intérieur contre les groupes armés terroristes, mais il veut également activer l’état-major en vue d’une réponse commune avec les pays voisins. Le Bénin, qui partage le parc W avec ses voisins, est aussi membre de l’initiative d’Accra créée en 2017 pour faire face à la menace terroriste. Le gouvernement a indiqué que le « point triple » du parc W est une zone critique où il fallait entreprendre des actions conjuguées.

Le prochain dans la liste de l’Occident, c’est visiblement le Togo.

Dans le sud du Burkina Faso (proche de la frontière togolaise), les groupes armés terroristes ont donné un ultimatum aux habitants des villages de Tibadi, Folpodi, Bonkada ou encore Oumpoundeni, de déguerpir depuis le 13 février dernier. Tous les habitants fuient vers la commune de Pama, à environ centaine de kilomètres de Fada N’Gourma. Les réseaux de téléphonie ne fonctionnent plus dans une partie de la région, les installations ont été sabotées par les groupes armés.

Bref, les terroristes s’installent pour mettre en place les attaques et les falsflag qui mettront la pression sur ces pays de la côte du golfe de Guinée, histoire qu’ils acceptent le déploiement de base militaire ou en d’autres termes, qu’ils acceptent l’occupation de leur territoire. Une attaque terroriste et tout de suite après une intervention des soldats français histoire de montrer qu’ils s’attaquent « réellement » au terrorisme. 

En 2021 au Mali, c’était la même histoire, une attaque des soldats français contre une colonne de terroriste, et ensuite, vient le déploiement massif des troupes d’occupation militaire et au fil des années, on a pu voir le résultat, à savoir, le renforcement des terroristes et leur emprise sur la majorité du territoire malien.

La première question à se poser c’est si vraiment, avec toutes ces expériences passées, ces pays africains cibles accepteront de faire venir Barkhane sur leur territoire tout en sachant bien ce que cela impliquerait ? Mais la question principale est plutôt de savoir, si les populations de ces pays vont s’asseoir et regarder leur pays tomber militairement aux mains des Occidentaux et des terroristes à leur solde ?

 

3. Les principales raisons des échecs de la France et de l’Occident en Afrique

Si Paris continue de chercher désespérément des raisons pour les échecs subis et en cours sur le continent africain, notamment en poursuivant les vaines tentatives de trouver des boucs émissaires et en refusant obstinément de reconnaitre la capacité souveraine des peuples de l’Afrique à pouvoir choisir d’eux-mêmes leur destinée – cela ne fera qu’accroitre sa chute d’influence sans précédent.

Les médias hexagonaux ne manquent pas de poursuivre la tendance en prétendant que les échecs retentissants subis par la France dans ce qu’elle continue de considérer comme son précarré sont dus à la montée d’influence des puissances non occidentales, notamment la Russie. Pour autant cette ligne sélectionnée en priorité par l’establishment politico-médiatique occidental pour justifier les sentiments hostiles grandissants auprès d’une large partie de l’opinion publique africaine, francophone comme non-francophone, ne contribue aucunement à sauver la face pour la partie occidentale, bien au contraire.

D’autres réseaux médiatiques français ne se contentent pas d’accuser les adversaires géopolitiques, mais dans le pur esprit d’arrogance qui les caractérise vont même à déclarer l’incapacité des Africains à pouvoir faire leurs propres analyses des processus géopolitiques en cours, ne faisant que confirmer, une fois de plus, effectivement l’arrogance extrême qui caractérise les personnages en question. L’autre orientation favorisée par le réseau néocolonial françafricain et proatlantiste est de mettre à contribution les régimes affiliés à l’establishment occidental – en les poussant à faire front commun, de manière affichée ou semi-voilée, avec l’Occident pour tenter de ternir la voie souverainiste et panafricaine choisie par nombre de pays africains, parmi lesquels la Centrafrique ou encore le Mali.

En oubliant évidemment que cela ne fait qu’exposer un peu plus lesdits régimes aux problèmes à venir, car étant tout simplement, à l’énorme différence des autorités centrafricaines ou maliennes actuelles, en grand mal d’appréciation par les populations concernées. Peu surprenant d’ailleurs d’apprendre de plusieurs sources bien informées que les représentants des dits régimes, communément appelés « préfets », voire « sous-préfets » au sein de l’opinion publique panafricaine, évitent ces derniers temps de passer les nuits dans leurs palais présidentiels, par peur de la vague révolutionnaire populaire qui ne baisse pas d’intensité.

En parlant d’ailleurs de palais présidentiels, si l’Élysée et le réseau françafricain ne peuvent se permettre, comme dans un passé pas si lointain, de bombarder justement les résidences de dirigeants d’États souverains africains, cela n’est aucunement dû au manque de volonté ou au désir de mettre fin à ces pratiques révoltantes propres au néocolonialisme occidental. Mais bel et bien et uniquement par peur de devoir faire justement face au tsunami des rues africaines qui tout en étant désarmées, balaieront désormais en un temps record toute tentative qui pourrait aller dans cette direction.

En ce qui concerne l’interaction montante des nations africaines réellement souveraines, ou en passe de le devenir, avec des pays comme la Chine ou la Russie, et malgré tout le matraquage politico-médiatique hostile de la part de l’Occident et de ses sous-traitants régionaux, le fait est que les deux pays ont démontré leur fiabilité vis-à-vis des partenaires africains ayant sollicité la participation sino-russe.

Comme l’avait d’ailleurs rappelé en son temps l’ex-président sud-africain Jacob Zuma en répondant aux attaques occidentales contre la Chine dans son interaction avec l’Afrique. Quant à la Russie, il suffit d’aller très simplement sonder aujourd’hui les populations centrafricaine ou malienne, pour ne citer qu’elles, pour comprendre de quels côtés se trouvent l’écrasante majorité des sympathies.

Des sympathies et appréciations qui ne sont aucunement le fruit d’une haine viscérale de la France ou de l’Occident, mais bel et bien de résultats concrets obtenus par ceux que cet Occident ne cesse à tenter de stigmatiser. Dans le cas de la RCA – où il n’y a de cela pas encore longtemps les bandits de grand chemin pouvaient se permettre de contrôler les 2/3 du territoire national et qui en l’espace de quelques mois ont dû battre en retraite, forçant par la même occasion les principaux éléments de ces bandits – et amis des salons occidentaux – à s’exiler à l’étranger, sous la coordination de l’establishment élyséen et de ses supplétifs africains.

Permettant aux autorités centrafricaines d’asseoir de nouveau le contrôle sur pratiquement toute l’étendue du territoire national, retrouver la stabilité ayant cruellement manqué durant de longues années, et créer des opportunités pour un développement stable, souverain, sécurisé. Et si la population malienne dans sa large majorité, à l’instar d’autres populations africaines faisant face à des défis sécuritaires prennent leur inspiration dans l’exemple centrafricain – personne ne peut les en accuser, ni interdire à faire valoir leur choix souverain, et encore moins dans un air purement arrogant et hypocrite les insulter quant au fait de « mal analyser la conjoncture géopolitique ». Il est vrai que la conjoncture géopolitique des nostalgiques de l’unipolarité est bien mal au point, mais ce n’est ni aux Centrafricains, ni aux Maliens, ni à d’autres peuples africains de devoir faire des sacrifices supplémentaires pour aider à maintenir à flot les rêves nostalgiques d’une époque révolue. Une époque d’injustice et d’impunité par la même occasion.

Évidemment, des solutions existaient. Tourner définitivement la page – dans les faits et non dans les paroles – de la Françafrique et du système néocolonial occidental, annoncer sans ambiguïté l’acceptation des nouvelles règles internationales et se déclarer être prêts à offrir ses services sur la base du respect de la souveraineté des pays concernés et de leur libre choix en tant que preneurs de décisions. Mais cela – l’Occident n’en est pas capable. Matraquer jour et nuit quant à la légitimité du régime ukrainien – héritier d’un pouvoir obtenu par les actions violentes d’une minorité bien entrainée aux méthodes de révolutions colorées – de pouvoir s’aligner sur la vision atlantiste – l’establishment occidental en est le champion. Mais lorsqu’il s’agit de commencer à respecter la volonté populaire de millions de citoyens africains – non, le droit souverain en est absent. Et c’est justement la raison pour laquelle l’Occident politico-médiatique ne fera que poursuivre à perdre ses positions à l’échelle internationale, en s’approchant de la notion logique qui le caractérise – celle d’une évidente minorité mondiale.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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SOURCE: FRENCH PRESS TV